L’affaire d’Al Hoceima est jusqu’à présent gérée un peu par tout le monde. Par les concernés, les bonnes volontés et les intrus, chacun à sa manière, avec ses idées et objectifs et ses condiments, comme dans la préparation de la ‘ Hrira’ (Soupe marocaine NDLR).
Le gouvernement essaie, tant bien que mal, d’en minimiser les dégâts, et d’autres se drapant du manteau de médiateurs et défenseurs des droits de l’homme, ou pêchant en eaux troubles et nourrissant des intentions inavouées croient pouvoir profiter de l’aubaine pour s’octroyer une stature de zaïm.
Mr Benkirane multiplie les insinuations tous azimuts tantôt en pourfendeur, tantôt en lançant des appels du pied, croyant encore à un probable retour sur scène, faisant sans vergogne, l’impasse sur sa responsabilité dans l’affaire. Quelques inféodés aigris par son éviction, ayant consommé leur miel du temps de gloire du mentor, distillent maintenant leur fiel sur le successeur.
Et des myopes qui rêvent d’un printemps rifain !
Et des illuminés qui s’emballent pour une déflagration nationale !
Et des petites cervelles qui pensent qu’un renvoi du gouvernement El Othmani serait la panacée aux problèmes du pays !
Et des penseurs qui ont, de tout temps, eu un bœuf sur la langue, hormis les démonstrations d’érudition dans des cénacles préalablement acquis, découvrent brusquement que l’intelligentsia nationale a une part de responsabilité dans la dégradation de la situation, sans apporter, pour autant, de projet alternatif !
Et d’autres voix, souvent hors jeu, profitant, néanmoins, de moyens de médiatisation, confondant chauvinisme et nationalisme et réduisant la notion patriotique à leur petite dimension intellectuelle et mentale se croient habilitées à mettre leur grain de sable dans l’affaire !
Mais tout ce tintamarre sera bientôt fini, dans quelques jours, le 3O juillet. A cette date, avec le discours royal, la vague sur laquelle auront surfé les uns et les autres va les rejeter en bloc, violemment sur les rochers du rivage. Parce qu’au delà de cette limite, le pays risquerait d’entrer dans la sédition . L’affaire d’Al Hoceima redeviendra une question exclusivement d’Etat, et tout le monde sera obligé de rentrer dans l’ordre, parce que le régime ne laissera pas scier la branche sur laquelle il est assis.
Par Mohamed Mellouki, Maghreb Canada Express, Vol.xv, N° 07, page 13, juillet 2017
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ÉDITION JUILLET 2017