aeroLe Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a déploré, le 24 mars 2014, le “refoulement” par le Maroc de 15 réfugiés syriens, embarqués dans un vol, vers la Turquie. Il a exhorté Rabat à accorder une protection temporaire aux autres ressortissants syriens, alors qu’un deuxième groupe de réfugiés risque de connaître le même sort.

Le Maroc a durci le ton à l’égard des réfugiés syriens. Le 21 mars 2014, le ministère de l’Intérieur avait menacé d’expulser certains de ces réfugiés, accusés de “perturber les fidèles dans les mosquées” en s’adonnant à la mendicité.

Le lundi 24 mars, les autorités marocaines sont passées à l’acte. 15 réfugiés syriens ont été embarqués dans un vol à destination d’Istanbul. Un autre groupe de six personnes risque de connaître le même sort.

Dans la journée du lundi 24 mars, et alors que les associations marocaines de défense des droits de l’Homme n’ont pas réagi, le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est saisi de l’affaire.

Dans un communiqué, le HCR a déploré ce refoulement, exhortant Rabat à accorder une protection temporaire aux autres ressortissants syriens.

“Ce matin, selon les informations que nous avons pu obtenir, sur un groupe de 21 personnes dont une dizaine d’enfants, 15 ont été envoyées par avion à Istanbul”, a déclaré à l’AFP la représentante du HCR au Maroc, Ursula Schulze-Aboubacar.

Elle précise que les six autres, dont “une femme enceinte”, se trouvaient dans l’après-midi en “zone de transit” à l’aéroport Mohammed V de Casablanca.

“J’ai essayé de prendre contact avec les autorités, sans succès. J’ai contacté des organisations de droits de l’Homme, nous avons tout essayé. J’étais même à l’aéroport hier (dimanche) mais on ne nous a pas donné accès aux Syriens”, a-t-elle ajouté.

Programme de régularisation: promesse non-tenue !

Mme Schulze-Aboubacar a affirmé que le HCR avait arrêté le mois dernier l’enregistrement des réfugiés syriens au Maroc, après que les autorités eurent évoqué l’imminence d’un programme de régularisation, avec la “promesse” d’une “garantie de non-refoulement”. “C’est pour cela que le refoulement de ce matin me déçoit”, a-t-elle commenté.

Sollicitées par l’AFP, les autorités marocaines n’avaient pas donné suite, lundi, en début de soirée.

Selon le HCR, ce groupe de 21 Syriens est entré au Maroc « il y a une semaine » via la frontière algérienne, avant d’être appréhendé par la police à Saïdia.

“Comme pour les autres, ils ont traversé de façon irrégulière. Mais dans le droit d’asile, cela ne les criminalise pas. Surtout, concernant les Syriens, on fait des demandes aux pays du monde entier au nom de la solidarité”, a plaidé la responsable onusienne.

Plus généralement, “on demande aux pays d’être tolérants, de donner une protection temporaire jusqu’à ce que la situation s’améliore” en Syrie, a-t-elle fait valoir.

À ce titre, elle a appelé les autorités marocaines à “fixer une date” pour la mise en œuvre de ce statut temporaire, évoquant divers délais au cours des derniers mois.

Le HCR affirme avoir enregistré au total un peu plus d’un millier de réfugiés syriens, jusqu’en février dernier, date à laquelle il dit avoir obtenu de nouvelles assurances d’un programme spécifique imminent. “Depuis, nous attendons” un signe des autorités, a avancé Mme Schulze-Aboubacar.

Source :  AFP via aufait.ma

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