Par Mustapha Bouhaddar, Maghreb Canada Express, Vol. XII, N°10, Page 19.
C’est le titre de l’ouvrage du journaliste, patron du site d’information « Mediapart », paru aux « Éditions La Découverte ». Le choix de ce titre n’est pas anodin, car l’écrivain français Emile Zola avait écrit en 1896 un texte qui s’intitule « Pour les Juifs » où il dénonçait le racisme contre le peuple juif.
L’auteur souligne dans ce livre que le racisme contre les musulmans s’est banalisé, et que ces derniers sont devenus le nouveau bouc-émissaire des médias et de la classe politique.
La France a-t-elle un problème avec l’Islam ?
Dans ce livre Edwy Plenel explique que la question n’est pas celle de l’Islam, c’est la question de la France. Comment les Français s’acceptent dans cette diversité, dans sa dimension multiculturelle. Etre islamophobe, ça autorise certains à passer pour un défenseur de la laïcité.
C’est une vision fausse trahissant la laïcité originelle. Car il ne faut pas oublier que la loi de 1905 c’est la reconnaissance des cultes minoritaires, et en l’occurrence à l’époque les protestants et les Juifs.
La stigmatisation est le produit des monstres. L’auteur rappelle les propos de l’ancien ministre de l’intérieur Claude Guéant qui avait dit en pleine élection électorale : « Il y a des civilisations supérieures aux autres, je pense évidemment à l’Islam ».
Faut-il renoncer à l’Islam pour être un bon français ?
L’auteur souligne dans le livre que l’assimilation est une chose terrifiante, on n’accepte l’autre qu’à condition qu’il ne soit plus lui-même. S’assimiler c’est oublier ce que nous sommes. Chacun doit être fier de ce qu’il est. La société avance avec des minoritaires, ce qu’il faut c’est que la constitution assume que notre société est multiculturelle.
L’auteur dénonce cette façon de demander aux minoritaires de montrer patte blanche. C’est ça le début de la discrimination. Ce qui importe le plus c’est ce que nous faisons ensemble que ce que nous croyons séparément. C’est un appel pour en finir avec les querelles religieuses. Car c’est comme ça qu’on arrivera à dissoudre la question sociale.
Vers une guerre civile des civilisations
Quand on fait la guerre sans projet politique, on ajoute le malheur au malheur, le désordre au désordre. Bien sûr il faut se défendre, et qu’il y a une question de police et de sécurité. Mais on ne peut pas penser encore une fois que nous représentons 15% de la population du monde ; c’est l’Europe et l’Amérique du Nord. Nous pouvons désormais à nous seuls, faire la loi du monde.
La première victime de la guerre c’est la vérité. Notre responsabilité et non pas de dire, mais voilà ce que nous allons faire .
« Pour les musulmans » est un livre que je recommande à toutes et à tous, car l’auteur montre tous les amalgames et tous les rouages de certains partis politiques qui stigmatisent les musulmans de France à l’image du FN qui en fait son fond de commerce.
Edwy Plenel a le mérite de soulever ce problème épineux, c’est un des rares journalistes honnête et intègre en France. C’est son site « Mediapart » qui a dénoncé toutes les grandes affaires de corruption. C’est lui qui est à l’origine de l’éviction de l’ancien ministre des Finances Jérôme Cahuzac, et de toutes les affaires qui collent aux basques de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Ce n’est pas pour rien qu’on surnomme Edwy Plenel le Zorro de la République.
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Sarko revient au galop…
Nicolas Sarkozy a fait son retour dans l’arène politique ces derniers jours. Il veut reconquérir la présidence de l’UMP qui lui servira de tremplin pour les élections présidentielles de 2017.
Les Français ne sont pas dupes, ils savent que l’ex-président n’est jamais parti.
Il faut dire qu’avec toutes les affaires qui lui collent aux basques, Nicolas Sarkozy a vraiment besoin d’une immunité qui le protègera des juges s’il passe président en 2017.
Une chose est sûre, il n’aura pas de mal à reconquérir l’UMP, car les adhérents de ce parti lui sont voués corps et âmes. Alors Exit Le Maire, Fillon, Jupé et compagnie. Nicolas Sarkozy est le gardien du temple. Même s’il a ruiné l’UMP, on a tous à l’esprit le scandale des fausses factures de sa dernière campagne présidentielle, et le cas Bygmalion, dernière affaire en date.
Comme le rapporte « Le Canard enchaîné » du 24/09/14, (c’est lui qui souligne), Nicoals Sarkozy a lâché cette phrase à la 34ème minute de son retour : « J’ai appris le nom de Bygmalion longtemps après la campagne présidentielle. » Toujours d’après ce même canard : « Maintenant qu’il a appris, Sarkozy ne risque pas d’oublier. De toutes ses casseroles judiciaires, c’est celle qui risque de faire le plus de dégâts quand elle va lui exploser au visage. Ce culot en dit long sur les trente deux mois de cinéma à grand spectacle qui nous attendent…. »
Sous le titre « La Cour de cassation décimée », on apprend de ce numéro du Canard cité plus haut que : « La dernière question qui court à la Cour de cassation : qui, parmi les 25 conseillers de la chambre criminelle, va bien pouvoir examiner et juger les pourvois de Nicolas Sarkozy et de son avocat Thierry Herzog ? Les deux mis en examen demandent l’annulation des écoutes pratiquées sur leurs téléphones secrets. Mais les juges d’instruction Patricia Simon et Claire Thépaut ont fait examiner les téléphones fixes et portables d’une dizaine de juges à la Cour de cassation. Et les ont fait interroger par la PJ pour voir si par hasard, ils n’auraient pas tuyauté Azibert, lui-même accusé d’avoir rencardé Sarkozy sur l’état de son pouvoir….. » Et comme le rapportera le Canard quelques lignes plus loin, ce problème qui porte sur l’indépendance des juges est un vrai casse-tête ! Car c’est difficile de choisir entre l’impartialité pure qui verra des non-spécialistes se pencher sur ces écoutes maudites et la désagréable impression que tous les magistrats de la criminelle sont tricards. Comme un vulgaire ancien président….
Si Nicolas Sarkozy a choisi son retour maintenant, ce n’est pas un hasard, car son concurrent direct François Hollande vit des moments difficiles actuellement à cause de la sortie du livre de son ancienne compagne Valérie Trierweiller qui s’intitule « Merci pour ce moment ». Cette dernière a tenu des propos durs envers François Hollande. Deux anciens collaborateurs qui ont démissionné récemment n’ont pas non plus ménagé le président dans les médias.
Pour Sarkozy le calcul est simple : en 2017, il y aura deux finalistes, lui et Marine Le Pen. Alors les Français n’auront plus le choix, ils voteront pour lui par défaut, comme c’était le cas il y a quelques années avec Le président Jacques Chirac.
Edwy Plenel, un des rares journalistes incorruptibles qui connaît bien Nicolas Sarkozy de très près a dit : « La souveraineté du peuple, c’est la nation à l’état abstrait, c’est l’âme du pays ; elle se manifeste sous deux formes : d’une main, elle écrit, c’est la liberté de la presse ; de l’autre, elle vote, c’est le suffrage universel. »
Par Mustpha Bouhaddar.
