Selon Poutine, Staline n’a pas que des mauvais côtés. Car il a vaincu les Nazis, a industrialisé le pays, et a conquis l’Espace. Et surtout au temps de Staline, tout le monde avait peur des Russes.

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En annexant la Crimée, Poutine confirme que la Russie reste une puissance militaire redoutable.

Aujourd’hui, il aimerait bien de nouveau faire peur à l’Europe. Selon un sondage réalisé en Russie, l’intervention réalisée en Crimée lui a fait gagner 10% de popularité, avec 70 % de personnes d’opinion favorable.

Pour comprendre les Russes, Poutine n’est pas un grand démocrate, mais il a rendu sa fierté à la Russie. Aujourd’hui, grâce à Poutine, la Russie va reconquérir à nouveau son territoire, comme au temps où la Russie envoyait ses chars en Hongrie ou en Tchécoslovaquie. La question qu’on peut se poser  aujourd’hui, c’est jusqu’où Poutine ira-t-il ?

Face à une Europe en panne de croissance tiraillée par des dissensions, et abandonnée par les Américains qui se tournent vers l’Asie, Poutine attend son heure. Il a le temps avec lui, puisqu’il a modifié la loi pour pouvoir rester au pouvoir jusqu’en 2024. Il aura alors passé 25 ans à la tête de la Russie, presque aussi longtemps que Staline à la tête de l’URSS.

Poutine a dit que tous ceux qui ne regrettent pas l’époque soviétique n’ont pas de cœur, et que tous ceux qui veulent la reconstituer n’ont pas de tête. Poutine essaie par des procédés dont certains sont critiquables et condamnables pour le dissuader d’aller plus loin. Car il est entrain d’essayer de donner de la fierté au peuple russe qui a connu un effondrement épouvantable à la fin de l’union soviétique en 1991.

Comme l’a souligné  Ksenia Bolchakova correspondante à Moscou pour « France 24 », il y a quelque chose de très présent chez les Russes, à savoir un complexe de supériorité combiné avec un complexe d’infériorité. En effet, pendant toutes les années 90, les Russes se sont excusés d’être russes. Issus d’un pays qui s’est effondré, avec toute cette histoire qui est un peu bancale, et aujourd’hui, c’est ce contexte de supériorité qui est entrain de regagner du terrain de manière assez violente. En effet, quand on voit ce qui se passe aujourd’hui, avec ce patriotisme et ce militarisme, avec cette ambiance qui est vraiment oppressante.

Sanctions internationales

D’après « La Tribune » du 01/03/14, à plusieurs reprises, l’ancien président géorgien a assuré que la meilleure défense de l’Ukraine était un changement rapide. « Je suis inquiet pour la Crimée, mais je suis plus inquiet de Kiev. Si Kiev entre en crise politique prolongée, tout le reste va exploser. » Pour soutenir ce mouvement, l’ancien président géorgien appelle donc les pays occidentaux à frapper les proches de Vladimir Poutine de sanctions. « La dernière fois que je suis allé à Miami, il y avait de nombreux Russes. Si vous leur dites qu’ils ne peuvent plus rester là et doivent rentrer geler à Moscou, ils vont se tourner contre Vladimir Poutine », assure Mikheïl Saakashvili, qui ajoute que « les gouvernements occidentaux ont beaucoup plus de poids que ce qu’ils imaginent ».

Comme le rapporte le site d’information RTL.fr du 19/03/14, L’ex-Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a estimé mardi 18 mars à Montréal que le président russe Vladimir Poutine cherchait à « réécrire » les frontières de l’Europe orientale, jugeant qu’il ne tenait qu’à lui d’éviter une nouvelle Guerre froide.
En Crimée, « La logique de Poutine » est que les habitants de cette région rattachée à Moscou mardi 18 mars « étaient d’ethnie russe, étaient des russophones, qu’ils ont toujours été partie prenante de la Russie », a déclaré Hillary Clinton lors d’une conférence organisée par la Chambre de Commerce du Montréal métropolitain. Appelant les Européens à être moins dépendants économiquement et énergiquement de la Russie, Clinton a souhaité voir « une accélération » de la construction d’oléoducs entre l’Azerbaïdjan et les 28, tout en encourageant les nouvelles sources de production locales, tels que les gaz de schistes en Pologne.

« Les Russes ne peuvent vous intimider que si vous êtes dépendants d’eux », a-t-elle observé. A propos de l’Ukraine, Hillary Clinton a esquissé un léger reproche à son ancienne administration : « Nous devons mieux soutenir le gouvernement de Kiev », a-t-elle plaidé, en appelant Washington à davantage s’engager financièrement.

Par Mustapha Bouhaddar

 Pour citer cet article >>
Source : Maghreb Canada Express, N°04, Vol. XII, Avril 2014, page 20

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