conferenceMontréal, 1er déc. 2015 (MAP)- La régionalisation avancée est un choix démocratique irréversible pour le Maroc, a affirmé, lundi soir à Montréal, l’ambassadeur du Royaume à Ottawa, Mme Nouzha Chekrouni, soulignant que le modèle marocain de régionalisation s’inscrit parfaitement dans la ligne des réformes et chantiers de grande envergure impulsés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, visant à impulser une nouvelle dynamique à la consolidation de l’édifice démocratique du Maroc du 21ème siècle.

Ce nouveau modèle de régionalisation répond à la volonté Royale exprimée dans le discours du 9 mars 2011, dans lequel le Souverain a affirmé que « Nous ne voulons pas de régionalisation à deux vitesses : des régions privilégiées dotées de ressources amplement suffisantes pour leur essor, et des régions démunies sans atouts pour réaliser leur propre développement », a déclaré Mme Chekrouni lors d’une conférence organisée à l’Université de Montréal, par l’ambassade du Maroc au Canada à l’occasion de la célébration du 40è anniversaire de la glorieuse Marche Verte.

Ce choix consacré par la Constitution de 2011 ambitionne de conférer à la région la place qui lui échoit, parmi les collectivités territoriales, dans le cadre de l’unité de l’Etat, de la nation et du territoire et conformément aux exigences d’équilibre et de solidarité entre et avec les régions, a-t-elle précisé au cours de cette rencontre tenue sous le thème « Maroc-Canada et régionalisation: regards croisés ».

Il s’agit, selon Mme l’ambassadeur, d’un processus de démocratisation ininterrompu de la vie politique et sociale, tourné vers le développement économique et socio-culturel, la réduction des disparités inter-régions et l’autonomie décisionnelle et financière comme leviers essentiels de la région. 

Mme Chekrouni a soutenu que 40 années après le retour des provinces du Sud à la Mère-patrie, la région du Sahara marocain a connu un saut qualitatif grâce aux projets structurants d’investissements et de développement socio-économiques dans tous les secteurs qui ont transformé les villes du Sahara en des centres urbains et économiques pionniers.

Le nouveau modèle de développement de la région du Sahara aspire à faire de cette région un «hub» de développement socio-économique et humain durable, appelée à avoir une position centrale dans le futur hub économique africain qui sera dédié au service de la paix et de la stabilité dans la région subsaharienne, a-t-elle expliqué.

Et Mme l’Ambassadeur de noter que depuis le recouvrement de ses provinces du Sud, le Maroc est resté attaché au principe du dialogue et des négociations sous l’égide de l’ONU et a fourni des efforts considérables pour parvenir à une solution définitive et consensuelle au différend artificiel autour du Sahara marocain, indiquant que l’initiative d’autonomie présentée en 2007 a été encouragée et saluée par la communauté internationale et qualifiée de réaliste, sérieuse et crédible dans plusieurs résolutions du Conseil de sécurité.

Cette initiative, qui accorde de larges prérogatives aux populations de la région dans la gestion démocratique de leurs affaires, dans le cadre de la souveraineté nationale, constitue une chance pour sortir de l’impasse et mettre un terme à un conflit factice qui n’a que trop duré et qui sanctionne économiquement toute la région et hypothèque l’avenir des futures générations, a-t-elle dit.

De son côté, M. Noureddine Omary, chargé de mission au Cabinet Royal et membre de la Commission Consultative de la Régionalisation (CCR) a mis l’accent sur les efforts déployés par le Maroc pour la consolidation du principe de décentralisation depuis l’indépendance jusqu’à l’installation de la CCR en 2010, soulignant que ce long processus ayant abouti à la régionalisation avancée vise à consolider les fondements de l’Etat de droit, à consacrer le principe de la gestion des affaires locales par les citoyens et leurs élus eux-mêmes et à réaliser le développement intégré des régions au service des populations locales.

Rappelant la teneur et la portée du discours Royal du 3 janvier 2010, à l’occasion de l’installation de la CCR, dans lequel le Souverain a invité ses membres à mettre au point un modèle marocain de régionalisation, issu des spécificités du Royaume et voué au développement, M. Omary a précisé que ce discours a clairement fixé les objectifs à atteindre, affirmant que le lancement de ce grand chantier structurant a constitué un tournant majeur dans les modes de gouvernance territoriale et a traduit la volonté Royale pour la modernisation des structures de l’Etat marocain et la consolidation du développement auquel aspire le Royaume.

Ce nouveau modèle d’organisation institutionnelle issu des spécificités du Royaume vise aussi à faire émerger des régions stables et viables, dotées de larges prérogatives, d’atouts et des ressources nécessaires, et capables d’assurer la participation des populations concernées à la gestion de leurs affaires et de contribuer au développement humain durable et intégré, a-t-il poursuivi.

M. Omary a, par ailleurs, fait remarquer que cette régionalisation a été consacrée dans la Constitution de 2011 à travers le « Titre IX » qui a établi une définition très claire et détaillée des régions et des collectivités territoriales, de leurs rôles, compétences et attributions, ainsi que de leurs ressources financières propres et celles affectées par l’Etat pour mener à bien leurs multiples missions.

Il a aussi relevé que le modèle de régionalisation ambitionne d’insuffler une nouvelle dynamique régionale et de faire de la région un levier du développement socio-économique capable de contribuer au progrès tous azimuts de la nation et d’ouvrir de nouvelles perspectives prometteuses et durables.

Et de conclure que la régionalisation avancée, qui bénéficiera en premier lieu aux provinces du sud, permettra aussi aux entités territoriales de consacrer la politique de proximité érigée en choix stratégique, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à même de renforcer l’efficacité de l’administration territoriale dans le Royaume.

Pour sa part, M. Jean-Louis Roy, professeur et Président du «Partenariat International» a mis en relief le rayonnement diplomatique du Maroc sur la scène internationale, les efforts considérables réalisés pour la promotion et la protection des droits humains dans le Royaume et son interaction continue avec le système onusien des droits de l’Homme et le mécanisme des procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme.

Mettant en avant les efforts déployés par le Maroc pour le règlement du dossier du Sahara, M. Roy a martelé que ce dossier a assez duré, tout en saluant l’initiative d’autonomie proposée par le Royaume pour résoudre cette question.

Il a indiqué que le Maroc a mis sur la table une proposition sérieuse et réaliste pour mettre un terme au statu quo contrairement aux autres parties restées figées et statiques en campant toujours sur leurs positions sans apporter de solution crédible à ce conflit qui a engendré un véritable drame humanitaire.

Le conférencier a, par ailleurs, noté que le Maroc et le Canada partagent des points communs concernant la question de la régionalisation afin de consacrer la gouvernance de proximité et la gestion des affaires locales, notamment celui d’avoir choisi d’arrêter le statut de leurs régions dans leurs Constitutions respectives.

Le Maroc et le Canada, a-t-il ajouté, ont notamment tenu à ce que les responsabilités confiées aux régions et les prérogatives dont elles sont dotées soient clairement définies dans leurs Lois fondamentales.

Évoquant les ressources financières propres aux régions et celles allouées par l’État pour qu’elles puissent s’acquitter de leur mission et réaliser le développement régional intégré escompté aussi bien au Canada qu’au Maroc, M. Roy a indiqué que les deux pays jouissent d’une diversité et d’une pluralité qui font leur force et celles de leurs régions dont chacune a ses propres spécificités.

De son côté, M. Lionel Perez, responsable des infrastructures, de la Commission des Services électriques, de la gouvernance, de la démocratie et des relations à la Ville de Montréal, a mis en exergue les liens forts et profonds liant le Maroc et le Canada en général et le Québec en particulier, soulignant la valeur inestimable que représente la Marche Verte pour l’ensemble du peuple marocain, un mouvement pacifique unique en son genre, qui représente une page très riche en leçons dans l’histoire séculaire du Royaume.

Cette Marche Verte incarne aussi la volonté de tout un peuple de défendre son intégrité et souveraineté nationale et traduit sans ambages le génie du Maroc pour le rattachement pacifique de ses provinces sahariennes, a-t-il dit.

Cette conférence a s’est déroulée en présence de la Consule générale du Maroc à Montréal, Mme Habiba Zemmouri, de plusieurs membres de la communauté marocaine établie au Canada, d’universitaires, d’intellectuels et d’acteurs associatifs marocains et canadiens.(MAP)

By AEF