Sur la colline de Chaillot et sa prestigieuse esplanade du Trocadéro, dédiée aux droits de l’homme, des drapeaux marocains et des portraits du Souverain chérifien se sont déployés ce dimanche 10 novembre pacifiquement mais fièrement. Le tout agrémenté de l’hymne national, de cris de joie, de slogans et de banderoles à la gloire de la Marche Verte et de la bannière nationale.
Les marocains sont venus ce 10 novembre en masse des régions françaises, de Belgique et des Pays-Bas, pour dire combien ils sont fiers de leur marocanité et de leur appartenance à ce pays de lumières et de couleurs dépositaire d’une histoire millénaire. Ils sont venus pour signifier et renouveler leur indéfectible attachement aux fondements de la Nation marocaine, à sa terre, à sa culture et à sa devise sacrée.
Ils sont venus pour dire, aux ennemis comme aux amis du Maroc, que les fondements de la Nation marocaine et son intégrité territoriale sont un bien commun cher au cœur de tous les marocains où qu’ils se trouvent et quelle que soit leur obédience politique, leur région ou leur langue et culture. Une culture « arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie » qui « s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen » (Préambule de la Constitution de 2011).
Ils sont venus à Paris en grand nombre pour affirmer avec force que tout outrage porté à l’un des fondements et symboles nationaux serait une atteinte caractérisée et inacceptable à tous les marocains du Nord et de l’Oriental, du Rif et de l’Atlas, du Centre et du Sud, des Grottes d’Hercule de Tanger à la belle Lagune de Dakhla.
Ils sont venus pour renouveler avec force, et pour la 44ème fois, le serment de la ‘’Marche Verte’’ lancée par feu Sa Majesté Hassan II le 6 novembre 1975 et dire que le séparatisme, quelle que soit sa forme, sa zone géographique ou son motif, est synonyme de dislocation du pacte national et facteur de désordre.
Ils sont venus à Paris, jeunes et moins jeunes, homme et femme, pour rappeler que la devise ‘’Révolution du Roi et du peuple’’ n’est pas un vain slogan ou un mot anodin, mais bien un pacte éthique, moral et social qui s’est inscrit dans l’histoire nationale. Il est une force qui a permis de vaincre l’occupant (1912-1956), de conduire le Maroc vers l’indépendance (1956) et vers le parachèvement de son intégrité territoriale (1975). C’est une Bay’a (allégeance) librement consentie et irrévocable qui lie le peuple marocain, dans sa grande diversité, à la famille royale chérifienne.
Cette mobilisation pacifique, massive et réussie, c’est aussi la preuve que le Maroc peut compter sur ses enfants installés à l’étranger. Il peut être fier de ces hommes et femmes dévoués qui n’ont jamais failli à leur devoir de solidarité ni se sont dérobés lorsque les intérêts et les causes de leur pays étaient en jeu.
La manifestation du 10 novembre 2019, c’est la preuve que la traduction dans les faits des droits civiques que la Constitution de 2011 a accordés (Articles 16-17-18-163 et ceux liés aux instances de bonne gouvernance et de régulation) aux Marocains du Monde ne peut être qu’un atout pour le renforcement de leur capacité d’agir comme force d’action et de proposition et comme acteur clef de du modèle développement économique voulu par le Souverain marocain.
La réussite de cette manifestation de Trocadéro du 10 novembre, c’est aussi la parfaite illustration sur le terrain de l’action et de l’initiative associatives, du discours royal du 30 Juillet 2015, dans lequel le Souverain affirme, quant au rôle des missions consulaires marocaines à l’étranger, qu’« Il faudrait, de manière générale, améliorer le contact et la communication » de ces missions « avec les membres de la communauté à l’étranger ». Il est heureux de constater que cette volonté royale est aujourd’hui en œuvre, observée par ces autorités de proximité dans un esprit de responsabilité, d’efficacité et d’écoute.
C’est la rencontre de ces volontés sincères et conscientes de leur devoir et de leur responsabilité qui est à même de favoriser l’union dans l’action et de contribuer à la consolidation de cet attachement irrévocable et renouvelé des Marocains du monde à leur Souverain, à la terre de leurs ancêtres et à leur mère-patrie : le Maroc.
Paris, le 10 novembre 2019
Dr Mohammed MRAIZIKA
Historien. Chercheur en Sciences Sociales
Consultant en Ingénierie culturelle
Président d’ALMOHAGIR