Il est loin ce jour du mois de juin 2003, où j’appris par accident que celui sur lequel je comptais pour créer un journal, me laissa tomber pour quelques ‘’égards’’ de plus.
Il est loin le soir, de ce même jour, où je demandai à mon fils de m’installer Microsoft Publisher pour faire venir au Monde le premier bébé MCE !
Et depuis lors… les bébés se sont succédés au rythme des mois, chacun accompagné de stress , de tensions, mais aussi de tant de joie; La joie d’exister pour Un But.
Et il est encore plus loin ce matin où on m’appela pour me conseiller de laisser tomber ce projet ‘’insensé’’ et de m’occuper de mon doctorat (que je n’obtiendrai qu’en 2006).
Et ma réponse fut celle du têtu que je suis; qui n’a jamais accepté qu’on lui force la main depuis qu’il n’est plus soumis moralement à l’autorité paternelle. : ‘’MCE fermera le jour où sera fermée sur moi ma tombe’’.
Succéda ensuite le temps des prédictions et des paris: ’’Je parie qu’il ne tiendra pas plus de 3 mois’’.
Puis les mois deviennent des années. Et les années des décennies.
Vint alors le temps du dénigrement. « Voyons donc ! Il est tout seul… C’est pas sérieux ! Un journal, c’est d’abord une Équipe comme euh…’’
‘‘Autocensure’’ . Car ce fut un temps (mais pas si longtemps; d’où les vieux réflexes) que je me suis inscrit aux abonnés absents; côté chicanes.
Ah mes amis ! Que n’avais-je l’envie de leur cracher à la figure :
‘’Je suis seul… Et après ? Regardez ce que je suis capable de faire tout seul ! Imaginez si j’avais votre équipe et le soutien matériel qu’on vous prodigue d’ailleurs’’ ! Voilà : C’est maintenant dit : après 19 ans.
Mais en fait, je ne fus jamais seul…
Car même si je me tape tout seul le côté technique, un journal c’est avant tout et surtout son contenu rédactionnel.
Et de ce côté, le lectorat de MCE fut gâté tout au long de ces 19 années d’existence !
Oh que Non ! Je ne fus jamais seul et chacun des chroniqueurs apportait avec lui le soutien de toute une armée de ‘’journalistes’’ avec ou sans carte de Presse… Comme ailleurs !
Je ne saurais donc parler du parcours de MCE, de son succès au sein du pays d’accueil ni de sa pérennité sans évoquer le soutien inestimable de ces combattants de l’ombre, tous bénévoles sans exception et tous s’accrochant aux mêmes objectifs et aux mêmes rêves que nous : Servir la communauté, œuvrer pour une intégration bidirectionnelle et lutter contre toute forme d’exclusion et (ou) d’assimilation.
Je ne saurais donc mettre en exergue l’œuvre de MCE, sans renouveler aux architectes-même de cette œuvre toute ma gratitude pour leur grande contribution et leur immense apport. Et ces architectes sont plus de 300 chroniqueurs d’un jour, de quelques mois ou de toujours .
Je rends toutefois un hommage tout particulier à ces trois mousquetaires des lettres; à ces trois Donquichottes-du-verbe qui croient encore en la chevalerie de la Plume ; en ces temps ingrats où les derniers des Mohicans ont vendu leurs plumes sur le marché de l’obésité intellectuelle obscène ! MERCI Mustapha Bouhaddar ! MERCI Abdeljalil Zaidane… MERCI Abderrazaq Mihamou : Vous incarnez pour moi l’expression saine dans un Monde en mal de malbouffe littéraire ! (…)
Je ne saurais terminer ces lignes sans exprimer ma reconnaissance au Gouvernement du Canada (Patrimoine Canadien) pour nous avoir permis de régler en partie nos frais d’imprimerie ces derniers temps. Merci !
Par Abderrahman EL FOULADI pour Maghreb Canada Express, Vol. XX, N°06 , page 3, MOIS DE JUIN 2022 .