Casablanca avait vu sa population exploser notamment à cause de l’exode rural opéré après l’indépendance et suite aux différentes sècheresses qui avaient affecté la campagne marocaine avant même que les projets d’irrigation soient accomplis dans certaines régions.
Beaucoup d’agriculteurs et de petits propriétaires terriens ont vendu leurs propriétés et s’installèrent dans cette ville, en quête d’emploi dans les entreprises qui, elles-mêmes, s’étaient concentrées à l’intérieur et tout autour du périmètre urbain à cause notamment de la proximité des ports (de Casa et de Mohammedia). Conséquences immédiates: Outre le surpeuplement, la ville connait une augmentation drastique des émissions polluantes (Gaz à effet de serre, COV, particules fines) , la congestion du transport urbain, la flambée de l’immobilier, l’augmentation des maladies respiratoires, de la criminalité, etc, etc. Ceci sans oublier le risque réel que courent ces entreprises advenant une hausse du niveau moyen de la mer dans le cadre des changements climatiques : tellement certaines de ces entreprises sont bâties à même les zones à risque !
Délocaliser les industries vers la matière première
Pour faire court, et sans aller jusqu’à plagier Alphonse Allais (qui conseillait à la blague de construire les villes dans la campagne pour lutter contre la pollution), il serait temps d’implanter l’appât ailleurs: délocaliser certaines industries vers les lieux de production de la matière première.
Une telle opération s’inscrirait adéquatement dans le cadre de la régionalisation avancée (en répartissant équitablement les potentialités économiques à travers les différentes régions du pays) et dans celui des nouvelles politiques de développement de la capitale économique (Décongestion du périmètre urbain, diminution de la circulation des poids-lourds dans les artères de la ville, récupération de vastes espaces occupés par certaines entreprises du secteur secondaire au profit des activités du secteur tertiaire et de l’habitat, diminution de la pollution…)
Le train pour remplacer les poids-lourds
Dans le cadre de la « Première Rencontre sur les impacts des changements climatiques dans la Région Tadla-Azilal » qui s’est tenue en juin 2013 à Béni Mellal, lors de notre intervention (Les pays en développement face aux impacts des changements climatiques), nous avions émis le souhait, outre la délocalisation des industries agro-alimentaires vers la région, de voir la ligne de chemin de fer Casablanca-Oued Zem prolongée vers Fquih ben Salah. Les exportations agroalimentaires pourraient ainsi passer la douane sur place, leurs containers scellés et envoyés directement au port. Ceci sans oublier la fluidité de transport public et de marchandises que va assurer le train, ni la diminution des émissions des gaz à effet de serre ainsi que la diminution des accidents mortels sur les routes et la nouvelle autoroute qu’il pourrait engendrer.
Bientôt l’OCP ne fera plus appel à cette ligne de chemin de fer (Casablanca-Oued Zem) pour le transport des phosphates. Ce serait dommage d’en voir les rails vendus au kilo à la ferraille !
Abderrahman El Fouladi, géographe
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