S’il y a des enseignements à tirer des deux fêtes organisées par les marocain(e)s du Canada pour célébrer Aïd El Fitr et la fête du trône, c’est d’abord cette vitalité, cet entrain et cette grande capacité de mobilisation dont vient de faire preuve la communauté MRE d’ici !
15.000 ? 30.000 ? Qu’importe les chiffres! Et Il y a de quoi être fier de son appartenance, au Maroc, au Canada et au Québec !

Mais cette fierté avait un goût amer car force est de constater que la bataille, plutôt la guerre, pour le leadership au sein de la communauté repart de plus belle. Et comme dans toute guerre, la première victime est la vérité. Et chacun donne l’impression d’y aller avec son lot de dénigrement, de coups fourrés et même d’intimidation collective…

Pourvu que l’autre coule corps et biens !

Dans cette guéguerre, il y en a qui semblent avoir opté pour « donner un scandale à la bourgeoisie et un spectacle à la populace afin de mieux gouverner». Alors ils y sont allés avec une fatwa qui rendait le Haram d’hier, Halal aujourd’hui … Pourvu que le citoyen d’ici s’en donne à cœur joie avec l’argent de celui qui n’a pas eu le courage d’immigrer.

C’est pas sérieux !

D’autres y sont allés avec la «sagesse de la transparence»; sagesse que les autres s’empressent de qualifier d’hypocrisie : «On ne peut pas être le diable hier et se métamorphoser en ange le lendemain» crient-ils à qui veut les entendre !

Mais sans verser dans le sordide, et sans mettre en doute la bonne foi des uns et des autres, il faut se rendre à l’évidence que la communauté est plus polarisée que jamais : Deux pôles, sans doute aussi forts l’un que l’autre, et magnétiquement repoussés, se détournent de l’essentiel pour taper sur l’autre avec l’espoir souvent déçu de le faire crouler car on ne vient pas aisément à bout d’un phénix… car il y a tant de coups perdus :

Des coups qui ne seraient pas perdus pour tout le monde…

D’abord pour la majorité silencieuse qui serait la première victime collatérale. Et qui, dans sa frustration , se recroqueville de plus en plus dans son coin tout en tournant le dos au second groupe de victimes collatérales: Les commanditaires qui auraient semé leur blé de bonne foi mais qui risqueraient de récolter toute une tempête soufflant au passage leurs attentes les plus modérées !
Que faire alors pour canaliser toute cette énergie dans l’intérêt général ?
On ne saurait insister pour les uns d’appliquer le principe de non ingérence, mais de non indifférence.
Concernant les ‘’belligérants’’ il faudrait espérer qu’ils changeraient leur fusil d’épaule et de répondre à la provocation par l’Action constructive sur le terrain; une action doublée d’une transparence totale quand l’argent du contribuable est engagé et (ou) quand ils travaillent avec (ou qu’ils commettent l’imprudence de se substituer à) la société civile.
Mais qu’en est-il de ceux et celles qui ont à cœur l’intérêt du pays d’origine, et qui ne s’identifient plus à ce panier de crabes ? Pour cette catégorie, il reste l’implication directe avec la société civile d’outremer. J’en ai fait personnellement l’expérience. Et ça marche !

Par Abderrahman El Fouladi, Maghreb Canada Express, Vol. XII, N°9, Septembre 2014.

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