Force est de constater que la COVID 19 vient de démontrer la véracité de la théorie d’Edward Lorenz «l’EFFET PAPPILLON ». En effet, l’absence de conditions sanitaires dans un marché local en Chine, combinée à une accélération des échanges ont contribué à l’épandage du virus dans le monde.

La mobilisation indéfectible de toutes les nations pour circonscrire le fléau évolue crescendo, mais peine à aboutir à un résultat tangible.  La fulgurance de la propagation du virus, ainsi que l’opacité de La Chine, pays émetteur, qui endosse la responsabilité morale en raison de son attitude négative dans la gestion désastreuse de la crise, sont autant d’éléments qui expliquent l’incoercibilité du mal.

La fracture abyssale entre le nord (riche) et le sud (pauvre) a une réelle incidence sur les stratégies respectives adoptées pour lutter contre la pandémie.  Les frontières s’estompent devant la conquête triomphale du virus, qui profita sans ambages, de la connectivité croissante de la mondialisation, d’autant plus, les compromis et les conflits, impliquant des acteurs aux intérêts divergents attisent davantage la propagation du fléau. Aussi, il est légitime d’évaluer de manière non exhaustive, l’impact du COVID 19 sur le volet social, économique, politique et stratégique.

VOLET  SOCIAL 

L’humanité est confrontée à son pire cauchemar depuis la fin de la 2G.M, seulement cette fois ci, l’ennemi est invisible. La propagation de la pandémie a eu des répercussions majeures sur la société. Les mesures mises en place pour endiguer le virus visent essentiellement la rupture de la chaine de transmission, cependant une grande partie de la population demeure potentiellement contaminable.

Ceci a poussé certains gouvernements à décréter le confinement qui malheureusement se réalise dans le désordre, avec des inégalités sociales criantes. Des phénomènes de société ont surgis avec acuité, notamment les violences conjugales. La promiscuité a généré un climat délétère au sein de la famille particulièrement chez les plus démunis. La scolarité en ligne constitue une révolution notoire dans le paysage éducatif. Elle se targue d’être la réponse au confinement, seulement l’introduction de cette technique d’apprentissage particulièrement dans les pays du sud est confrontée à moult difficultés, notamment l’absence d’une plateforme informatique fiable et suffisamment élaborée, ainsi que l’accessibilité inique aux moyens informatiques.

La décroissance accrue de la productivité a manifestement engendré la croissance exponentielle du chômage. Cette cascade de dérèglements sociétaux menace la cohésion et l’unité nationales des pays.

VOLET  ECONOMIQUE

Les résultats éloquents enregistrés depuis l’adaptation de la mondialisation, sont désormais caduques. L’euphorie des années grasses qui ont vu prospérer l’économie mondiale a cédé la place à une immense désolation à la suite de la propagation de la pandémie COVID 19.

L’invasion subreptice du virus a frappé de plein fouet les fondamentaux de la construction de l’espace mondialiste. Aussitôt la mondialisation est pointée du doigt comme cause principale de la dissémination planétaire du virus. La fibrillation des marchés boursiers constitue le prodrome d’une récession économique d’amplitude phénoménale. Les démons du protectionnisme reviennent à la charge sous la houlette des Antimondialisation. L’économie mondialisée est désorganisée, ce qui a déclenché un chaos monumental, ressenti particulièrement dans les pays en voie de développement. Ces derniers exsangues par un système financier mondial dévastateur, font saigner les caisses des Etats pour le service de la dette. Les politiques d’austérité imposées par les bailleurs de fonds ont eu un impact négatif sur l’investissement, l’emploi et les secteurs sociaux.

La majorité de la population active dans le tiers monde évolue dans le secteur informel, elle subit alors, dans la décrépitude l’effet pervers du confinement. Alors que les « cols blancs » restent à la maison pour télé-travailler, les « cols bleus », (ouvriers et artisans) subissent les affres d’une précarité répugnante qui va exacerber une paupérisation gangreneuse.

VOLET  POLITIQUE 

Les relations internationales qui reposent sur les rapports de force entre les Etats, obéissent désormais à d’autres préalables engendrés par la pandémie. L’animosité grandissante entre les grandes puissances est remontée à la surface à coup de déclarations incendiaires et calomnieuses, particulièrement entre les Etats unis et la Chine, sur l’origine du virus et le laxisme délibéré dans la gestion de la crise sanitaire. Cette cacophonie disproportionnée est vite diluée par l’intervention savante de l’OMS. L’organisation mondiale de santé a piloté avec perspicacité et sapience la gestion de la crise.

Le confinement des populations, surtout celles du tiers monde, fait peser une menace importante sur l’ordre et la paix et pourrait entraîner une augmentation des troubles sociaux . Ce scénario est fort redouté par les pouvoirs en place, aussi, ils s’activent à renforcer l’arsenal répressif et de surveillance pour juguler les débordements.

La mobilité des personnes va en pâtir et surtout s’installera dans la durée, par crainte de la résurgence du virus. De ce fait, nous assisterons fatalement à la mort de l’espace SHENGEN, avec le rétablissement des frontières et les contrôles douaniers. La montée des partis d’extrême droite est certainement sur le terreau de la peur et l’incertitude est fort probable. La solidarité européenne a été mise à dure épreuve avec son attitude scélérate envers l’Italie en pleine crise. Le tiers monde reste impassible devant ce cataclysme. Il s’oppose à cette pandémie avec des moyens dérisoires et inopérants. Le système de santé déliquescent est totalement paralysé depuis que la primauté est focalisée sur la privatisation des services sanitaires.

VOLET  STRATEGIQUE

Les États ont établi des plans visant à limiter l’impact du virus sur l’institution militaire par l’adoption de mesures restrictives de déplacements. Des systèmes de veille sont activés dans plusieurs zones pour prendre rapidement en charge les cas suspects. Certains pays ont mis à contribution des unités combattantes pour faire respecter le confinement sanitaire, ainsi que le personnel et les moyens Santé pour apporter le soutien nécessaire aux hôpitaux publiques.

La mise à quai des deux porte-avions américains : (USS Theodore Roosevelt et l’USS Ronald Reagan) constitue désormais un problème stratégique à la marine américaine, qui se retrouverait alors dans l’impossibilité de réagir en cas de crise dans la zone Asie-Pacifique. La marine Française a rappelé son fleuron le porte avion Charles De Gaule à regagner son port après la propagation du virus. Les zones d’influences sont presque sans défense après le retrait précipité des forces navales. Certes, les nations sont occupées par la lutte contre la pandémie, mais ceci n’empêche pas des velléités à rebondir surtout dans la mer de Chine et le golf.

Les forces armées dans les pays qui vivent des situations de fragilité, se préparent d’ors et déjà à occuper le pouvoir en cas de troubles ou d’implosion du système politique. Dans cette guerre non conventionnelle, le rôle des Forces Armées est prépondérant, compte tenu des incertitudes et des vulnérabilités imposées par le virus.

CONCLUSION

En somme, la pandémie de la COVID 19 constitue sans ambages une rupture avec la grille de valeurs mondialistes. Elle est aussi une opportunité pour reconsidérer nos fondamentaux qui se résument en une convergence autour d’une politique de défense de la santé publique, de l’environnement, de la souveraineté alimentaire et de la justice sociale et surtout l’adaptabilité des nouveaux concepts à la société, notamment le télétravail et l’éducation en ligne.

La reconfiguration de l’espace politico-économique est inévitable. L’arrivée à la fin de son potentiel, la mondialisation laisse apparaitre des imperfections jusqu’à la voilées par les résultats enregistrés. Seulement, cette macabre expérience nous a démontré qu’un masque de protection et un ventilateur ont plus d’importance que toutes les ogives nucléaires et l’arsenal de guerre.

Par R. Jalal pour Maghreb Canada Express, (Édition électronique) Vol. XVIII, N°04 , page 3, Avril 2020.

 

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