Il y a peu de temps, un « Plug anal » géant et gonflable de 24 mètres, est installé Place Vendôme à Paris. C’est l’œuvre de l’artiste américain Paul McCarthy que certaines personnes bien pensantes ont dégonflé.

Comme le rapporte le site de « Téléram.fr » du 20/10/2014, « L’affaire McCarthy surnommée « Plug Gate » par les internautes, a connu de nouveaux rebondissements. Dans la nuit du vendredi à samedi, c’est à l’œuvre elle-même que des inconnus se sont attaqués en débranchant l’alimentation de la soufflerie et en sectionnant plusieurs sangles qui maintenaient la structure en place. Déséquilibré par ces dégradations, « The Tree » a dû être dégonflé puis replié. L’artiste, malgré le soutien du maire de Paris Anne Hidalgo et de la ministre de la Culture Fleur Pellerin, a renoncé à réinstaller le sapin déclarant samedi soir dans un communiqué de la FIAC qu’il ne souhaitait plus faire prendre des risques à cette œuvre, ni être mêlé à ce type de confrontation. Ainsi s’achève la saga qui, par de nombreux médias étrangers, ouvre un nouveau débat sur les limites de la liberté artistique.

Béatrice Bourgeois, porte-parole du Printemps Français a dit dans les médias : « Cette œuvre est une espèce de baudruche, c’est de l’arnaque ; une œuvre à chier. C’est de l’art comptant pour rien. C’est exclusivement de la spéculation. On ne peut même pas dire que c’est de la provocation. »

En tout cas pour la gauche française, le sacrilège n’est pas le fait d’avoir mis cette œuvre sur la Place Vendôme, mais que quelqu’un l’ait dégonflée. D’ailleurs François Hollande trouve que l’artiste américain a été souillé dans son œuvre.

Faut-il défendre une œuvre subversive ?

Il ne faut pas faire le procès à l’ensemble de l’art contemporain, car ce procès est aussi vieux que le monde. Si on veut aller plus loin, pourquoi ne pas rejeter les surréalistes, et vomir sur les impressionnistes, ou encore retirer « L’Origine du monde » ; l’œuvre de Courbet du musée d’Orsay par exemple. Certains se demandent si la vraie subversion, la vraie performance artistique, est le fait de l’avoir dégonflé.

Il faut savoir que l’art contemporain dans son dialogue avec l’art ancien, trouvait sa place à Paris. En ce moment, on se demande s’il reste encore quelque chose de cette combinaison artistique en France. Marcel Duchamp avait réussi à son époque à imposer son urinoir comme œuvre artistique. Mais quand Andy Warhol a fait la même chose, tout le monde trouvait que c’est moins bien.

L’Art contemporain d’aujourd’hui serait-il une arnaque ?

Le problème des artistes contemporains, c’est qu’ils sont souvent restés bloqués au stade anal.

D’après Freud, le stade anal correspond à l’âge des enfants qui sont fiers de leurs cacas. Vu que les parents vérifient en permanence que leurs rejetons n’ont rien dans la culotte, ça donne aux enfants l’impression que leur caca est très intéressant. De ce point de vue les artistes contemporains sont restés de grands enfants. Je peux citer en exemple Marc Quinn qui a fait un moulage de sa tête avec ses excréments, et qu’il a exposé à Berlin. Wim Delvoye a conçu une machine à caca qu’il a exposée au musée d’Anvers, sans oublier Menzoni qui dès 1961 avait mis son caca en boîte sous le titre « Merda d’artista ». Tous ces artistes ont un point commun : scandaliser la société. Normal ! Ils sont souvent applaudis par ceux qui incarnent le pouvoir et le battage médiatique.

Paul McCarthy est censé être un rebelle, mais ses œuvres sont achetées par Pinault ; l’homme le plus riche de France. Pour Place Vendôme, il a obtenu l’autorisation du maire de Paris. Et quand on a dégonflé son « Plug anal », il a reçu le soutien du président de la République. Il faut dire que l’Art contemporain réhabilite les milliardaires et les politiciens aux yeux du public.

Par Mustapha Bouhaddar, Volume XII, N°11, page 18, Novembre 2014,Maghreb Canada Express.

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