Heureux qui, comme Abderrazaq Mihamou, a pu aborder un auteur venant tout juste de récupérer les premiers cartons de son livre autobiographique de l’imprimerie et se faire dédicacer son premier exemplaire en témoignage d’une amitié de plus de 30 ans de 2 descendants du moyen Atlas !
Il s’agit de Zaid Assis qui vient de publier son œuvre autobiograp?ique ‘’Promenade dans mon passé; Zaid le Miraculé, Zaid l’Optimiste’’ .
Ce fut l’occasion pour Mihamou de poser quelques questions à l’auteur pour le plaisir du lectorat de notre journal.
Éclairage :
Qui est Zaid Assis; le miraculé ?
Je suis né en 1952 à Ksar Ijourar, RICH, région Draa-Tafilalet (Maroc), Fratrie nombreuse d’un père, cultivateur puis maçon pour subvenir aux besoins de sa famille, et surtout permettre à ses chérubins d’aller à l’école.
Après un parcours à l’école primaire du village avec une vingtaine d’écoliers des Ksours limitrophes qui étaient obligés quotidiennement de traverser pieds nus Oued ZIZ pour se rendre chaque jour à l’école dans des conditions difficiles surtout en hiver avec des températures avoisinant Zéro degré.
A 12 ans je fus contraint de quitter mon village natal pour aller poursuivre ma scolarité au collège de Midelt situé à 70 km au nord. Quelques dizaines de dirhams en poche, mon père me laissa à mon sort. J’occupais ainsi une chambre avec trois colocataires de mon âge. Les difficultés de s’adapter à la vie en ville nous ont contraint à abandonner le chemin de l’école.
Renvoyés à cause de nos absences fréquentes, nous avons intégré le collège de RICH. Une fois le baccalauréat technique en poche je rencontre à Rabat, M. Charaz, à qui je dois l’intégration des études supérieures en France.
Une fois en France passant par le Havre puis Lille et d’autres villes européennes dont Londres et Amsterdam, la ville de Paris m’a charmé ce qui m’a poussé d’ abandonner mon inscription au doctorat à Lille pour opter pour les technologies de pointe où j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en électricité et électronique.
De retour au Maroc, je me suis retrouvé immédiatement à la caserne sous les drapeaux des Forces Royales Air à Meknès pour y effectuer mon service civil obligatoire.
J’ai intégré immédiatement après, la multinationale Goodyear – Maroc en qualité d’ingénieur de maintenance industrielle. Cette firme américaine m’a donné l’occasion de forger ma carrière en m’inculquant les nouveaux concepts industriels en technologie et en management.
Cette expérience m’a permis en 1989 de rebondir en tant qu’entrepreneur en créant ma propre entreprise spécialisée en électricité, électronique et télécommunications sous le nom de Marelet.
En 2008 et en parallèle à mon entreprise je me suis occupé, en qualité de Directeur général adjoint, de la société Turque Unluer-Maroc chargée de la gestion déléguée des nouveaux abattoirs du Grand – Casablanca.
Pourquoi attendre l’âge de 70 ans pour sortir un tel livre ?
En réalité je l’ai commencé avant mes 70 ans, j’ai pris 6 ans de réflexion après mon départ en retraite et surtout après mon voyage en famille sur les traces de mon passé. Les premières lignes ont vu le jour en 2018. Et le démarrage en turbo s’est déclenché une fois que mes filles ont complété leurs études universitaires.
Il faut dire que mon installation dans la ville inspirante, Marrakech, a été un atout supplémentaire favorisant la production.
Quel serait le message véhiculé à travers votre livre ?
C’est d’abord une thérapie personnelle et dans la foulée, je voulais insuffler le courage aux jeunes ruraux et principalement ceux des vallées de Draa Tafilalet pour réagir au lieu de rester confinés dans leurs hameaux oubliés.
Durant ma carrière, les expériences avec les citoyens originaires d’autres régions du Maroc ou ailleurs ont confirmé que notre attachement à nos origines authentiques présentent des qualités humaines très appréciables.
C’est aussi un appel pour stimuler les jeunes de l’arrière pays du Maroc à mettre à profit leurs potentiels humains.
Un autre projet d’écriture en vue ?
Il faut avouer que publier un livre autobiographique n’a jamais été dans mes prévisions. et croyez moi , mettre à plat sa vie dans un livre c’est épuisant et je suis conscient aujourd’hui qu’il y a ZAID d’avant et ZAID d’après.
Peut-être c’est une brèche que j’ai ouverte pour tendre la perche à mes filles et, pourquoi pas ?, aux personnes qui me connaissent pour oser gouter au plaisir de l’écriture, parce que, à mon humble avis, il y a un écrivain caché dans chacun d’entre nous et rien que le partage de nos vécus mutuels crée de la richesse.
Par Abderrazaq Mihamou, (Maroc) pour Maghreb Canada Express, Vol. XX, N°06 , page 13, MOIS DE JUIN 2022 .