La folie des hommes a encore frappé ce mercredi 7 janvier; Cette fois-ci, pour casser et froisser les traits au fusain de la caricature !
Par ce geste assassin, ils n’en voudraient pas juste à leurs victimes; ils en voudraient au Vivre-ensemble ! Ils n’aspirent pas juste à éteindre des vies; Ils rêvent d’éteindre la lumière de l’Amour pour allumer, à la place, la noirceur de la haine et de la vengeance !
Le massacre de Charlie Hebdo ne sert ni Dieu ni les humains mais uniquement ceux qui ont comme dessein de briser les harmonies de la cohabitation entre les différences et créer ainsi une dérive des civilisations à l’échelle de celle des continents ! L’objectif est machiavélique et tend à forcer les citoyens à rentrer dans des enclos confessionnels échafaudés comme ghettos de séparation… comme on parquait les lépreux dans des cavernes. Les terroristes radicaux ne souhaitent que la guerre entre confessions pour qu’ils puissent rire dans leurs barbes. C’est le seule trait d’humour qui les rassemble dans un burlesque des plus macabres.
Ils ne souhaitent que de nous ramener et de nous tasser dans un monde de type tribal où ils décident de la vie et de la mort en fonction des critères qu’ils voudraient promulguer. Grouper, couper les ponts avec l’autre, semer la discorde et classifier les gens en fonction du degré de radicalisation et de dangerosité.
Ils ont tué des hommes et par ricochet, ils ont renforcé le pouvoir d’attraction des idées ciblées et des libertés dont la liberté d’expression.
On ne gomme pas les idées en effaçant des hommes !
À chacun de répondre de ses actes…
Nous condamnons énergiquement. Nous dénonçons la terreur et le crime odieux. Nous refusons tout court, net et c’est déjà d’une clarté limpide. Nous ne pouvons nous dissocier de ce dont nous n’avons jamais été associé ni par le geste, ni par le verbe ni par l’intention. Se dissocier suppose être associé à priori. On se dissocie quand on a été partie prenante, protagoniste ou sympathisant. Personne ne devrait nous faire sentir coupables par association.
Chacun doit répondre de ses actes que ce soient les assassins, que ce soient leurs commanditaires.
Nous déplorons la perte des vies humaines et nous nous sentons concernés come humains, comme citoyens et comme membres de la profession des penseurs libres, des artistes et des auteurs, des journalistes et des caricaturistes. Nous compatissons avec les familles, des victimes, leurs collègues, leurs proches. Nous offrons nos sympathies aux défenseurs des libertés, aux baroudeurs de la protection des droits et aux humanistes qui dénoncent toutes les violences d’où qu’elles proviennent.
Nous profitons de ce moment de deuil pour lancer un appel à nos ami(e)s occidentaux ainsi qu’à nos concitoyens québécois(es): Faisons attention à ne pas sombrer dans les amalgames et à extrapoler les gestes odieux sur toutes les personnes qui ont comme confession la religion de l’islam. Des fois, ces actes barbares, quand ils surviennent, facilitent le déploiement des index et des accusations qui culpabilisent et stigmatisent par association.
La barbarie ne justifie pas les discours haineux et l’ostracisme des communautés déjà fragilisées par tant de terreurs, de rejets et par le rôle de bouc-émissaire à toutes les turpitudes.
Majid Blal Et Abderrahman El Fouladi, Maghreb Canada Express N°01, Vol. Xiii, Janvier 2015
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