L’Allemagne est en ce moment en pleine croissance, et ses dirigeants ne ratent jamais une occasion pour donner des leçons à la France qui est à la traîne, et s’apprête à demander pour la énième fois de l’aide à Bruxelles.

Par Mustapha Bouhaddar

Mustapha Bouhaddar (1)Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble a déclaré le 08/04/2014, à la télévision : « Nous ne tenons pas à être des élèves modèles, mais nous pensons que ce n’est pas mal quand les pays en Europe s’en tiennent aux règles qu’ils ont eux-mêmes établies. »

En effet, en France, certains se demandent, s’il ne faut pas adapter le SMIC au niveau de vie réelle, et à la situation économique. Mais idée impossible, puisqu’on risque de créer des mouvements de population vers les régions à fortes densités de population. Du coup le marché du travail serait congestionné. La région parisienne deviendrait invivable. Enfin, on va susciter une différence entre les citoyens. Cela obligerait également à revoir tout le système de fixation des prix (offre-demande). Idée infaisable. Non il ne faut pas se focaliser sur les indemnités chômage mais plutôt comment diminuer le chômage ce que nos politiques ne savent pas faire.

Tous les politiciens quels que soient leurs bords le savent, et le pensent tout bas, le système capitaliste ne peut être combattu de face dans un système mondialisé, car le pouvoir est avant tout économique et politique. Les entreprises font ce qu’elles veulent, surtout les grosses PME et celles du CAC 40, par la délocalisation, et la pratique du dumping social intra-européen.

Partant de ce constat, on ne pourra plus agir sur les métiers, et l’économie d’aujourd’hui sans entrer en concurrence avec des pays à plus bas coûts. Car, l’économie française est trop en concurrence avec des pays ayant des coûts moins élevés, comme la Chine, et certains pays de l’Europe de l’Est entre autres.

Autre point : il faut donner à chacun confiance en soi et en ses capacités, car c’est le cœur d’un pays qui avance. Trouver et résoudre le problème des zones rétives à l’éducation (ZEP). Favoriser les langues pour parler avec les autres pays. Et pour finir, Pour avoir un pays responsable, il faut enseigner le dialogue et la réflexion, comme c’est le cas de tous les pays responsables.

Voici le témoignage de deux habitants de Paris que j’ai relevé la semaine dernière, et  à qui j’ai demandé leurs avis sur la relance de la France. Le premier habite le département du 92, voilà ce qu’il pense :

« Le problème numéro un, c’est le manque d’offre. Il faut que l’Etat se sorte les doigts du cul et construise à tout bout de champs en accord avec le grand Paris. J’habite dans le 92 à 10 minutes de Paris, et je suis scié quand je vois à côté de chez moi, un bâtiment en cours de construction laissé à l’abandon. Avec la pénurie qu’on se tape. Donc, je préconise une campagne de construction de logement social avec indexation des loyers sur les prix du quartier. Evidemment je vois déjà les critiques : on va créer un appel d’air à l’immigration et au regroupement familial.

C’est pourquoi, pour moi la France doit se mettre en pause l’espace de 10 ans. On met pause, stop, on ferme les frontières le temps de régler nos problèmes sociaux. On souffle un peu. Quand je vois les listes d’attentes pour les HLM, je me dis jusqu’à quand on peut laisser patienter une famille sur la liste : 5 ans ou 6 ans. Non stop. En plus de fermer les frontières, je mettrais aussi l’Europe en suspens. Arrêtons d’aller renflouer des pays en difficulté. Arrêtons de faire intervenir notre armée ailleurs. »

Le deuxième habite le cœur de Paris, moins extrémiste que le premier, voit la solution dans l’amélioration de l’Education. Voici son témoignage :

« Le corps enseignant est largement miné par du dogmatisme. Faire comprendre aux enseignants qu’il faut éduquer autrement sera impossible, mais il faudra quand même le faire. Beaucoup sont d’ailleurs prêts à ça de leur côté, et j’ai connu pas mal de professeurs qui n’hésitaient pas à laisser les élèves s’exprimer. Mais quand tu as effectivement connu 5 ans de Primaire où tu ne mouftais pas, le choc est rude. Il faut effectivement changer les méthodes dès le niveau élémentaire. Attention ! Je ne parle pas d’angélisme et de naturalisme « laisser l’enfant s’exprimer », mais juste de lui permettre d’avoir quelques retours, de faire des trucs, des « projets personnels » de s’investir dans des choses. »

J’aimerais juste rajouter, qu’aux dernières élections municipales, le FN a fait une nouvelle percée.  Et mettre un nouveau Premier ministre à la tête de l’Etat ne changera pas grand chose. Il faut changer de politique.

 Mustapha Bouhaddar

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