Vu la conjoncture actuelle, quand on entend parler d’une guerre commerciale mondiale, on pense aux États-Unis et à la Chine qui dominent l’économie mondiale actuelle. Certains visionnaires redoutent même une troisième guerre mondiale qui sera une conséquence du conflit et de la guerre froide entre ces deux géants : les USA et la Chine.
En mars 2018, Trump affirmait : « Les guerres commerciales sont bonnes et faciles à gagner« .
C’est quoi une Guerre commerciale ?
Comme l’écrivait un journaliste du quotidien britannique « The Guardian » : « Une guerre commerciale, « C’est comme au ping-pong, sauf que les balles sont des dollars et que les raquettes sont des dossiers« .
En effet, ici, la Chine et les États-Unis s’envoient des droits de douane à la figure. Dès le mois de mars 2018, le président américain a utilisé ce levier contre la Chine en annonçant une taxe à hauteur de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur l’aluminium. Pourquoi ça fait mal ? Parce que l’empire du Milieu est le plus gros exportateur d’acier au monde.
Dans la foulée, Trump ajoute que 1 300 produits chinois seront taxés.
Biden et la Chine
Le 17/11/2020, le président américain élu Joe Biden a déclaré que les États-Unis devaient négocier avec leurs alliés pour mettre en place des normes commerciales mondiales en vue de contrer l’influence croissante de la Chine, refusant de dire s’il prendra part à un nouvel accord commercial en Asie soutenu par Pékin.
A la question de savoir si les États-Unis signeraient le Partenariat économique régional global (RCEP) conclu autour des pays d’Asie du Sud-Est, Joe Biden dit ne pas pouvoir évoquer pour l’heure la politique commerciale américaine car il n’a pas encore pris place à la Maison blanche.
« Nous représentons 25% (…) de l’économie dans le monde. Nous devons être alignés avec d’autres démocraties, pour 25% supplémentaires voire davantage, afin que nous puissions fixer la feuille de route au lieu de voir la Chine et d’autres dicter les conclusions parce qu’ils ont le champ libre« , a déclaré l’ancien sénateur et vice-président américain.
La cérémonie de signature du RCEP, dans la capitale vietnamienne Hanoï, a donné naissance au plus vaste bloc mondial de libre-échange, couvrant 30% de l’économie mondiale et 30% de la population mondiale. La Chine, le Japon et la Corée du Sud font partie des signataires.
Il s’agit d’un revers de plus pour l’influence des États-Unis dans la région, après que le président sortant Donald Trump ait quitté en 2017 le Partenariat transpacifique (TPP), qui fût négocié par Washington lorsque Joe Biden était vice-président.
Joe Biden a déclaré avoir un projet commercial complet dont il discutera le 21 janvier prochain, soit au lendemain de son investiture à la présidence américaine.
Des conseillers ont fait savoir récemment qu’il n’entendait pas supprimer d’emblée les droits de douane visant les produits importés de Chine.
Dans l’hypothèse d’un long conflit, « l’Europe serait la grande perdante », peut-on lire dans un éditorial du Monde. « Une lutte sino-américaine pour un dollar et un yuan plus faibles ferait automatiquement grimper l’euro, heurtant ses exportations industrielles, déjà pénalisées par la crise de l’automobile allemande ».
Par Mustapha Bouhaddar, pour Maghreb Canada Express, Vol. XVIII, N°12 , page 6, Décembre 2020.