Le président de l’Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri, a affirmé, dans une tribune publiée mercredi, que le Covid-19 est un mal que le Royaume aura choisi, très tôt, de combattre frontalement à tout prix et quels que soient les sacrifices, avec l’objectif suprême de garantir la sécurité nationale au sens large du terme.

Dans cette tribune intitulée “Maroc à l’épreuve du Covid-19 : de l’Etat Nation à l’Etat Social”, M. Fassi Fihri a souligné que depuis l’aggravation de la crise sanitaire, et avant même que le Covid-19 ne soit qualifié de pandémie par l’OMS, la stratégie du Royaume a été essentiellement construite, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, sur la mise en place de mesures préventives mais, tout autant, sur des principes de solidarité nationale effective.

“Des règles de précaution sanitaire ont d’abord été précisées, puis des normes de distanciation sociale sévères ont été arrêtées”, a-t-il écrit, affirmant qu’il n’y a eu au Maroc, contrairement à ce qui a pu être constaté ailleurs, ni hésitations, ni tergiversations et encore moins de dérobades.

Revenant sur les décisions prises par le Royaume afin d’enrayer la propagation du virus, le président de l’Institut Amadeus a fait savoir que les mesures opportunes, très rapidement adoptées au niveau de l’ensemble du territoire, visent toutes à contenir la propagation potentiellement dramatique du fléau, qui, “si aucune décision n’avait été prise, aurait inéluctablement généré un bilan humain tragique, estimé à plusieurs centaines de milliers de décès”.

“Toutes ces décisions, difficiles mais indispensables, visent à aplanir dans la durée la fameuse courbe des patients nécessitant une hospitalisation, et dans les cas les plus graves nécessitant réanimation, en fonction des capacités d’accueil de notre système de santé”, a-t-il fait observer.

Quant aux structures sanitaires mobilisées par l’Etat pour faire face au coronavirus, M. Fassi Fihri note que compte tenu de l’importance de la menace, donc du risque inhérent et réel de saturation des structures de santé nationales, les dispositions prises, qui ne se limitent pas au seul confinement puisque la capacité d’accueil en lits de réanimation au sein des hôpitaux publics du Royaume a été doublée en quelques semaines, dénotent de l’esprit de responsabilité de l’Etat, qui préfère prévenir, autant que faire se peut, avant d’être contraint de guérir massivement.

Fassi Fihri a, d’autre part, mis l’accent sur la solidarité nationale, que le Maroc, relève-t-il, toujours sous l’impulsion du Souverain, a très vite compris qu’il était impératif d’un point de vue socio-économique de la conjuguer avec la distanciation sociale.

“Dans sa guerre contre cette pandémie, le Royaume laisse entrevoir les prémices d’un Etat Nation et Social vertueux à travers à la fois une réponse régalienne forte et l’accompagnement large, sans précédent, des populations les plus impactées socialement par cette nécessaire réponse”, a-t-il expliqué.

Et d’ajouter, dans la même lignée, que le nouveau contrat social s’écrit en ce moment même, alors que les Marocains sont confinés.

“De là où nous sommes, nous pouvons apprécier la réponse régalienne et protectrice de l’Etat, qui nous paraît plus proche de nous que jamais à travers les agents d’autorités devenus des agents de proximité, des visages familiers, au service de la sécurité sanitaire collective”, a-t-il dit, soulignant qu’il aurait donc fallu atteindre cette pandémie pour que nous puissions établir que la redistribution de la richesse et l’exigence de justice sociale ne sont pas que des vains slogans.

Fassi Fihri n’a pas manqué de souligner également que les efforts consentis par l’Etat durant les douze dernières années ne peuvent être contestés, puisque que les investissements en matière de santé publique ont été démultipliés et que le budget de la santé a été plus que doublé au cours de cette même période, signalant au passage que “cette pandémie vient nous rappeler que seul le système public de santé, même si aucun système au Monde n’était prêt à faire face à une vague de patients de cette ampleur, est capable d’affronter une situation épidémique telle que celle que nous traversons”.

Il a appelé, dans ce même contexte, à soutenir durablement les professionnels de santé qui sont au front et dont le dévouement face à la catastrophe sanitaire est total.

Par ailleurs, il indique qu’”en matière de politique industrielle, le Maroc est invité à changer de paradigme, en se focalisant sur une approche de démultiplication de investissements directs nationaux”, faisant remarquer que “la souveraineté industrielle du Royaume implique une importante évolution du narratif, au-delà du simple fait de réduire sa dépendance multidimensionnelle de l’étranger”.

Après avoir rappelé et examiné dans un premier temps les missions de la Commission Spéciale sur le Modèle de développement (CSMD), M. Fassi Fihri est revenu dans un second temps sur la “mission” de l’instauration de la “valeur confiance” qui a été, selon lui, définie par le Souverain comme l’un des quatre piliers fondamentaux de la refonte du Modèle de développement.

“La gestion proactive, responsable, forte, citoyenne et sociale de la crise actuelle par l’Etat contribuera très certainement au rétablissement durable de la confiance, entre l’Etat régalien et les citoyens”, a-t-il encore noté.

S’agissant de l’étape d’après, M. Fassi Fihri affirme qu’elle sera caractérisée par l’implémentation d’un Modèle national de développement rénové, s’insérant lui-même dans un Modèle économique global rénové, précisant qu’”au vu du changement de paradigme que nous impose le Covid-19, nous sommes en droit d’imaginer l’émergence durable au Maroc de l’Etat Social qui serait le maître du jeu au bénéfice du citoyen”.

Source MAP . Maghreb Canada Express, (Édition électronique) Vol. XVIII, N°04 , page 9, Avril 2020.

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