le Maroc a démontré qu’il a largement dépassé l’âge de la minorité pour se faire gaufrer, en creux ou en   relief, des cartes de routes pouvant être dictées par qui que ce soit, alors qu’à l’intérieur du pays , des politicards s’essaient à la séduction et à une sorte de tricherie , tout en aspirant à reprendre des procédés     désuets et démodés, oubliant que dans le Maroc contemporain , l’intention est de ne plus continuer de bâtir l’avenir du pays , sur du sable mouvant, contre la volonté du peuple.

Nombreux ont été les symptômes qui avilissaient nos consultations, œuvres de feu Basri, l’ex-puissant ministre de l’intérieur et de la communication également, pour un bout de temps. Aussi, depuis l’apparition du mouvement contestataire du 20 févier, à la suite de l’éclosion de ce qu’on a voulu être, le printemps arabe , alors que bien brassée, l’excitation populaire avait une toute autre portée; s’ajoute à cela l’assez large restauration constitutionnelle du premier Juillet 2011.

Finalement, cette culture de la tricherie électorale s’est faite relativement cerner, et c’est une bonne chose . Les législatifs du 25 novembre 2011 donnant la primature au PJD le prouvent , mais la fraude proprement dite des scrutins est toujours présente parmi nous, malheureusement ! Notre presse indépendante atteignant un haut niveau de la responsabilité et de l’audace, ne cesse de combattre l’odieuse problématique, d’une manière rigoureuse et encourageante .

Pour les consultations des chambres, du 7 Août du mois en cours, on nous a instruits sur le déroulement de quelques dépassements, et cela nous a fait tellement d’amertume. Nous informent-ils alors, ces sournois habituels, de ce qui risque de se produire à ce rendez-vous plus important , de la compétition des locales et des régionales dans leur nouvelle genèse prévues à deux souffles, et plus exactement le 4 septembre prochain ?

On savait pourtant d’avance que pour les sièges des chambres alimentant la seconde chambre de la maison du peuple, qu’il est quand-même difficile, voire impossible de contrôler tout éventuel trafic et coups sous table, sachant que le secteur est très restructuré…

CLIENTÉLISME

Il s’agit bien entendu de commerçants , d’artisans et d’agriculteurs qui sont de temps à autre, conviés à s’agglutiner et se réunir, dans des espaces, plateformes et lieux. Ils connaissent parfaitement et en personne , les directions locales, régionales et centrales , et ce n’est pas du tout difficile de faire passer des messages, en faveur d’un candidat ou d’un autre, comme d’un parti ou d’un autre à ce genre de rencontres.

Le rôle de l’État approfondi , ou d’une cellule s’y affiliant, ne peut être que des plus faciles à faire passer, pour l’élection d’un concurrent, et pas d’un autre, mais la chose ne parait pas effectivement réalisable, aux consultations locales et régionales, c’est certain. La raison , c’est qu’il s’agit à cet autre genre de consultations, d’une caste aussi large et diversifiée, qui, elle, va pouvoir s’exprimer, loin de toutes les pressions et les calculs à portée de la main .

CONSTAT DE FRAUDE LE 7 AOÛT

En l’occurrence, faudrait-il vraiment prendre pour un paramètre , et un jaugeage intègre,  » l’exploit  » toutefois contesté par nombre de facteurs illégaux cités, cette première place prise aux élections des chambres , remportée par le PAM, ce 7 Août dernier ? Notre presse indépendante en a parlé à, preuves à l’appui , de plus d’une exaction, où le faisandage s’est produit et, certainement, des enquêtes vont être ouvertes, des poursuites et sanctions également.

Monsieur Benkirane, chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, par sa modération habituelle et notoire civilité, avec une portion de populisme , obligeance exige pour atteindre largement le bas peuple et le plus simple des citoyens, en a parlé suffisamment, mais est-ce le moment de jeter encore plus loin le défi, pour dévoiler les comportements de son adversaire et ennemi politique juré :Le PAM , et plus précisément, un certain Elias Elomari, premier adjoint du secrétaire général, Mustapha Elbakkory.

LE PALAIS A PRIS SES DISTANCES

Au Maroc, le palais ne pourra plus être, de près ou de loin, le ’’levier’’ électoral d’une couleur politique ayant un charisme certain, comme pour une autre encore fœtus ; à une bonne trotte de la majorité et maturité politique. Plus de feu vert à la politique de l’autruche, quoique s’essaient de le schématiser, sataniquement, les habitués de ces mises en scènes. Ces procédés n’existent plus et officiellement depuis l’approbation populaire de la constitution du premier juillet 2011.

En outre , des fuites bénignes ou graves risquent toujours de se produire, dans un pays où la culture des urnes et leur impact est à ses débuts, du moment que les auteurs savent très bien à quoi ils peuvent s’attendre. Comptant sur les privilèges d’un dignitaire de l’État approfondi est devenu un risque à ne pas courir et du tout ! Les dignitaires de l’État ne sont pas , après tout, des machines et outils mécaniques ou électroniques, qu’on peut régler à la seconde ; en instructions justes exactes et souhaitables. Ils sont comme on le sait bien, des corps charnels et donc charriables, attirés par les profits, la cupidité et les plaisirs de la vie, si ce n’est pas une sympathie tout court, qui en pourrait être le motif d’une connivence , ou un penchant d’une idéologie, à un mode de vie et pas d’un autre.

LE CAS DE LA TUNISIE…

Amères sont les déconvenues que nous a fait avaler la Tunisie, par la chute du parti  » d’Ennahda « , ne rentrant qu’en deuxième position derrière  » Nidaa Tounes », qui est malheureusement , une pure et simple resucée du régime Ben Ali et Bourgiba . Il a été remis sur les rails de la politique tunisienne, multipliant par un grand zéro, la souffrance , le soulèvement, les attentes et espérances du peuple frère de Tunisie.

Tout cela s’est produit comme un songe, après la liquidation corporelle de Choukri Belaid, le 6 février 2013 , salissant; certainement à tort, les mains des islamistes halés par le peuple qui espérait à travers eux ,une métamorphose objective du pays . Cela s’est traduit par le fait de les pousser d’un cran de la primature de leur pays.

A quand donc une nouvelle contestation et soulèvement avec les dégâts que cela à produit, pour le retour de ces islamistes, qui eux avaient sûrement une autre vision de la gouvernance ?

… ET DE L’ÉGYPTE

Et voilà qu’on s’est trouvé heurtés à un autre malheur qui nous concerne et nous touche de très près : La révolution avortée en Égypte par La junte militaires, et l’intervention étrangère qui est bien indexée et bien apparente. Les massacres, l’insécurité installés, la démolition de l’infrastructure et de l’économie nationales aggravant la vie des égyptiens, sont devenus chroniques et quotidiens jusqu’à nouvelle ordre. Scrupuleux et hantés par l’avenir du pays, on se demande également ,si on va pouvoir tordre le bras du peuple marocain et celui de ses hauts décideurs, en leurs faisant passer comme ailleurs , par le chas de l’aiguille, comme disent certains ?

C’est toujours ce duel des élections qui ramène les catastrophes de ce genre.

LE MAROC, SEUL PAYS ARABE GOUVERNÉ PAR DES ISLAMISTES

En tout cas , le Maroc a démontré par des preuves irréfutables , qu’il a dépassé l’âge de la minorité, pour se faire gaufrer, en creux ou en relief, des cartes de routes qui peuvent être dictées par qui que ce soit !

On a tout de même peur des imprévus, que peuvent nous fourguer les imprudents et inconséquents , et à notre insu. Le Maroc n’est-il pas le seul pays arabe qui est gouverné par des islamistes ?

Ils sont modérés et alliés à des progressistes et autres idéologies politiques. Et tout va pour le mieux et à tous les niveaux, mais ne faut-il pas être très vigilant et aux aguets, dans la mesure où des faux-pas risquent de tout faire effilocher comme ailleurs.

Déjà la mort de deux politiciens, au même endroit a laissé perplexes tellement d’analystes. L’un deux fut même un ministre d’État. Ce fut un grand monsieur et cadre du PJD. Si la mort est tout à fait normale, comment un homme considéré comme la boite noire du parti du gouvernement et de l’Etat même, s’est-il aventuré seul et à pieds, à un endroit pareil ?! Il s’agit de feu Abdellah Baha, mort sur un pont de chemin de fer, percuté par un train . Était-il à cet endroit, vivant, juste pour se trouver une explication à la mort d’un parlementaire et adversaire politique, feu Ahmed Zaidi, de l’USFP : L’union socialiste des forces populaires, noyé à bord de sa voiture , remportée par les eaux d’une rivière gonflée par des pluies diluviennes ?

Deux disparitions quelque peu insolites, qui elles ne sont pas encore vraiment élucidées. N’y-t-il pas quelque similitudes avec ce qui s’est passé en Tunisie ? Ce qui est rassurant, c’est que le Maroc est doté d’un vrai corps sécuritaire, et on est à l’abri de tout ce qui peut nuire dans ce sens.

Par Mohamed Chahboune (Kénitra, Maroc)

Référence : Maghreb Canada Express, N° 08, VOL. XIII, page 9, AOÛT 2015

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