Par Mustapha Bouhaddar, pour Maghreb Canada Express, Vol. XVIII, N°11 , page 11, Novembre 2020.

Mustapha bouhaddarLe jeudi 29 octobre dernier, nous étions tous rivés devant la télévision, pour entendre Emmanuel Macron et ses mesures à prendre pour faire baisser le nombre croissant de malades, mettant en difficulté les hôpitaux qui ne peuvent plus recevoir les porteurs du virus,  faute de places.

Ce confinement allégé a pris effet à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi. Prévu « à minima » jusqu’au 1er décembre, il est plus souple que celui de mars-avril.

Comme lors du premier confinement, les dérogations sont possibles pour faire ses courses, aller chez le médecin, mais aussi prendre l’air pendant « une heure maximum » et dans « un rayon d’un kilomètre du domicile ». L’amende restera de 135 euros en cas de défaut d’attestation dérogatoire. Des « attestations permanentes » peuvent être délivrées par les entreprises et les écoles qui restent quant à elles ouvertes, contrairement au printemps dernier. Les guichets des services publics ou les marchés alimentaires restent eux aussi ouverts (sauf si le préfet en décide autrement), comme certains magasins bénéficiant de dérogations. Mais les commerces jugés « non-essentiels » (dont les bars et restaurants) restent fermés.

Les écoles primaires, les collèges et les lycées resteront ouverts contrairement à la fois dernier, mais les primaires doivent porter le masque cette fois ci. Un masque  qui ne protège de rien, vu le nombre croissant de porteurs de virus, malgré le port du masque. Encore un moyen lucratif pour les usines qui fabriquent les masques.

Quand au choix de nous permettre de sortir une heure dans un rayon de 1 km est tout à fait injuste pour certaines personnes. Par exemple dans ma ville, ceux qui habitent à 1km 500 du parc seront privés des joies que peut  procurer ce grand parc à leurs enfants, contrairement à ceux qui habitent à moins de 1 km et qui peuvent en profiter.

La fermeture des librairies, un choix injuste

D’après le média France 24, les libraires indépendants font grise mine, vendredi 30 octobre, au premier jour du reconfinement en France. Exclus de la liste officielle des magasins de vente pouvant poursuivre leur activité sous certaines conditions, les professionnels du secteur ne comprennent pas ce choix de leur faire refermer boutique. « Puisque les théâtres et les cinémas sont fermés, la librairie est le dernier endroit où on peut avoir accès à la culture », explique Anne Martelle, présidente du Syndicat de la librairie française (SLF), contactée par France 24. « C’est une activité culturelle peu risquée, et c’est dommage de ne pas la maintenir. »

Ces derniers jours, le milieu culturel n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour faire valoir le cas particulier des librairies auprès des autorités. Les principaux syndicats du secteur ont publié un communiqué commun, le 28 octobre, demandant de les « laisse(r) ouvertes pour que le confinement social ne soit pas aussi un isolement culturel ». Des artistes ont aussi apporté leur soutien dans cette lutte, que ce soit à renfort de dessin pour l’auteur Riad Sattouf, sur Twitter, ou à renfort de bons mots pour l’humoriste Alex Vizorek, sur France Inter.

Une pétition doit même être lancée,  par François Busnel, journaliste et critique littéraire qui anime l’émission La Grande Librairie sur France 5. Fermer les librairies, c’est nous « priver du meilleur bataillon pour affronter l’obscurantisme », a-t-il expliqué à Franceinfo, au lendemain de l’attaque terroriste de la basilique de Nice. « Il y a des millions de personnes dans ce pays, et on l’a vu juste après le premier confinement, qui ont envie de lire, qui ont besoin de lire. Fermer les librairies, c’est condamner tout un pan de l’économie culturelle, sans doute à vaciller, pour certains à disparaître », a souligné François Busnel. Le critique littéraire demande à ce que le président Emmanuel Macron reçoive le syndicat des libraires de France, le Syndicat national des éditeurs, et les écrivains, pour qu’ils puissent plaider en faveur d’une réouverture.

La perspective ne s’annonçait, pourtant, pas aussi sombre il y a quelques mois : les librairies ont connu un rebond des ventes de livres avec le déconfinement et ont bénéficié d’une aide de 25 millions d’euros votée par le Centre national du livre pour leur permettre de faire face à leurs difficultés économiques.

Le click-and-collect mis en avant pour les magasins fermés pendant le reconfinement connaît aussi ses limites en librairie. Déjà mise en place lors du premier confinement, cette pratique – consistant à acheter à distance et à venir retirer sa commande à l’entrée du magasin – ne représenterait qu’à peu près 10 % du chiffres d’affaires des librairies, selon les syndicats du secteur.

Les libraires, outre le confinement, ont enfin une marge de manœuvre financière réduite à cause de l’encadrement du prix du livre par la loi Lang. « Le moindre problème type confinement peut donc très vite faire dévisser (une boutique) », explique Anne Martelle. Pour Vincent Montagne, « il y a un grand risque que des points de ventes ne soient pas rouverts à Noël. On prend un risque culturel considérable ».

Nouveau coup dur pour les bars et les restaurants

Ils vont devoir rebaisser le rideau le 30 octobres à minuit, les bars et les restaurants seront fermés comme lors du premier confinement de 55 jours ordonné en mars dernier, les commerces qui ont été définis au printemps comme non-essentiels ne pourront rouvrir, a minima, jusqu’au 1er décembre prochain.

« Je sais que beaucoup de commerçants espéraient ne pas fermer, je sais que pour les commerces de centre-ville, je demande un très gros effort », a reconnu le président de la République, après le premier confinement qui avait éprouvé l’économie française. « Tenons-le avec beaucoup de rigueur pendant quinze jours. Si d’ici quinze jours, nous maîtrisons mieux la situation, nous pourrons alors réévaluer les choses et espérer ouvrir certains commerces, en particulier dans cette période si importante avant les fêtes de Noël. »

Un coup dur pour les professionnels du secteur. « On va être obligé de faire avec », se désole auprès de LCI Alexis Pineau, patron de bar Le Shaft à Nantes. « Pour nous, c’est compliqué parce qu’on a pris le premier confinement. Aujourd’hui on se retrouve bloqué avec un reconfinement, une nouvelle fermeture. »

Les restaurateurs et les bars qui d’habitude sont arrogants et antipathiques avec les clients avant le coronavirus, vont peut être se rendre compte de l’importance des consommateurs qui les font vivre. C’est tout le mal que je leur souhaite.

Pas sûr que le reconfinement fasse reculer la croissance des malades, car les Français ne sont pas aussi disciplinés que les Allemands, et les chinois, et c’est de ce côté-là que Macron doit chercher la solution.

Il faut dire que le mandat le plus chaotique depuis la création de la République est celui de Macron. Jamais un président n’a connu autant de problèmes similaires à ceux du quinquennat de Macron.

Une pensée pour tous les sans abris, les sans papiers, les réfugiés, et les pays d’Afrique, et du Sahel qui vivent éternellement dans la difficulté et le chaos, et qui souffrent en silence.

Par Mustapha Bouhaddar, pour Maghreb Canada Express, Vol. XVIII, N°11 , page 11, Novembre 2020.

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