Le discours royal à l’occasion de la commémoration du 65ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, dresse un diagnostic sans complaisance de la problématique de l’emploi des jeunes qu’il place au rang des priorités nationales.

SM le Roi Mohammed VI a choisi, sans conteste, de mettre la main sur l’origine du mal avant de détailler une feuille de route susceptible de repositionner l’insertion professionnelle des jeunes comme un chantier central du modèle de développement.

Mais dans la conception royale, remédier au phénomène endémique du chômage qui frappe un pan entier de la jeunesse passe immanquablement par une révision en profondeur du Système d’éducation et de formation. Plus précisément, il est grand temps de faire en sorte que les spécialités de la Formation professionnelle puissent répondre aux véritables besoins du marché de l’emploi et qu’elles soient en phase avec les mutations qui se font jour.

“Nous ne devons plus accepter que notre système éducatif fonctionne comme une machine à fabriquer des légions de chômeurs, surtout dans certaines filières universitaires dont les diplômés, tout le monde le sait, peinent énormément à intégrer le marché de l’emploi”, insiste le Souverain.

La Nation a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de redonner à sa jeunesse espoir, confiance et les moyens de s’épanouir : “A ce jeune, nous devons offrir du concret, particulièrement en termes d’enseignement, d’emploi, de santé et dans bien d’autres domaines”, insiste le Souverain.

Cet engagement royal en direction des générations montantes s’inscrit résolument dans une vision marquée du sceau de l’égalité et de l’équité. D’autant plus que chaque citoyen doit avoir accès aux mêmes opportunités, à un enseignement de qualité et à un emploi digne.

Ce sont là autant de conditions sine qua non pour mettre un terme à la fuite des cerveaux, ces diplômés des branches scientifiques et techniques qui choisissent d’émigrer parce qu’ils manquent d’un climat favorable à la vie active, dans leur propre pays.

Partant de ce diagnostic franc et précis, le Souverain engage le gouvernement à une réflexion sérieuse sur les moyens de promouvoir un climat attractif à même d’inciter les jeunes compétences à s’installer et travailler au Maroc.

Car il est inacceptable qu’un quart des jeunes, particulièrement en milieu urbain, se retrouvent encore dans les griffes du chômage en dépit des progrès économiques obtenus ces dernières années en termes de croissance et de résilience face aux crises.

C’est justement la raison pour laquelle SM le Roi prône la mise en œuvre urgente d’une batterie de mesures, avec en premier lieu une refonte des programmes d’appui à l’emploi des jeunes dans le cadre d’une stratégie rigoureusement définie.

Revêtant une dimension globale et multi-sectorielle, la feuille de route royale tend avant tout à mieux outiller les jeunes : priorité aux spécialités en phase avec les besoins des entreprises et du secteur public, orientation précoce et requalification des étudiants.

Une grande attention doit en effet être accordée à l’étudiant, lui permettant le cas échéant de jouir de nouvelles opportunités pour faciliter son insertion socio-professionnelle.

Le tout dans une optique de réforme conciliant dispositifs concrets et mesures incitatives pour que les jeunes aient leur place en tant qu’acteurs économiques puisqu’il est question notamment de les inciter à créer de petites et moyennes entreprises. A cet égard, le discours royal met un accent particulier sur le nécessaire appui aux initiatives d’auto-emploi et de création d’entreprises sociales.

Sous cet angle, les administrations et les collectivités territoriales sont appelées à acquitter leur dû aux entreprises pour éviter les cas de faillite et les pertes d’emplois qui en découlent. “Or, comment prêcher d’exemple alors que les administrations et les institutions de l’État n’honorent pas leurs engagements en la matière ? “, s’interroge SM le Roi.

Aussi ambitieuse soit-elle, cette réforme de l’intégration professionnelle de la jeunesse ne saurait aboutir sans la mise en place de mécanismes pour l’intégration d’une partie du secteur informel dans le secteur formel.

Autant dire que le Souverain place ce chantier dans une dimension globale qui ne se limite pas au seul domaine de la formation et de l’insertion professionnelle, mais couvre également les exigences d’ouverture sur les langues étrangères et d’épanouissement intellectuel.

Source : MAP (Par Abdellah Chahboun), Maghreb Canada Express,, page 12, Vol. XVI, N° 08, Août-septembre 2018

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