Le 8 décembre dernier, le candidat républicain à la présidence des USA, M. Donald Trump a déclaré vouloir empêcher les musulmans de rentrer aux USA. Il n’en est pas d’ailleurs à sa première, lui qui a déclaré vouloir ériger un mur entre le Mexique et les USA, pour empêcher les mauvais Mexicains d’y entrer; lui qui a déclaré : pour combattre le terrorisme, il demanderait à M. Bill Gates de fermer l’internet.

Morale de l’histoire : la radicalisation et la folie ne sont pas exclusives aux petits exclus de banlieues en phase de suicide; mais peuvent aussi prendre au piège, même un candidat aux présidentielles du plus puissant pays soit il. Pour dire que les adeptes de la violence, de la haine et de la folie n’ont ni frontières, ni religions et ni origines exclusives pour les contenir.

D.T est un fou qui moule son message dans le ridicule et y trouve plaisir; cependant ce qui fait peur ce sont ses supporteurs qui font la démonstration d’une montée fulgurante de la xénophobie, de la stigmatisation et de l’islamophobie.

Il n’y a pas de mal à le répéter : la folie et la radicalisation traduisent un  malaise social profond. Ce sont des humains comme nous, qui dans des conditions de milieu bien précises et surtout des conditions d’exclusion, perdent le lien social et rompent avec la société. La suite est bien connue : dans des cas, le loup recruteur (agissant au profit d’intérêts de puissance et de pouvoir) vient les piéger, avec un discours endurci qui vient leur offrir le statut et la reconnaissance qu’ils recherchent et, dans d’autres, cas la facilité de croiser les armes et les scènes de violence visionnées en continue, leurs suggèrent une façon d’exprimer leur colère.

La folie n’a pas de limite, ni de frontières, ni d’origine et ni de religion. Le fou, peut-être un blanc catholique qui muni d’armes (libres d’acquisition), pris au piège de la colère, décharge son mitrailleur sur ses camarades d’école, ou sur une foule dans un parc ou autre; comme il peut-être un brun musulman atteint de la folie meurtrière et commet son acte avec un slogan du style (Allah Akbar), imitant les autres fous, qu’il regarde en continue à la télévision. Il n’y a pas de différence entre les deux : les deux sont déjà pris au piège de la folie et recherchent chacun comment démontrer sa folie, et exprimer sa vengeance sur la société qui n’a pas su prévenir sa folie et, qui n’a pas fait suffisamment pour le protéger de sa folie.

Concentrer l’attention exclusivement sur les noms musulmans, alors que les gestes sont identiques, est une façon de nourrir davantage les D.T et supporteurs et nourrir davantage la xénophobie, la stigmatisation, la division et, une façon de s’empêcher de voir la réalité amère en face.

Il s’agit de l’échec de la société qui n’a pas réussi à protéger ses citoyens de l’exclusion, de l’injustice, de la colère et de la folie qui s’en suivent. C’est un constat d’échec d’une société qui ne parvient pas à s’affranchir de la loi des armes (en libre circulation). Une société qui ne réussit pas à s’affranchir du poids de l’industrie de l’armement (500 000 milliards de $ investis aux USA annuellement dans ce secteur).
Attention aux dangers de la xénophobie, de la discrimination et de l’injustice; ils peuvent affecter très lourdement l’humanité. Le succès électoral de l’extrême droite en France, en donne d’ailleurs un mauvais signal.

Il n’y a pas si longtemps, il ne faut pas l’oublier, Hitler, le fou xénophobe, a entraîné le monde dans la terreur et a enclenché l’un des pires épisodes de guerres et de barbarie.
Je ne m’empêche pas cependant de finir par un message d’espoir et sur une note positive. Face à la folie de D.T, ils sont nombreux aux USA et partout dans le monde a crier haut et fort : Non à la folie, à la xénophobie et à la haine.

Il est vrai que le geste haineux est toujours choquant; mais il ne faut pas qu’il déroute notre raison, il ne faut pas qu’il pollue notre vision et,  il ne faut pas qu’il corrompe nos cœurs.

Par Dr. Brahim Benyoucef, Expert consultant en Urbanisme et en Sciences Sociales,, Maghreb Canada Express, Vol. Xiv, N°01, page 16, Spécial Élections, Montréal (Canada), Déc. 2015 / Janvier 2016.

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