Nombre de Français  (et aussi de Canadiens, soulignons-le) étaient hostiles au vaccin, et la plupart pensent qu’aller se faire vacciner sous l’insistance du gouvernement était une atteinte à leur liberté. Du coup, les responsables politiques ne savent pas comment s’y prendre avec cette partie de la population que ne souhaite pas se faire vacciner, alors que le nombre de patients atteints de la COVID-19 est en nette augmentation.

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En effet, le trop lent démarrage de la campagne vaccinale en France, contrastant avec ses voisins européens, a obligé le gouvernement à réviser en urgence sa stratégie pour accélérer le tempo. Pour atteindre l’immunité collective, une population doit pourtant être vaccinée à 60%, rappelle Santé Publique France. Or, mi-janvier, selon la carte établie par La Tribune, aucune région française ne franchissait le ratio de 0,5% d’habitants ayant reçu les deux doses du précieux vaccin. Qui gagnera la course à la vaccination devrait sortir plus vite de la crise. Pour l’heure, la France est en queue de peloton.

Alors que certaines Provinces canadiennes ont recours à une sorte de loterie comme incitatif à la vaccination, le gouvernement de Macron, quant à lui, a trouvé un moyen indirect pour dissuader les indécis, et pour cela il interdit aux non-vaccinés les restaurants les terrasses, les centres commerciaux et les musées.

Le gouvernement veut maintenir l’obligation de présenter un pass sanitaire dans certains centres commerciaux dont la taille sera définie par décret, en tenant compte de l’avis du Conseil d’Etat sur le sujet. « Le pass pourra être requis dans les centres commerciaux dès lors que sera garanti l’accès aux biens de première nécessité à l’échelle du territoire’’.

Pour les salariés des activités de loisirs, aux bars et restaurants, aux foires et salons, « le pass sanitaire sera exigible le 30 août, le temps pour ceux qui le souhaitent de se faire vacciner« . Des sanctions seront prévues pour ceux qui ne respecteraient pas cette règle.

Du coup, les Français indécis se sont rués sur les centres de vaccination, et désormais, il est difficile de trouver un créneau pour se faire vacciner.

Les humains derrière la « course aux vaccins »

Avec son documentaire « COVID-19, la course aux vaccins », diffusé le 20 juillet à 20 h 50, ARTE donne un visage aux scientifiques du monde entier qui ont développé en un temps record des vaccins contre la COVID-19.

Comment, à travers le Monde, a-t-on accompli en quinze mois ce qui demande normalement dix ans de recherches ? Du centre chinois de contrôle des maladies aux entrepôts de Pfizer, ce documentaire rythmé a suivi le développement de plusieurs candidats-vaccins contre la COVID – de décembre 2019, lorsque l’alerte fut lancée, à juin 2021 – Ceci sans oublier les interrogations autour des variants.

En Chine, l’équipe de George Fu Gao se lance sur un vaccin utilisant le virus inactivé. Chez Pfizer, Kathrin Jansen connaît très bien U?ur ?ahin, à la tête de la société allemande BioNTech et ses travaux sur les ARN : la coopération transatlantique prend forme avant même la signature de contrats entre les deux entreprises.

À Oxford, on commence à travailler un dimanche matin en pyjama, alors que la séquence génétique du virus vient tout juste d’être publiée par les Chinois. Comme le résume Katie Ewer, du Jenner Institute d’Oxford, « nous n’avions aucune certitude de réussir mais on se devait d’essayer ».

Face aux morts qui défilent et à la pression des gouvernements et des médias, tous s’engagent dans un « sprint de fond», sacrifiant leurs nuits et leurs vies de famille. Parfois avec succès, mais parfois pour rien comme l’équipe de Keith Chappell à l’université du Queensland, en Australie. Son candidat-vaccin, qui inclut un fragment d’une protéine inactivé du VIH pour stabiliser le produit, produit des faux positifs au VIH chez certains volontaires de l’essai clinique. Le gouvernement met un stop net à la recherche, même si aucun participant n’a contracté le VIH. Le jeune virologue doit justifier l’échec sous l’œil des caméras.

Industrie pharmaceutique : « Le développement de vaccins n’est pas une activité rentable »

Si le documentaire passe trop vite sur les débuts, les choix et les doutes qui orientent la recherche vers tel ou tel vaccin, l’humanité des chercheurs et des volontaires qui participent aux essais cliniques en fait toute la richesse. Derrière la science, c’est un moment historique dessiné par le regard de ceux qui le vivent.

Une bonne nouvelle pour mes compatriotes français, le gouvernement canadien a annoncé la réouverture de ses frontières le 7 septembre à tous les étrangers vaccinés, après les avoir fermées le 18 mars 2020 en raison de la pandémie de coronavirus. La réouverture potentielle de la frontière canado-américaine le 9 août sera suivie de la « réouverture de notre frontière aux voyageurs entièrement vaccinés en provenance de n’importe quel pays à condition qu’ils remplissent les conditions d’entrée prévues », avait annoncé dernièrement Dominic LeBlanc, ministre des affaires intergouvernementales, lors d’un point presse.

Par Mustapha Bouhaddar, pour Maghreb Canada Express, Vol. XIX, N°08 , page 03 , Août 2021

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