Par Abdallah Annab (Photo)
(Maghreb Canada Express, Édition d’octobre 2013, Page : 7)
Incontestablement, la charte des valeurs québécoises veut être un instrument pour encadrer et mettre des balises aux accommodements religieux. Or, les valeurs ne peuvent être qu’universelles !
À la lumière de ce qui a été présenté, il appert que les objectifs supportent un agenda caché, à savoir l’instrumentalisation politique étant donné que nous sommes en présence d’un gouvernement minoritaire et que son bilan économique et sociale n’est pas reluisant.
Le parti québécois a lancé une ballonne politique pour raviver le patriotisme, et par corollaire, pour diviser les québécois et les néo-québécois surtout dans les régions qui ne vont voir les néo-québécois qu’à travers les nouvelles des médias. Il vise et visera à ordonner la division entre les citoyens québécois et ainsi cadenasser la société Québécoise entre le NOUS non inclusif et les autres.
Toutefois, la dite charte devrait prendre en considération les éléments suivants :
- Souci de la cohésion sociale pour le bien être de tous les citoyens qui le composent;
- Favoriser le vivre ensemble avec les valises culturelles de chaque citoyen loin de la ghettoïsation et l’exagération dans le rigorisme comme le port du Nikab, l’endoctrinement religieux, l’assimilation des jeunes enfants;
- Équilibre du pouvoir politique et le respect de la liberté individuelle et de l’acceptation de la diversité;
Évitement des dérapages et des préjugés.
Cela dit, la dite charte a-t-elle prôné la laïcisation de la société québécoise pour que l’État soit laïc et que les lieux publics de l’État devraient être neutres vis-à-vis toutes les confessionnalités en sachant la pluralité des croyances religieuses qui façonne de plus en plus la société québécoise.
En bien non. Il est décidé que le crucifix ne doit pas être retiré de l’assemblée nationale car il constitue un patrimoine alors qu’en fait ce prétexte pour maintenir un signe religieux dans l’institution législatif est contraire à la laïcité car les individus sont religieux, pas l’État.
Mais quel est l’origine du crucifix à l’assemblée nationale ? Il remonte à l’ère de Maurice Duplessis en 1936. Elle ne fut pas une décision improvisée mais plutôt réfléchie et correspond au désir d’effectuer un virage dans les relations entre l’Église et l’État québécois après avoir balayé la province du Québec. Duplessis a voulu montrer qu’il se distingue des gouvernements libéraux antérieurs en étant davantage à l’écoute des principes catholiques. Aiguisons la mémoire, cet homme a passionné toute une génération et a marqué l’histoire politique du Québec à travers l’union Nationale. Il utilisa des méthodes de régime totalitaire. Il fut le père de la loi du cadenas (violation du droit de propriété). Autre fait marquant de son règne, la politique anti-ouvrière en utilisant parfois des forces policières pour provoquer des émeutes, des troubles pour justifier une intervention en force ou de déclarer des grèves illégales sans raison. Ce fut le cas de la grève d’Asbestos en 1949.
En maintenant le crucifix, nous penchons vers une laïcité sélective pour nourrir un discours politique électorale et pour discréditer les minorités visibles et plus spécifiquement les musulmans au lieu de forger une société inclusive. Mais cette charte exprime-t-elle la volonté de la neutralité de l’État. En effet, le gouvernement du Québec à travers l’outil fiscal subventionne le fait religieux.
On cite les dons faits par les membres d’un ordre religieux qui font vœu de pauvreté perpétuelle en faveur d’un ordre religieux qui se qualifie comme organisme de bienfaisance enregistré. Ainsi, les donateurs peuvent donner jusqu’à 75 % de leurs revenus nets et bénéficier des crédits d’impôts. Cela veut dire que les donateurs n’ont pas d’impôts à payer sur ses revenus.
Pareillement, les organismes de bienfaisance sans but lucratif bénéficient des dons et en contrepartie les donateurs auront des crédits d’impôts pour dons.
Cela nous ramène à trancher que la dite charte se veut une laïcité à la pièce, une laïcité sur mesure avec deux poids, deux mesures, en visant la communauté musulmane dont la majorité silencieuse aspire à une laïcité tout court avec la séparation du religieux et du politique.
Comme dans toute religion, il y a des excès de zèle et que l’intégrisme religieux n’est pas propre à l’islam mais à toutes les religions monothéistes.
Pourtant la pratique religieuse est un exercice de spiritualité personnelle et fait partie de la sphère privée. Toutefois, il y en a une minorité qui rêve d’un islam de l’ère du prophète, l’application de la charia et qui miroite la démocratie tout en cachant leur islam politique alors que le contexte y diffère ou plutôt c’est une minorité qui ne représente qu’elle-même et qui doit être combattu s’il ya des dérapages car nous vivons dans un État de droit et il ya des tribunaux pour les juger.
Rappelons que la démocratie doit s’appuyer sur un socle qui reconnaît les valeurs humains car la cité humaine appartient aux hommes et ils doivent rester modestes et l’organiser avec les moyens dont ils disposent, c’est-à-dire avec les moyens humaines et de ne pas impliquer Dieu en usant des choses qui sont à notre portée. La solution est une laïcité qui sépare le religieux du politique, sans discriminer entre les communautés et qui met fin aux accommodements religieux déraisonnables.
DU MÊME AUTEUR :
Investir dans l’éducation de nos enfants est le meilleur gage pour tirer bénéfice du meilleur moteur de développement de toute société.
À cet égard, les deux paliers gouvernementaux ont mis en place des outils pour aider les parents à épargner pour l’éducation de leurs enfants.
Il s’agit du programme REÉÉ (régime enregistrée d’épargne-études) au fédéral et le programme IQÉÉ (incitatif québécois à l’épargne-études) au Québec.
Les deux instruments constituent des véhicules d’investissement dont la pérennité dépend du rendement net obtenu du capital.
REÉÉ :
Le gouvernement fédéral verse au REÉÉ une subvention de 500$ par année, par bénéficiaire, jusqu’au maximum de 7200$ à vie.
IQÉÉ :
Le gouvernement provincial du Québec verse une subvention annuelle de 500$ par année, par bénéficiaire pour un maximum cumulatif de 3600$ à vie.
Qui peut souscrire?
Toutes personnes qui concluent un contrat avec un promoteur. Ce dernier désigne une banque, un fonds de bourses d’études, une fiducie (exemple : Universitas…).
Le dit promoteur a pour rôle de :
* Créer et faire approuver le RÉEE par l’agence du revenu du Canada (ARC) et Revenu Québec;
* Déposer l’argent dans une fiducie;
* Gérer les placements;
* Faire les demandes de subventions auprès de l’ARC et Revenu Québec.
Caractéristiques fiscales :
Les cotisations ne sont pas déductibles du revenu. Le rendement n’est pas imposable tant que les profits générés demeurent à l’intérieur des régimes. Cela veut dire qu’ils permettent de différer l’imposition jusqu’à leur retrait.
Cotisations maximales :
Les cotisations maximales permises sont de 50 000$ à vie, par individu.
Paiements d’aide aux études :
Pour bénéficier des paiements, le bénéficiaire doit remplir les conditions suivantes :
* Être inscrit à temps plein ou à temps partiel;
* À un programme de formation admissible;
* Dans un établissement d’enseignement postsecondaire.
Toutefois, le premier versement ne devrait pas dépasser un maximum de 5 000$. Et après 13 semaines de formation, le versement est illimité.
Si pas de fréquentation d’un établissement, on peut retirer les montants investis et on s’impose dans l’année du retrait. Si ce sera le cas, faites attention au taux d’imposition marginal pour ne pas payer une charge fiscale conséquente.
Mise en garde :
Comme tout investissement comportant un risque, il faudrait être vigilant pour atteindre les objectifs escomptés :
- Vérifier toutes les conditions émises par le promoteur (frais de gestion, frais de transfert, frais administratif…)
- S’informer de l’impact lors d’un éventuel transfert des régimes à une autre institution financière ou un autre fonds.
- Faire un suivi régulier des investissements pour ne pas tout perdre. Cela dépend du risque encouru (placements trop risqués avec beaucoup de volatilité, portefeuille non diversifiée…).
Par Abdallah Annab (Sherbrooke) (Maghreb Canada Express, Édition d’Octobre 2013, page : 16)