zouj-bghalDepuis la fermeture des frontières algéro-marocaines, en 1994 et suite à l’attentat de l’Atlas Asni à Marrakech, survenu la même année, les choses se corsent entre les deux pays, et surtout depuis ces dernières années. Rabat demande régulièrement l’ouverture de cette frontière terrestre, car les conditions régionales et internationales ont changé, mais Alger refuse. Aujourd’hui, les deux pays construisent un mur chacun de son côté, chacun pour des raisons différentes.

L’Algérie veut arrêter la saignée de carburants et de denrées alimentaires, disent ses médias, qui ajoutent que c’est aussi pour se protéger contre l’entrée des drogues en Algérie. Côté marocain, on souhaite se protéger des menaces terroristes de Daech. Comprendre: empêcher l’infiltration de terroristes sur son territoire, en provenance d’Algérie, où de l’aveu même des autorités, de larges territoires sont « non sécurisés »… .

Ainsi, après avoir entamé la construction d’un mur métallique en 2015, le Maroc serait en train de le transformer en un ouvrage en béton. Il est bâti sur 150 kilomètres environ. De son coté l’Algérie, qui a achevé le creusement d’une tranchée de plusieurs dizaines de kilomètres pour notamment stopper le travail des contrebandiers – et aussi réagir à la décision du Maroc –  a également entamé la construction d’un mur en béton sur plusieurs kilomètres. D’après des données recueillies sur place, le mur est érigé en parallèle du mur marocain ; il a pour l’instant une hauteur de 3,5 mètres et fait près de 5 kilomètres de long. Et les travaux continuent… Les médias algériens appellent cela « le mur de la honte », et Ennahar TV s’est fait l’écho des populations algériennes frontalières qui contestent la construction du mur de leur côté.

En effet, l’argument de « lutte contre les contrebandiers » ne tient pas la route car, selon le site « TSA », « les moyens dont disposent les narcotrafiquants sont conséquents. Il restera la voie maritime, voire aérienne, pour livrer des quantités importantes de drogues. Les trafiquants peuvent ainsi passer par l’extrême sud ».

Dans l’intervalle, le roi Mohammed VI, dans son dernier discours du 20 août, a encore une fois appelé les Algériens à faire montre de solidarité africaine et à travailler la main dans la main avec le Maroc pour assurer le développement régional et contribuer à celui du continent. Sera-t-il entendu ?

Source : http://panorapost.com

By AEF