Correspondance du Maroc par Abderrazaq MIHAMOU
La deuxième journée de la phase de poules de la CAN 2025 a livré son verdict. Si le spectacle était au rendez-vous sur certaines pelouses, c’est la soupe à la grimace pour le pays hôte. Entre tactiques défaillantes, stars dans les gradins et résultats surprises, retour sur une journée riche en enseignements.
Le séisme de Rabat : Les Lions de l’Atlas n’ont pas sorti leurs griffes
C’était le match le plus attendu, et pourtant, il a laissé un goût amer aux 45.000 supporters présents. L’Équipe Nationale du Maroc a livré une prestation que l’on qualifiera poliment de « médiocre »: Face à un bloc adverse bien organisé, les Lions de l’Atlas ont semblé sans idées, sans rythme et, plus grave encore, sans âme.
Regragui sous le feu des critiques
Longtemps porté au rang de héros national, Walid Regragui a, cette fois-ci, totalement manqué son sujet. Son coaching a été pointé du doigt : des changements tardifs, un schéma tactique trop rigide et une incapacité flagrante à s’adapter au défi physique imposé par l’adversaire. La gestion émotionnelle du groupe, d’ordinaire le point fort du « tête d’avocat », a semblé défaillante, laissant place à une nervosité inutile sur le terrain.
Le flop des joueurs
Individuellement, le constat est tout aussi sombre :
- La charnière centrale a multiplié les erreurs de relance, mettant en danger un gardien souvent livré à lui-même.
- Le milieu de terrain, censé être le moteur de l’équipe, a tourné à vide. Manque de créativité, passes latérales stériles et aucun impact dans les duels principalement qui se confirme dans sa piètre prestation depuis le début de la CAN.
- Les attaquants ont brillé par leur maladresse. Les rares occasions franches ont été gâchées par un manque de lucidité devant le but et Kaabi et Sébari ont raté les rares occasions.
Un parterre de stars en tribunes
Si le spectacle n’était pas sur la pelouse, il était dans la loge présidentielle. La présence de Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé, venus soutenir leur ami Achraf Hakimi, n’est pas passée inaperçue. Aux côtés des stars du PSG et du Real Madrid, on a également pu voir l’humoriste Jamel Debbouze, fervent supporter des Lions, dont le visage déconfit au coup de sifflet final résumait l’état d’esprit de tout un peuple. Cette concentration de VIP souligne l’attractivité mondiale de cette CAN marocaine, même si le terrain ne suit pas encore.
Tour d’horizon des autres rencontres
Égypte – Afrique du Sud : Le choc des titans
Dans le duel au sommet de cette journée, les Pharaons de l’Égypte ont pris le dessus sur les Bafana Bafana. Un match intense, marqué par une discipline tactique de fer côté égyptien. L’Afrique du Sud, malgré une belle possession, s’est heurtée à un mur et à un réalisme offensif chirurgical des coéquipiers de Mohamed Salah.
Comores – Zambie : L’exploit des Cœlacanthes ?
Les Comores continuent de surprendre leur monde. Face à une Zambie pourtant solide physiquement, les Comoriens ont joué avec leur cœur, proposant un football généreux. Un match nul (ou une victoire étriquée selon le score final) qui relance totalement les chances de qualification dans ce groupe très ouvert.
Angola – Zimbabwe : Le duel du sud
Une rencontre âpre, très physique, où le football a parfois laissé place à un combat de tous les instants. Les deux équipes se sont neutralisées, montrant des lacunes techniques mais une envie de ne rien lâcher qui honore le football d’Afrique australe.
Les Coulisses de la CAN : Entre ferveur et logistique
Dans les coulisses de cette deuxième journée, l’ambiance monte d’un cran. Les fan-zones de Casablanca et Marrakech ne désemplissent pas, malgré la déception nationale. On murmure en coulisses que la pression monte autour de la fédération marocaine pour rectifier le tir rapidement.
La logistique, de son côté, semble tenir la route avec des transports fluides vers les stades, même si quelques tensions ont été notées aux abords des entrées VIP suite à l’affluence massive pour apercevoir les stars. Cette CAN 2025 est bel et bien lancée, mais pour le Maroc, l’heure est à l’autocritique avant que le rêve ne tourne au cauchemar.