Gaza-guerre-14-novembreLe drame de la cause palestinienne est né de la tragédie du peuple juif qui a été la brebis galeuse et l’exutoire de toutes les haines en Europe. Des pogroms jusqu’à l’holocauste, les pays européens avaient contribué à faire de cette population, le bouc émissaire de tous leurs fantasmes, hantises, fixations et le justificatif de toutes leurs malveillances et de la bassesse de leurs inhumaines valeurs.

C’est ainsi que pour la rédemption de leurs âmes, ils avaient conspiré pour dédommager les victimes de leurs velléités et de leurs collaboration avec les Nazis.
Le drame de la cause palestinienne était accentué par les parrainages toxiques de tous les bords qui se cherchaient une cause à instrumentaliser dans les discours populistes et dans la volonté de soudoyer leurs populations respectives. Tout le monde galvaudait le destin des millions de personnes et parlait au nom des palestiniens sans leur consentement en marchandant les appuis, les alliances avec les différents blocs de pays et avec les mouvements à la mode de l’heure: Occident, Bloc de l’Est, mouvement des non alignés, Panarabisme, tiers-mondisme, mouvements de décolonisation…Et finalement le wahhabisme et le chiisme.
La cause palestinienne a perdu la guerre du rapport de force et de la symétrie des relations interétatiques dans cette région maudite par les dieux et ensanglantée par les hommes.
La cause palestinienne a perdu le droit de s’imposer comme le seul et l’unique interlocuteur quand les pays arabes s’étaient approprié la « Légitimité » de négocier au nom des autochtones.
La cause palestinienne a perdu l’essentiel quand la conjoncture internationale et les nouveaux ordres mondiaux avaient changé les cartes et les règles du jeu et que la résistance effective devrait être le dialogue, la maitrise du savoir ainsi que la primauté d’investir le monde de la communication et de la sensibilisation des peuples. On ne peut jamais arriver à ses fins quand on n’a que des lances pierres pour répondre aux drones, aux missiles et surtout à la perception de l’opinion publique internationale qui n’y voit plus qu’un nid de terroristes assoiffés de sang.
Depuis le 11 septembre, tout ce qui a trait à l’Islam a mauvaise presse et ne peut être un argument pour négocier ou défendre un état palestinien viable au coté d’un état israélien sécurisé.
La solution au drame palestinien ne pourra jamais venir de la violence, des guerres ou d’actions armées. La solution passe par la pression de l’opinion publique mondiale sur les gouvernements pour que ceux ci y soient sensibilisés d’une façon juste et impartiale. Il faut parler au monde et non demeurer comme des geignards à pleurer des époques révolues ou à implorer les dieux qui font la sourde oreille.
La solution ne peut venir que de la sensibilisation et surtout d’un changement radical d’attitudes des paternalismes ambiants.
Pour que la perception change, il serait important de plaider pour la cause palestinienne en tant cause universelle et humaine et non pour une marotte monopolisée par l’islamisme ou par l’arabité. On défend une cause parce qu’elle est juste et non parce qu’elle est liée à une identité quelconque.
La cause palestinienne a perdu la guerre de l’image quand les groupuscules de tous bord en ont fait un cheval de bataille pour d’autres objectifs et desseins que la volonté des damnés de la terre concernés.
La cause palestinienne n’est pas une cause religieuse, ni une cause arabe mais une question territoriale entre une volonté d’expansion d’un coté et une volonté de survie de l’autre.

Par Majid Blal pour Maghreb Canada Express, N°08, Volume Xii, Août 2014.

Lire le journal en format PDF :

MCE_134.qxd

 

By AEF