“Qui a versé une larme tremble d’en voir couler. Et plus on a souffert, et mieux on sait consoler !” Inconsolables de la diparition, dans un accident de la circulation au Maroc, en octobre 2009, de leurs fils Tarik (1977-2009), la famille Mendili oeuvre dans une fondation (créée par le père, M. Ahmed Mendili) pour rendre la route marocaine plus sécuritaire aux usagers.
Témoignage de M. Ahmed Mendili :
Un accident de la circulation est probablement l’événement le plus déstabilisant auquel un individu peut avoir à faire face.
En effet, il est totalement imprévu , traumatisant, pénible et souvent totalement hors du contrôle de l’individu qui le subit.
L’accident de la circulation peut être aussi bénin qu’un simple pare-choc plié ou il peut être aussi grave que d’être la cause de la mort d’un être cher.
Dans le cas de mon fils, il s’agit de négligence criminelle comme c’est le cas de plusieurs victimes au Maroc. C’est l’anarchie totale tant et aussi longtemps qu’il n’y a pas de sanctions très sévères à l’encontre des utilisateurs de la route; qui ne respectent pas le code établi à cet effet.
Le changement de comportement est parmi les priorités sur lequel l’ensemble des intervenants dans ce secteur meurtrier doivent se pencher sérieusement pour diminuer le nombre de morts sur les routes, et diminuer également les handicapés à vie.
Au Maroc, croyez le, dans un accident mortel, le propriétaire d’un véhicule sorti indemne, causant la mort d’autrui, se voit indemnisé pour son véhicule accidenté 10 ou 15 fois, plus que la victime.
Est-ce concevable?
J’accepte la volonté de Dieu. C’est précisément cette même foi, qui aujourd’hui nous aide, ma femme, mes enfants et moi à accepter cette terrible épreuve.
Cependant, et selon de nombreux témoignages de gens présents au moment de l’accident, confirment que mon fils aurait pu aujourd’hui encore être en vie… s’Il avait bénéficié à temps de soins appropriés !
La loi sur les assurances en vigueur depuis 1984 sans aucune révision jusqu’à date, stipule que la féraille vaut mieux qu’un être humain ! À se demander si cette loi est une loi qui est administrée de manière stricte et qui implique aussi bien un aspect médical, un rapport de police qu’un aspect légal.
Et M. Mendili de poursuivre : “C’est pour lutter contre de telles négligences et de tels abus que la Fondation Tarik Assalama qui porte le nom de mon fils est née… De la douleur, en mémoire et en hommage au défunt Tarik Mendili.”
Il est à souligner que la Fondation ambitionne de se joindre à d’autres acteurs pour contribuer, tous ensemble, à lutter contre l’hécatombe des accidents de la route ainsi que de soutenir les familles et amis des victimes dans les moments difficiles qui suivent un accident.
Et M. Mendlili de conclure :”Il est du devoir des hauts responsables marocains d’agir et d’assumer leurs responsabilités aujourd’hui et non demain, et de prendre toutes les mesures draconnienes qui s’imposent pour contrer ce fléau”.
Référence : Maghreb Canada Express, Édition d’Octobre 2013, page 4.