Pub_MaestroSur le plateau de l’émission, Alain Duhamel demande au ministre de l’intérieur, Nicolas     Sarkozy, s’il lui arrive de penser à l’élection présidentielle le matin lorsqu’il se rase. Celui-ci lui répond alors « Pas simplement quand je me rase ». J.F Copé lui, pense à l’élection de 2017 tout le temps, en se rasant, en marchant et même en dormant.

Car s’il y a bien un homme politique qui symbolise l’opportunisme dans le milieu politique français en ce moment, c’est bien lui. Peu d’éthique, malhonnêteté intellectuelle, manipulations, discours et débats populistes à visée purement électorale. Il symbolise à lui seul la banqueroute d’une droite en dérive.

Sa spécialité et son fond de commerce sont la stigmatisation des immigrés. Mais pas n’importe quel immigré. Car il n’y a pas plus vendeur que les immigrés de confession musulmane. Il a bien exploité l’affaire du foulard. Et récemment, il a inventé le racisme anti-blanc. Et oui ! Un pauvre français qui sort de l’école et qui se fait agresser par le méchant arabe qui lui chipera son pain au chocolat.

Ami intime de Ziad Takieddine, mais quand ce dernier a eu des ennuis judiciaires avec la justice, J.F Copé toujours fidèle à lui-même, lâche l’homme d’affaires d’origine libanaise. Il nie toute relation de près ou de loin avec ce dernier.

Pourtant une photo circule dans la presse où l’on voit J.F Copé dans la piscine de Z.Takieddine.

Nawal benrouyane.pubEt d’après le journaliste Olivier Beuvelet sur le site de Médiapart du 27 mai 2014, « cette photographie conserve en elle et ne cesse de distiller à nos regards ébahis, ce n’est pas seulement la relation qu’elle établit factuellement entre deux hommes, le cadreur et le cadré, mais aussi celle qu’elle figure à l’aide de puissants symboles… Elle nous parle et nous parle encore, nous dévoile une vérité que notre République n’ose pas encore voir franchement, elle se répand en confidences et déborde de son cadre, comme l’eau claire de la piscine de Takieddine, qui fuit en un courant limpide vers son extrémité droite. Depuis qu’elle a été publiée cet été sur le site de Médiapart et reprise abondamment sur de nombreux sites de presse (le copyright en revient étonnamment à Médiapart) elle parvient à formuler visuellement ce que l’opinion publique commence à apercevoir de ce qu’elle savait depuis longtemps. »

Embourbé dans l’affaire Bygmalion, le président de l’UMP a annoncé son départ, sous la pression de ses rivaux. Car d’après le site « Les Echos.fr » du 27/05/2014, Jean-Baptiste Bonaventure rapporte que J.F Copé s’accroche à son poste, et que les responsables du parti n’étaient pas tendres avec lui. C’est ce journaliste qui souligne : « La résistance de Jean-François Copé lui a même valu un brutal «Barre-toi? !» du député Dominique Dord. «?Pas dans un sens accusateur», précisera plus tard le député de Savoie, qui confirme avoir bien utilisé ces mots. Filloniste, il avait démissionné de son poste de trésorier de l’UMP après l’élection contestée de Jean-François Copé. François Baroin aurait, à son tour, enfoncé le clou face à Jean-François Copé en lançant «?nous ne serrerons plus la main?».

Ces assauts répétés auront finalement raison du président de l’UMP. Il est presque 11h. Après plus de deux heures de bras de fer, Jean-François Copé accepte de quitter la présidence du parti le 15 juin, entraînant avec lui la démission de l’ensemble de la direction de l’UMP.

Un soulagement s’installe. Bernard Debré souffle. Pour le député, Jean-François Copé

«?plombait?» l’UMP. «?Il nous mettait dans une situation invivable?». Nadine Morano, soutien du président tout juste débarqué, se dit pour sa part «?triste?». Pendant ce temps, à quelques milliers de kilomètres, et malgré la tempête à l’UMP, Nicolas Sarkozy a maintenu son déplacement à Madrid, où il a rencontré le Premier ministre Mariano Rajoy. »

Quand il était président de l’UMP, J.F Copé passait son temps à  réclamer la démission des uns et des autres : Taubira, Hollande et plein d’autres responsables politiques, jouant les « profondément choqué » devant les caméras alors que dans l’ombre, lui et les sbires de son parti  dépouillent leurs propres militants  en leur demandant sans cesse de mettre la main à la poche pour  renflouer les caisses vidées par leurs proches.

La droite mène une campagne électorale européenne en nationalisant les débats. Incapable  d’apporter la moindre idée nouvelle, la moindre proposition valable, elle surfe sur l’impopularité supposée du président.

Copé mise tout sur la boucle créée par les pseudo sondages grossiers et débiles qui se multiplient dans les médias de droite. Son seul programme c’est l’hystérisation des débats autour des questions familiales où il a encore ressorti les dérangés de la coiffe comme Le Fur, Boutin et Mariton de leur longue sieste vespérale, le harcèlement permanent dans les médias et le lâcher de rumeurs sur les ministres du gouvernement.

Copé s’est perdu en mettant son parti à la remorque du Front National et en laissant croire que Sarkozy arriverait sain et sauf judiciairement à la présidentielle de 2017 malgré les affaires graves qui lui pendent au nez.

Comme le rapporte « Le Canard enchaîné » du 28 mai 2014, « Copé qui du temps de l’affaire Cahuzac, répétait que l’exécutif ne pouvait pas ne pas être au courant, lui qui réclamait au moindre travers de ses adversaires une démission immédiate, a été contraint de s’imposer à son tour ce traitement. La seule solution, dixit encore Fillon, pour éviter que l’UMP ne vive « au rythme des auditions, des policiers, et des magistrats, des révélations de la presse, des mises en examen et des accusations. » Ce programme n’est pas terminé et risque très vite après le démissionnaire Copé, de concerner Sarkozy plus directement. Jusqu’au congrès extraordinaire de l’UMP, en octobre, Sarkozy va devoir composer avec Raffarin et ses concurrents Juppé et Fillon. »

 J.F Copé est avocat de formation, et il trouvera sûrement un moyen de s’en sortir et échapper à la justice. Que ce soit à droite ou à gauche, ce sont toujours les mêmes qui profitent du système, et pourtant la majorité des votants leur accordent encore leurs suffrages.

« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas tout d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » Georges Bernanos.

 Par Mustapha Bouhaddar, Maghreb Canada Express, Volume XII, N°6, Juin 2014

 

 

 

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