Tous les paliers de gouvernements le savent bien : l’extrême majorité des néo-canadiens , toutes origines ethniques confondues, s’intègrent très bien, produisent de la richesse et font de très bons citoyens très fiers de leur citoyenneté canadienne… Car sinon, on aurait fermé certaines valves migratoires depuis belle lurette.
Ils sont de tous les métiers ces néo-canadiens : De l’éboueur à l’ouvrier qualifié, du préposé (e) aux bénéficiaires au médecin, du chauffeur de taxi au pilote d’avion et du technicien (ne) de laboratoire au chercheur (e) universitaire de haut-niveau.
Et, oh Miracle !, Ils vivent leur double; voire leur multiple appartenance dans l’harmonie, sans choquer personne, sans attirer l’attention , vivant leur parfaite intégration jusqu’aux jurons : semant des ‘’calices’’ et des ‘’tabernacles’’ en public et , dépendamment de l’origine ethnique, des ‘’Pitcha gomaya’’, des Khoya, des ‘’Caramba’’ ou des ‘’n’3al dine… chitane lahrami ‘’ en privé !
Cette espèce de néo-canadiens, de loin très largement dominante ne se fait pas remarquer.
Elle se confond à la perfection avec les autres espèces canadiennes dont les ancêtres sont arrivés ici entre le 15ème et 20ème siècles… bien avant cette espèce en question ou bien avant ses géniteurs. Et, ce serait faux; voire de mauvaise foi, que de prétendre que quand les immigrés font ‘’bien’’ on se presse de les qualifier de canadiens et quand ils font ‘’mal’’ on s’empresse de leur coller au front leur origine ethnique !
On s’explique …
Chaque communauté a ses bardes, ses fabulateurs, ses ma-tu-vu et ses navigateurs dans le présent avec l’âme et la raison bien rivées sur le passé et sur les heurs et malheurs de leur pays d’origine.
Ceci dit, nos communautés (et je le souligne au Pluriel) à nous Maghrébins n’échappent pas à la règle et nos ‘’minorités dans la minorité’’ vont de ceux et celles qui se croient obligés d’étaler leurs vices comme ‘’lettres de noblesse’’ prouvant leur intégration à ceux qui, de bonne ou de mauvaise foi, croient qu’acheter une église pour en faire une mosquée (ou acquérir une mosquée près d’une église) est un acte de charité et de bon voisinage.
Et ce n’est pas une fabulation que l’anecdote concernant cette jeune-fille d’origine maghrébine qui déclara devant micro et caméra à Montréal, au début des années 1990, quelque chose du genre : ’’j’ai choisi le Canada parce que je peux fumer ma cigarette et me saouler la gueule en public sans être lynchée’’. Il ne manquait que le ‘’parce que je peux y faire le trottoir en tant que travailleuse… ‘’. Honnis soit qui mal y…
Bon , bref !
Tout récemment un post sur facebook attira l’attention de ‘’mézigue’’ comme dirait San Antonio, car il rapporte l’acquisition, dans un coin reculé du Québec, d’un local avoisinant une église par un groupe de musulmans qui en fit, paraît-il, une mosquée. Et l’auteur du post d’évoquer le ‘’bon voisinage de deux religions monothéistes’’ qui adorent le Dieu de Moise , de Mahomet, de Jésus et d’Abraham !
Dans quelle planète cette personne vit-elle ?
Ohé , la lune ! Descendez sur Terre pour que je puisse vous raconter cette Histoire :
Il était une fois, à Trois-Rivières, une ville québécoise pas mal plus grande que votre coin reculé, une mosquée, face à une église ; l’église Saint-Jean-de-Brébeuf et une mosquée bien en face. L’imam qui prêchait pour le Dieu de Moise, d’Abraham etc… Se sentait dans l’étroit car même si les fidèles n’étaient pas si nombreux que ça, le local qui servait de mosquée était quand-même sérieusement exigu. Or tout à fait en face, le curé prêchait dans une église quasiment déserte où sifflait le vent à la place de l’orgue et où il y avait de l’espace à revendre !
De l’espace à revendre ! De quoi faire pousser un ‘’Allahou akbar’’ a l’imam qui s’empressa de faire une offre d’achat de 500.000$ à l’évêché .
Et croyez-le ou non , même si l’église n’était pas à vendre, l’offre fut acceptée ; du moment semble-t-il qu’on prêche, (quoique différemment) pour le même Bon Dieu !
Mais les ouailles de Trois-Rivières ne l’entendent pas de cette oreille; même les plus sourds parmi eux ! Tollé général contre les envahisseurs musulmans déjà pointés du doigt … même par des (ex) musulmans et surtout musulmanes installées ici au Québec ! Car selon ces contestataires, ces gens veulent ni plus ni moins instaurer la charia au Québec ! Comment ? Ça, ce n’est pas dit dans la chanson… Même si pour acquérir le parlement et le sénat canadiens par une infime minorité relève de l’impossible, mais qu’importe ! La menace, elle, elle est bien criée dans la chanson . Et tout le Monde l’entend !
Mgr Bouchard qui, selon le Journal de Montréal du 10/10/2019, ‘’a dénoncé les opinions haineuses et a souligné que les musulmans et les catholiques avaient plusieurs points en commun’’ fut obligé de suspendre la vente pour ‘’éviter d’attiser la haine’’ tint-il de souligner.
La question qui ne tue que celui qui la pose : Pourquoi, malgré la réticence des québécois à voir leurs concitoyens de confession musulmane ouvrir des mosquées dans leur cour, ces musulmans continuent-ils de perpétrer des actes qui s’apparentent dorénavant à de la provocation; car leurs vis-à-vis pure-laine n’y voient pas des gestes de bon voisinage et d’ouverture , mais une MENACE ?
En attendant la réponse, et aux dernières nouvelles qui, comme dirait le Devin dans la bande dessinée d’Astérix, ne sont pas si fraiches que ça (le Nouvelliste du 8 juillet 2020) le Centre islamique aurait déménagé dans un Parc Industriel . Prêcher pour le Dieu de Mohammed, Moise et Abraham serait-il devenu une industrie comme une autre ?
Honni soit qui ne…. Amen !
Au fait, quel apport toutes ces gesticulations font-elles à la montée en flèche de l’islamophobie au Canada ? Bien sûr ! Les responsables n’admettront jamais que leurs fabulations ou leurs ambitions personnelles ont détruit la vie d’innocents qui sont venus chercher un havre de paix pour leurs familles ici au Canada et qui ont fini par mourir, ici au Canada… En famille !
Tout ce beau monde agit de bonne foi, certes… Avec des bonnes intentions . Mais il ne suffit pas d’avoir de bonnes intentions car , semble-t-il, et selon certains diables humains, même l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Par Abderrahman El Fouladi pour Maghreb Canada Express, Vol. XIX, N°07 , page 03 , Juillet 2021