les-lionsLe 7 octobre  2017, l’équipe nationale marocaine de football ( soccer) a pu faire d’une pierre deux coups ou comme diraient  les anglais «  Tuer deux oiseaux avec une pierre- Kill  two birds with a stone ». Les Marocains qui ont éliminé les gabonais du sprint  final  à la faveur d’une victoire amplement méritée et un score sans appel ( 3-0), se sont emparés de la première place au sein du groupe C, devant les « Éléphants » de la Côte d’Ivoire.

 Ainsi, et à  l’issue de la 5ème e  et avant dernière  journée des matchs du groupe C, jouée il y a quelques jours, le Maroc occupe la première place, avec 9 points, suivi de la Côte d’Ivoire qui en compte 8. Les deux autres  équipes de ce  groupe, à savoir le Gabon et le Mali, qui espéraient une première participation à  la phase finale de  cet événement sportif planétaire,  doivent attendre, encore,   au moins 5 autres années  avant  de pouvoir gouter, probablement,  au  plaisir et  à la  l’immense  joie que procure  une participation à une phase finale de  la coupe du monde.

Le Maroc est premier du groupe, mais   avec   un seul  point d’avance  sur la Côte d’Ivoire. Arithmétiquement  parlant, cela veut dire que  «  tout reste à jouer  et rien n’a été acquis » pour les deux sélections  nationales. D’où, l’importance cruciale et décisif  du match,  programmé  pour   le  11 novembre 2017,  à  Abidjan.

Sur le papier  et vu  les prestations des deux équipes, le Maroc  a les faveurs des pronostics, pour plusieurs raisons, dont notamment :

  • En s’inclinant le 5 septembre dernier à domicile devant le Gabon ( 1-2), la Côte d’Ivoire a perdu le match qu’il fallait absolument remporter. Un  résultat décevant  qui a surpris tous les observateurs car, personne ne pouvait tabler ou imaginer un tel scénario, surtout que trois jours seulement auparavant, les éléphants de la Côte d’Ivoire avaient balayé  les gabonais en s’imposant, à l’extérieur,  par trois buts à zéro.
  • En 2017, le Maroc a gagné la Côte d’Ivoire à deux reprises. Le Maroc s’est imposé devant la Côte d’Ivoire lors de la CAN 2017. La sélection marocaine de foot a remporté la dernière édition des jeux de la francophone en battant les ivoiriens, chez-eux.  Espérons que cette  domination marocaine puisse se confirmer, le 11 novembre 2017. Dans ce cas de figure, les Marocains  auront un  des exemples concrets   à citer  lorsqu’on  discute  la pertinence  et  le degré de véracité de  l’expression française «  jamais deux sans trois ».
  • Le schéma tactique et  le style de jeu  adoptés  par le sélectionneur national, Mr. Hervé Renard ,  commencent à donner les  fruits  escomptés.  Le dispositif mis en place par  Hervé Renard  permet  à l’équipe du Maroc de défendre par deux blocs soudés, très proche l’un de l’autre,  constitués de 9 joueurs.  En défense, l’équipe marocaine  jouit presque toujours de l’avantage de surnombre. Le style de jeu de l’équipe marocaine se caractérise aussi par un pressing permanent sur le porteur du ballon, et une discipline tactique  quasiment parfaite et sans faille apparente. Ce qui permet aux  joueurs marocains « d’harceler »leurs adversaires et de  fermer tous les couloirs. Les résultats enregistrés, jusqu’à présent,   sont satisfaisants : l’équipe nationale du Maroc  est   la seule formation du groupe qui reste invaincue. Mieux encore, l’équipe nationale marocaine est la seule formation  qui n’a encaissé aucun but tout le long de son parcours lors des  5 matchs joués dans le cadre des ces éliminatoires.
  • Sur le plan offensif (animation offensive), le schéma tactique adopté permet à  l’équipe du Maroc de se créer un nombre impressionnant d’occasions franches grâce à la formule dite «  d’attaques placées ou construites» que permet  un mouvement d’ensemble et une bonne circulation de la  Le match du 11 novembre se jouera certainement, sur de petits détails.  Tout porte à croire que  le jeu sera verrouillé  de part et d’autre. Par conséquent,   l’équipe marocaine doit « faire feu de tout bois », ce qui l’amènera, certainement,  à ne pas négliger  l’attaque rapide «  contre-attaque  »  pour faire la différence . Les atouts et les outils techniques et tactiques  dont dispose le Maroc  ne doivent pas amener les joueurs et le staff technique à oublier le fait que   le football n’est pas une science exacte, en d’autres termes, il ne suffit pas d’être le meilleur pour gagner. Au jour «  j »,  le résultat dépend du taux de réussite et de la force de caractère des  uns et des autres.
  • L’équipe marocaine a tous les ingrédients qui lui permettent de décrocher son billet pour la coupe du monde- Russie 2018. Le Maroc a  un meneur d’Hommes ( Mehdi Benatia) et deux meneurs de jeux( M’barek Boussoufa et Hakim Ziyech). En outre, l’équipe du Maroc  a deux bons  « casseurs de jeu et récupérateurs » qui font un travail colossal  de ratissage en milieu de terrain. Il s’agit de Noureddine  Amrabet et Karim El Ahmadi. Evidemment et pour dissiper tout  malentendu à ce sujet, j’ai cité ces noms  non pas pour dire qu’ils sont les meilleurs techniquement, moralement et physiquement. Tous Les autres joueurs  sont à féliciter pour leurs  bonnes  prestations  lors des matchs précédents. Personne  ne  peut sous-estimer  ou remettre en cause  la valeur technique intrinsèque de Nabil Dirar, Achraf Hakimi, Ghanem Saiss, Younes Belhanda, Khalid Boutaib, Fayçal Fajr  et Mounir El Mouhammadi, le gardien des buts du onze national….etc…  J’ai cité quelques noms pour la simple raison qu’il y a une règle générale qui devrait, en principe, guider  le travail des entraineurs-formateurs et  des sélectionneurs nationaux. Selon cette règle sacro-sainte, une équipe efficace  ne peut pas être formée,  uniquement,  en  faisant appel à  des joueurs talentueux. Certes,   le niveau de performance d’une   équipe  dépend du niveau technique, physique et moral des joueurs mais aussi de la cohésion du groupe, de la complémentarité entre les  joueurs, de la discipline tactique, de « la maîtrise des vestiaires » et des fonctions à assumer au sein du groupe. Une équipe sans  meneur d’Hommes et sans  meneur de jeux  ne peut pas se distinguer dans les compétitions de haut niveau. L’abandon, depuis des années, du 4-2-4 et du 4-3-3 et leur remplacement par le système « des blocs », ne devrait pas conduire  les personnes concernées à ignorer  cette règle en la reléguant aux oubliettes de l’Histoire.
  • Lors de ses deux dernières sorties, l’équipe ivoirienne n’a pu glaner qu’un seul point sur les 6 possibles, soit un taux de réussite de 16,66%. Par contre, les Lions de l’Atlas ont pu réaliser un taux de réussite de 66,66%, en arrachant 4 points sur les ­6 convoités.
  • Pour valider son ticket et se qualifier à «  la Russie2018 », l’équipe du Maroc pourra se contenter d’un match nul. L’autre  éventualité,  une victoire  confortera la domination  et la suprématie de l’équipe marocaine. Par contre, les ivoiriens sont dans l’obligation de gagner s’ils veulent se qualifier.  Pour les ivoiriens, un match nul est synonyme de disqualification.

Les bonnes  performances réalisées  par l’équipe nationale  marocaine  ne doivent pas  nous amener  à  occulter un fait irréfutable. La sélection marocaine « voyage mal ». L’équipe   marocaine  n’a gagné aucun match joué à l’extérieur et s’est contentée  de deux nuls et des  scores vierges ( 0-0). Elle a même  tourné le dos à une victoire contre le Mali, qui était largement à sa portée vu l’état moral déplorable où se trouvait l’équipe malienne après le carton du 31 août 2017. Le prochain  voyage à Abidjan  fera-t-il    une entorse à cette règle ? Un cas de figure que toutes les Marocaines et tous les Marocains, ainsi que tous  les supporters  des Lions de l’Atlas souhaitent vivement.

Le pire   pour une équipe  c’est de se trouver dans une situation, peu enviable,  où son sort dépend  du résultat  devant sanctionner un autre  match que celui qu’elle  doit disputer. Heureusement, ce n’est pas le cas pour le Maroc qui a   son  destin entre  les mains. Une cinquième qualification  du Maroc aux  phases   finales  de  la coupe du monde, après une absence de 20 ans,  dépend    de la qualité de la prestation des  joueurs durant  les 5400 secondes qui  les séparent de la réalisation de cet objectif, car dans des cas pareils,  chaque  seconde a sa valeur.

Les  ivoiriens  qui auront l’avantage du terrain et du soutien de leurs supporters   puisqu’ils vont évoluer à domicile espèrent, eux aussi, se qualifier à la  prochaine phase finale de la coupe du monde, pour la 4ème fois de  suite après 2006,2010 et 2014. Ils vont essayer de démontrer, sur le terrain,  que la loi mathématique de transitivité   ne s’applique pas au monde du football ( le Maroc a gagné le  Gabon qui a vaincu  la Côte d’Ivoire à domicile. Par conséquent le Maroc  peut  battre  la Côte d’Ivoire comme l’avait fait le Gabon). La Côte d’Ivoire qui a le droit d’espérer et de cibler une  qualification, ne doit pas oublier, que cette fois-ci,   la commande est lourde car elle doit en découdre avec une équipe marocaine,  qui a le vent en  poupe.

Par : Ahmed Saber pour Maghreb Canada Express

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