Le 16 octobre 1975, Feu le Roi Hassan II avait annoncé l’organisation de la plus grande marche pacifique de l’Histoire, la Marche Verte, à laquelle avaient participé 350.000 Marocaines et Marocains ; un événement phare qu’ont connu les Marocains après l’indépendance.

La Marche Verte en bref

Le peuple marocain se rappelle de ce jour mémorable du 05 Novembre 1975 où Feu le Roi Hassan II avait adressé un discours aux volontaires Marocains devant participer à cette Marche Verte en disant : “Demain, tu franchiras la frontière. Demain, tu entameras ta Marche. Demain, tu fouleras une terre qui est tienne. Tu palperas des sables qui sont tiens. Demain, tu embrasseras un sol qui fait partie intégrante de ton cher pays”.

C’est ainsi qu’une marée humaine de 350.000 Marocains de toutes les régions du Maroc, Femmes et Hommes, outre des délégations d’Arabie Saoudite, de Jordanie, du Qatar, des ?mirats Arabes Unis, d’Oman, du Soudan, du Gabon et du Sénégal ainsi que le Secrétaire Général de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), munie de la seule foi en la justesse de sa cause et brandissant le Saint Coran et le drapeau national marocain, a convergé, en toute sérénité, vers Tarfaya dans une véritable illustration de la parfaite symbiose entre un Roi militant et un peuple valeureux.

Cette grande marche populaire et patriotique du 06 novembre 1975 a ouvert la voie à la libération des provinces du Sud marocain et ce, après que la Cour Internationale de Justice de La Haye a confirmé l’existence de liens juridiques et d’allégeance entre les Sultans du Maroc et les tribus sahraouies.

Cette Marche Verte témoigne aussi du génie d’un Roi unificateur qui a réussi de manière civilisée et pacifique à la faveur d’une conviction ferme en le droit au recouvrement des provinces du Sud marocain, à faire hisser, le 28 février 1976, le drapeau national dans le ciel de Laâyoune, annonçant ainsi la fin de la présence coloniale dans le Sahara marocain.

Elle a aussi démontré au monde entier la ferme volonté de ce peuple courageux de concrétiser ses objectifs en brisant les frontières artificielles entre les fils de la même Patrie qu’est le Maroc.

Cette volonté à défendre la Patrie marocaine n’a cessé de se confirmer au fil des années en dépit des manœuvres des adversaires de l’intégrité territoriale qui ne ménagent aucun effort pour porter atteinte à la réputation du Royaume du Maroc, à sa Souveraineté Nationale et à son Intégrité Territoriale. Des ennemis du Maroc qui ont oublié que les provinces de Laayoune-Sakia El Hamra et de Dakhla-Oued Dahab sont pour le Maroc, ce qu’ont été l’Alsace et la Lorraine pour la France, ses deux mamelles.

Cette Marche Verte a permis la libération des provinces du Sud du Maroc et la réintégration des marocaines et marocains sahraouis à la Mère-Patrie, a mis un terme final à près de 75 ans de colonisation et d’occupation et a ouvert la voie au Maroc pour parachever son intégrité territoriale dans ses frontières du Sud.

On peut donc affirmer sans risque d’erreur que cette Marche Verte, enclenchée il y a 43 ans et unique dans son genre, se poursuit aujourd’hui sous le règne du Roi Mohammed VI qui a doté les provinces Sahariennes du Maroc d’un nouveau modèle de développement économique prévoyant de forts investissements.

Et il serait donc légitime de se poser cette question : où se trouvaient ces responsables algériens, Boumediene et Bouteflika tout particulièrement, de 1963 à 1975, eux qui n’ont jamais été intéressés ou concernés d’un iota par ce dossier ? Pourquoi subitement le sont-ils devenus ?

Quoiqu’il en soit, le Roi Mohammed VI, fidèle à ce lourd héritage qui lui a été confié par Son défunt Père, Feu le Roi Hassan II, et le peuple marocain, a prononcé, le 06 novembre 2018, le discours de la Marche Verte.?
Ce discours du Roi du Maroc à l’occasion du 43ème Anniversaire de la Glorieuse Marche Verte intervient, quelques jours après l’adoption par le Conseil de Sécurité de l’ONU, soit le 31 octobre 2018, d’une résolution jugeant le projet d’autonomie comme sérieux et crédible.

Main tendue vers l’Algérie

Ceci étant, le Roi du Maroc, dans son discours du 06 novembre 2018, a tendu la main à son voisin algérien afin de lever tout malentendu et a déclaré la disposition du Maroc à un dialogue direct et franc avec l’Algérie.
Pour cela, le Roi Mohammed VI propose un mécanisme politique et insiste sur le fait que son niveau de représentation, son format et sa nature sont à convenir d’un commun accord avec l’Algérie. En vertu de son mandat, ce mécanisme “devra s’engager à examiner toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert”, a précisé le souverain marocain.

Le souverain marocain a insisté également, et surtout, sur l’avenir. Le mécanisme à créer sera un cadre pratique d’une coopération centrée notamment sur la valorisation des opportunités de développement que recèle le Maghreb et le renforcement de la coopération sur des registres comme la lutte anti-terroriste et la problématique migratoire. Le tout, dans un total respect des institutions nationales de l’Algérie. “Nous ne ménagerons aucun effort, au Maroc, pour asseoir nos relations bilatérales sur de solides bases de confiance, de solidarité et de bon voisinage”, s’est ainsi engagé le Souverain marocain.

Poursuivant son discours, le Roi du Maroc a souligné que la Marche Verte a été un tournant décisif dans la lutte, progressive et continue, pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc. “Aujourd’hui, nous tendons des passerelles entre le passé et le présent en s’attachant avec une égale opiniâtreté à défendre notre intégrité territoriale, a affirmé le Souverain marocain.

“Quant à l’ambition qui nous anime en la matière, elle se trouve reflétée dans la collaboration sincère du Maroc avec Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, ainsi que dans le soutien apporté aux efforts de son Envoyé Personnel pour poser les jalons d’un processus politique sérieux et crédible”, a déclaré le Roi du Maroc. Cela étant, le Maroc est fermement persuadé de la nécessité que les expériences du passé soient évitées, notamment les blocages et les insuffisances qui ont entaché le Processus de Manhasset.

En attendant, le Royaume du Maroc refuse toute forme d’extorsion prenant prétexte de l’intégrité territoriale du Maroc et maintient ses efforts pour assurer le développement de ses provinces du Sud, dans le cadre du nouveau modèle de développement. En cela, la mise en œuvre opérationnelle de la régionalisation avancée contribuera, a affirmé le Souverain marocain, “à faire émerger une véritable élite politique, qui assure une représentation démocratique effective des habitants du Sahara et qui, dans un climat de liberté et de stabilité, les met en capacité d’exercer leur droit à une gestion autonome de leurs affaires locales et à un développement intégré de leur région”.

Revenant sur le retour du Maroc dans l’Union Africaine, le Roi Mohammed VI a expliqué dans son discours du 06 novembre 2018 que cette réintégration n’avait pas uniquement pour but de défendre le Sahara marocain. “Outre la volonté de marquer notre fierté d’appartenir à l’Afrique, cette démarche a été motivée par notre adhésion à la dynamique de développement à l’œuvre dans le Continent, par notre souci de relever les multiples défis auxquels ce dernier est confronté”, a-t-il déclaré.

Le Roi du Maroc s’est félicité, par ailleurs, des résolutions du dernier Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine, qui s’est tenu à Nouakchott, en accord avec les positions et les principes internationaux. “Cette position constructive, empreinte de sagesse et de hauteur de vue, en finit avec les trop nombreuses manœuvres qui, au sein de l’Union Africaine, faisaient perdre à l’Afrique et à ses peuples un temps précieux, celui-là même qui aurait dû être employé à bon escient pour promouvoir le développement des pays africains et favoriser leur intégration”, a souligné le Souverain du Maroc.

Le Maroc, pour sa part, s’emploiera à développer des partenariats économiques efficients, générateurs de richesse, avec différents pays et divers groupements économiques, y compris l’Union européenne. “Néanmoins, nous n’en accepterons aucun qui pourrait porter atteinte à notre intégrité territoriale”, a tranché le Roi du Maroc (…)

Farid Mnebhi.

By AEF