Archives – Marche pour le climat – Septembre 2019 (Photo : MCE)

J’ai écrit plusieurs articles sur le climat, et je pense qu’il n’y aura jamais assez d’écrits sur le sujet, tellement notre planète semble sombrer dans le chaos. Et le réchauffement climatique est là pour le prouver.

Face à l’évidence, les dirigeants ne cessent de répéter qu’Il est temps de protéger la terre qu’on va laisser à nos enfants et nos petits-enfants… que nous avons besoin d’une future génération qui puisse mettre fin à la pauvreté dans le monde… D’une génération qui luttera contre le réchauffement climatique avant qu’il ne soit trop tard. Mais ne serait-ce là que d’autres vœux pieux ?

Que peut la COP26 ?

La COP26 a débuté le 31 octobre dernier, réunissant près de 200 pays pour répondre à l’urgence climatique: Maintien du réchauffement à + 1,5°C, et ce, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre par l’abandon des énergies fossiles. Reste à savoir si 2 semaines seraient  suffisantes pour aborder tous ces sujets.

Les appels à faire plus et plus vite pour freiner le réchauffement pleuvent sur les dirigeants d’un Monde déjà victime de catastrophes climatiques en série. Les engagements de l’Accord de Paris paraissent désormais urgents : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici 2030 (pour limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l’Accord), et poursuivre pour atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Cependant, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié en août dernier, « dans tous les scénarios d’émissions envisagés, la température à la surface du globe continuera d’augmenter au moins jusqu’au milieu du siècle », alors que celle-ci a déjà augmenté de +1,1°C et menace de passer à 2, 4°C d’ici 2050 !

Par ailleurs, les nouveaux engagements de la Chine annoncés tout récemment n’ont rien fait pour rassurer les défenseurs du climat. Le document tant attendu répète formellement les annonces du président Xi Jinping de pic des émissions avant 2030 et de neutralité carbone avant 2060. Un objectif partagé par la Russie, dont le président Vladimir Poutine, lui non plus, ne fera pas le déplacement jusqu’à Glasgow.

Les gouvernements « ne sont pas à la hauteur », martèle le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, pointant du doigt le G20, qui représente trois-quarts des émissions mondiales des GES et qui se réunit en sommet à Rome à la veille de la COP26. « Il est absolument central que tous les pays du G20 présentent avant Glasgow ou à Glasgow des contributions compatibles avec +1,5°C », insiste M. Guterres, « profondément inquiet » à l’approche de de la conférence climatique.

Cependant rien n’empêche les pays ayant déjà mis à jour leurs contributions de renforcer encore leur ambition pendant la COP26, insistent les experts. Plus de 120 dirigeants sont tout de même attendus dont l’Américain Joe Biden, l’Indien Narendra Modi, le Français Emmanuel Macron, ou l’Australien Scott Morrisson, à la tête des pays les plus pollueurs de la planète.

Ce que fait l’UE

Les dernières données émanant de scientifiques de haut niveau font état de changements sans précédent dans le climat mondial. Selon le dernier rapport du GIEC, le réchauffement de la planète provoque des changements plus marqués et, dans certains cas, irréversibles concernant les régimes de précipitations, les océans et les vents dans toutes les régions du monde.

Pour ce qui est de l’Europe, le rapport prédit une augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des vagues de chaleur marine, et met en garde contre le fait qu’une augmentation moyenne de la température de 2 °C aura des effets critiques sur la nature et les populations.

Des températures plus élevées et des phénomènes météorologiques plus intenses entraîneront aussi des coûts énormes pour l’économie de l’UE et entraveront la capacité des pays à produire des denrées alimentaires.

Toutefois, selon les scientifiques, l’homme peut encore agir pour changer le cours des événements. Une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre et la réalisation de l’objectif de neutralité carbone (zéro émission nette de CO2) sont susceptibles de limiter le changement climatique et ses effets.

Une réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030

L’UE a adopté une législation ambitieuse dans de nombreux domaines d’action afin de mettre en œuvre ses engagements internationaux en matière de lutte contre le changement climatique. Les pays de l’UE ont fixé des objectifs d’émissions contraignants afin que des secteurs clés de l’économie réduisent sensiblement leurs émissions de gaz à effet de serre.

En 2017, l’UE avait réduit ses émissions de près de 22 % par rapport à 1990, atteignant son objectif de réduction des émissions pour 2020 avec trois ans d’avance sur le calendrier prévu.

En décembre 2020, compte tenu de l’engagement pris par l’UE de relever son ambition en matière de climat conformément à l’accord de Paris, les dirigeants de l’UE ont approuvé un objectif contraignant consistant en une réduction nette des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, soit un renforcement important du précédent objectif de réduction des émissions de l’UE, qui était de 40 % d’ici 2030.

En avril 2021, le Conseil et le Parlement européens sont parvenus à un accord provisoire concernant la loi européenne sur le climat visant à inscrire dans la législation l’objectif de réduction des émissions à l’horizon 2030. L’accord a été adopté par les ministres de l’UE en juin 2021.

Si cette ambition climatique accrue appelle une transformation de l’industrie de l’UE, elle aura également comme conséquence de stimuler une croissance économique durable, créer des emplois verts ; des effets bénéfiques en matière de santé et d’environnement pour les citoyens de l’UE, contribuer à la compétitivité mondiale à long terme de l’économie de l’UE tout en promouvant l’innovation dans les technologies vertes.

Quoi qu’il en soit, nous avons un objectif commun : lutter contre le changement climatique coûte que coûte. Pour l’avenir du monde à venir.

En 2019, l’UE a approuvé l’objectif consistant à parvenir d’ici 2050 à une UE neutre pour le climat. Et pourquoi pas un monde neutre ! Il faudra juste que les Grands de ce monde respectent leurs engagements pour préserver le bien être de toute l’humanité.

Comme l’écrivait Henry Miller : « Nul n’a besoin de faire de la Terre un paradis : elle en est un… A nous de nous adapter pour l’habiter. »

Par Mustapha Bouhaddar pour Maghreb Canada Express, Vol. XIX, N°11 , page 03, Novembre 2021

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