Comme prévu, le Président américain Donald Trump a annoncé, ce 06 décembre 2017, la reconnaissance officielle par les États-Unis de la ville d’Al Qods comme capitale d’Israël, rompant avec la politique suivie depuis plus de sept décennies par ses prédécesseurs républicains et démocrates sur la question du statut de la Ville Sainte. Cette décision grave, et qui sera lourde de conséquences sur la paix et la stabilité régionales, marque une rupture totale et spectaculaire avec des dizaines d’années de diplomatie américaine et, surtout a soulevé un tsunami de condamnations au sein de la communauté internationale dans son ensemble… excepté Israël.

Ce choix politico-diplomatique , qui fait craindre un embrasement de la région et la survenance de troubles un peu partout dans le monde, a suscité une vague de condamnations au sein de la communauté internationale, dont voici les principales réactions :

1/ le Président palestinien, Mahmoud Abbas a affirmé que les États-Unis ne pouvaient plus jouer leur rôle historique d’intermédiaire de la paix avec les Israéliens et « sapent délibérément tous les efforts de paix »;

2/ le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), M. Antonio Gutterez, a souligné qu’il n’y a pas d’alternative à la solution à deux États et que Jérusalem est une question qui relève du « statut final », qui doit être résolue à travers des négociations directes tenant compte des « préoccupations des parties palestinienne et israélienne. « Il n’y a pas d’alternative à la solution de deux Etats » avec « Jérusalem comme capitale d’Israël et de la Palestine », a t’il affirmé;

3/ le Pape a, pour sa part déclaré, « Je ne peux taire ma profonde inquiétude et j’adresse un appel vibrant pour que tous s’engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes de l’ONU », tout en exaltant « sagesse et prudence » devant le risque d’ajouter aux convulsions mondiales.
A noter que le Pape François, venu à Jérusalem en 2014 lors d’une visite chargée de symboles, ne peut qu’accorder un intérêt tout particulier à la ville qui abrite les lieux les plus Saints de trois grandes religions monothéistes, y compris le Saint-Sépulcre;

4/ l’Union Européenne, par la voix de sa Cheffe de la diplomatie, Mme Frederica Mogherini, a exprimé ses sérieuses préoccupations au sujet de cette annonce à propos de Jérusalem et des répercussions que cela peut avoir sur la perspective paix entre la Palestine et Israël et dans la région. L’UE et ses États membres continueront de respecter le consensus international sur Jérusalem inscrit, entre autres, dans la résolution 478 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, y compris sur la localisation de leurs représentations diplomatiques jusqu’à résolution du statut définitif d’Al Qods.

5/ le Roi Mohammed VI du Maroc, Président du Comité Al-Qods issu de l’Organisation de la Coopération Islamique, a, pour sa part, adressé un message au Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, dans lequel il fait part de son inquiétude et de sa préoccupation, suite à la décision du Président Trump de reconnaître Al Qods comme capitale d’Israël et d’y transférer son ambassade.

D’autres réactions ont commencé à pleuvoir au moment où nous sommes en train de boucler cette édition. Parmi elles on notera celle :

  • de la Chancelière Allemande, Angela Merkel, qui a déclaré que son gouvernement ne soutenait pas la décision du Président américain, Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël,
  • du Président français, Emmanuel Macron, qui a qualifié de « regrettable » la décision de Trump de reconnaître Jérusalem capitale d’Israël, et appelé à « éviter à tout prix les violences »,
  • de la Première Ministre britannique, Theresa May, qui a indiqué que le Royaume-Uni n’est « pas d’accord » avec la décision du Président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël, qui n’est « d’aucune aide » pour le processus de paix avec les Palestiniens,
  • de l’Italie pour qui le statut de Jérusalem doit être « défini dans le cadre d’un processus de paix »,
  • du Canada qui appelle « au calme »;
  • du Liban qui « rejette et dénonce cette décision »;
  • de la Syrie qui soutient « ceux qui sont loyaux à la cause palestinienne »;
  • de la Tunisie qui se déclare « profondément préoccupée et dénonce « une atteinte primordiale au statut juridique et historique de la ville et une violation des décisions de l’ ONU ». « Cette décision pousse à plus de tensions et représente une provocation pour les sentiments des arabes et des musulmans »;

(…) Trump, en proclamant Jérusalem capitale d’Israël aurait donné du tonus aux groupes terroristes qui sévissent de par le monde et pourrait ainsi nourrir « le fanatisme et la violence ». Ceci sans oublier que par cette décision irresponsable, le Chef de la Maison Blanche vient de réussir la disqualification de son pays dans le rôle de médiateurs entre la Palestine et Israël.

Par Farid Mnebhi.

NDLR : Il semble que, sur l’échiquier politique international, la Russie soit en voie de bien placer ses ‘’chevaux’’ dans la case syrienne ainsi que ses ‘’tours’’ dans celle iranienne. Et les gesticulations maladroites d’un ‘’fou’’ américain seraient en train de griller les derniers pions des États-Unis dans la région; provoquant de larges brèches par lesquelles M. Poutine pourrait récupérer tous les mécontents. Aussi, si après la guerre froide, la Russie irait de l’avant avec sa guerre -revanche, après la chute du Mur de Berlin, elle n’aurait aucune difficulté à recruter ses soldats.  Ceci bien-sûr sans oublier l’eau chinoise qui ne dort que d’un œil; l’autre œil couvant de près leur propre ‘’fou’’ en train de gesticuler à l’autre bout de l’échiquier.

Bonne année à toutes et à tous, une année sans fumée de poudre ni éclats de bombes.; une année qui nous donnera l’espoir de voir un jour nos petits enfants vivre , enfin, la Paix

Abderrahman El Fouladi, Maghreb Canada Express, page 3, Vol. XV, N° 12, DÉCEMBRE 2017

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