Organisée par le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des affaires de la migration à Rabat, le 15 décembre dernier, sous le thème « Quelle contribution des compétences MRE dans le développement du Maroc ? » cette rencontre a débouché sur des constats et des recommandations dont voici le résumé :
1) Les principaux constats
De nos jours la mobilisation des compétences revêt à l’échelle planétaire une place centrale dans les stratégies migratoires de tous les pays. A l’origine de cet intérêt, il y a la problématique de la rareté des ressources humaines qualifiées dans un marché mondialisé et compétitif de savoirs et de savoir-faire.
Pour le Maroc, La mobilisation de ses compétences établies à l’étranger apparaît comme une
nécessité et exige d’établir un bilan des initiatives menées et d’élaborer une politique rénovée et intégrée vu :
- Le développement du niveau socio-culturel des Marocains du monde, qui se manifeste par l’augmentation du nombre d’étudiants, de cadres et de chercheurs hautement qualifiés à l’étranger ;
- L’existence d’un fort sentiment d’attachement au pays et d’aspiration à contribuer au processus de réformes et aux grands projets de développement socio-économique ;
- La multiplication des actions de toutes sortes dans ce domaine, à l’initiative de l’Etat, des entreprises privées et du monde associatif. A cet égard, le Maroc a été l’un des premiers pays au monde à s’impliquer dans ce domaine en organisant dès le début des années 1990 des rencontres des compétences marocaines de l’étranger.
- La diversité qui caractérise la diaspora marocaine offre des perspectives de coopération et de partenariat avec le Maroc à travers le transfert des compétences acquises dans différents domaines.
Par ailleurs, cet élan est freiné par plusieurs entraves, notamment :
- Le concept de compétence qui reste souvent élitiste et sélectif (ne concernant que les cadres hautement qualifiés) et n’a inclus, que les seules sciences dures. Or les compétences marocaines de l’étranger sont diverses (artistes, sportifs, acteurs associatifs, techniciens, journalistes, etc.)
- La carence en matière de connaissance des besoins du pays en compétences, des offres disponibles par secteur, et une politique de convergence entre offre et demande ;
- La connaissance limitée des compétences disponibles à l’étranger et la faiblesse des relations suivies avec elles ;
- Le mode de gouvernance assez éclaté, laissant les compétences désirant s’impliquer trop souvent sans interlocuteurs clairement identifiés et sans accompagnement pertinent et adapté.
2) Les conclusions majeures
A partir de ces constations, les participants prônent pour :
- Considérer la politique de mobilisation comme composante de rattachement des marocains résidant à l’Etranger à leur pays d’origine.
- Elaborer une politique nationale intégrée de mobilisation des compétences, associant l’ensemble des acteurs publics et privés.
- Mettre en oeuvre une phase expérimentale de cette nouvelle politique, sur une période déterminée, permettant de vérifier effectivement sa pertinence et de recueillir les réactions et avis des diverses parties prenantes.
- Négocier avec les pays d’accueil l’ouverture du système de volontariat à l’international au profit des compétences marocaines.
- Déterminer les besoins sectoriels du Maroc en compétences.
- Encourager le réseautage des compétences, qu’il soit physique ou virtuel.
- Assurer une meilleure coordination entre les différents organismes en charge des marocains résidant à l’étranger
- Elargir la notion « compétence » pour couvrir toute personne résidant à l’étranger, de façon temporaire ou permanente, disposant d’une expertise professionnelle, scientifique, technique, artistique, culturelle ou associative, qui pourrait satisfaire un besoin bien identifié en cadres du secteur public ou privé ; ou répondre aux besoins en ressources humaines des plans et des programmes de développement sectoriels ; ou participer à tout projet sur le plan territorial ou national, nécessitant un renforcement des ressources humaines au Maroc.
- S’ouvrir à toutes les formes de mobilité des compétences marocaines : séjours et expertises de courte durée, partenariats entre universités et centres de recherche, projets développés dans le cadre de la coopération décentralisée, collaboration à distance…
- Renforcer et pérenniser le partenariat avec les acteurs privés. (mise en oeuvre conjointes de programmes et d’actions, soutien à des initiatives de réseaux de compétences, etc.)
- Faire connaitre davantage la plate-forme Maghribcom et les fonctionnalités qu’elle propose.
- Instaurer la contractualisation entre les réseaux de compétences et les partenaires publics à travers des plans d’actions opérationnels limités dans le temps et évalués régulièrement.