DSC_6358La 4ème rencontre internationale sur la migration (dont le thème cette année fut  « Les Marocains du Monde, acteurs du développement du Pays » a réuni, le 15 novembre dernier, des experts dans les domaines des neurosciences, des séances de la terre, des changements climatiques, de l’environnement… dont voici les Résumées des communications orales :

Le GDRI France-Maroc de Neurosciences: Une initiative structurante dans un domaine stratégique

Par Dr Driss Boussaoud, Directeur de recherche au CNRS(France)

RÉSUMÉ DE LA COMMUNICATION :Le cerveau et ses maladies sont un enjeu majeur de santé public, au Maroc comme dans le reste du monde. Les fonctions mentales conditionnement la réussite scolaire de l’enfant et, devenu adulte, son intégration sociale et professionnelle. Leur dysfonctionnement entrave l’équilibre familial et social, engendre des souffrances et des coûts économiques colossaux. Aussi, les neurosciences sont au centre des priorités des pays développés, qui ont augmenté le budget de la recherche sur le fonctionnement normal et pathologique du cerveau. La neurotoxicité environnementale (métaux lourds), celle liée à la consommation de plantes (fenugrec) ou de drogues d’abus (cannabis), constitue un enjeu socio-économique majeur, et une problématique transversale aux neurosciences. Pour renforcer la coopération dans ce domaine, les chercheurs Marocains et Français ont créé depuis Janvier 2008, un Groupement de Recherche International (GDRI) de Neurosciences (CNRS, CNRST & INSERM). Cette initiative s’est élargie pour former un large réseau méditerranéen de Neurosciences financé par l’Europe (NEUROMED), réunissant 2000 chercheurs répartis dans 7 pays méditerranéens. Tous les aspects des neurosciences sont abordés : de l’adaptation au désert aux maladies neurodégénératives et psychiatriques et la neurorobotique. Le GDRI apporte une contribution originale autour des maladies neurodégénératives (Parkinson) en relation avec la neurotoxicité.

Modélisation et Détection de la salinité et de la sodicité, faibles et modérées, en milieu agricole irrigué à l’aide du capteur ALI de EO-1: Cas de la plaine de Tadla

Par Abderrazzak Bennari, Dr Professeur Géomatique et SIG, Arabian Gulf University, Bahreïn.

RÉSUMÉ DE LA COMMUNICATION : Au fur et à mesure que la population mondiale augmente, l’intensification agricole impose une pression accrue sur les terres irriguées et productives, notamment dans les régions arides et semi-arides. Dans ces régions, la forte utilisation des ressources en eau de surface et souterraine sont les causes principales de la salinité et de la dégradation du sol. Entre autres, l’impact des changements climatiques et du réchauffement de la planète a des répercussions graves sur l’agriculture dans ces régions en ce qui a trait au cycle de l’eau. Durant les trois dernières décennies, la sécheresse a frappé non seulement les zones basées sur une agriculture pluviale dite “Boure”, mais aussi les périmètres irrigués, à cause de l’augmentation des températures et de la diminution des précipitations. Cette situation cause des pénuries d’eau dans les barrages hydroélectriques et même dans la nappe souterraine, ce qui limite l’accessibilité à l’eau et, par conséquent, la production agricole. Incidemment, elle catalyse la vulnérabilité des terres agricoles par une forte augmentation du taux de la salinité et par une accélération des phénomènes de l’érosion et de la désertification.

Cette recherche vise à étudier pour la première fois le potentiel du capteur ALI-EO-1 pour l’identification et la cartographie de la salinité et la sodicité, faibles et modérées, du périmètre irrigué de la plaine du Tadla au Maroc. Pour atteindre nos objectifs, trois différentes et indépendantes sources de données ont été exploitées : des données spéctroradiométriques acquises au sol, des analyses au laboratoire et des données image. Les données spéctroradiométriques des sols ont été ré échantillonnées et soumis à une convolution spectrale selon les réponses des filtres caractérisant les bandes spectrales du capteur ALI EO-1. Quant aux données images, elles ont été corrigées de différents effets atmosphériques et étalonnées des anomalies radiométriques relatives au capteur. Les résultats ont été validés par rapport à la vérité terrain. Notre méthodologie est basée sur les étapes suivantes :

1.Caractérisations spectrales des sols à différents niveaux de la salinité et de la sodicité.

2.Analyse au laboratoire des échantillons de sols afin de connaître leur conductivité électrique (CE) et leur pH.

3.Analyse du comportement spectral de la salinité et de la sodicité, notamment faibles et modérés, dans les bandes du capteur ALI à la lumière des analyses au laboratoire.

4.Établissement de relations semi empiriques entre la CE et les indices spectraux (discutés ci-dessus) dérivés à partir des mesures spéctroradiométriques au sol pour la mise au point sur la relation qui offre le modèle de prédiction le plus précis pour la cartographie des phénomènes de salinité et de sodicité.

5.Application de la relation obtenue au point 4 sur l’image ALI EO-1 et la validation des résultats par rapport à la vérité terrain.

Nécessité d’une étude globale de la vulnérabilité de la cote marocaine face aux changements climatiques

Par Abderrahman El Fouladi, Ph.D.,Géo Planète Solutions – Canada –

RÉSUMÉ DE LA COMMUNICATION : Les changements climatiques apportent dans leur sillage la richesse pour les uns et la pauvreté pour les autres. L’ironie du sort fait que ce sont les pays les plus pauvres qui subiraient les impacts les plus négatifs.

Concernant le contexte régional, les pays dans la sphère d’influence du Maroc seraient exposés à la sécheresse et, par conséquent à une pénurie alimentaire. D’où l’augmentation de l’immigration vers le Maroc ou à travers le Maroc vers l’Europe.

Outre cette immigration internationale, l’exode rural vers les zones côtières pourrait s’exacerber. En effet, stabilisé voir éradiqué grâce à des politiques éclairées (INDH), cet exode pourrait être catalysé par la pénurie des ressources hydriques et la dégradation des conditions climatiques dans certaines zones et refoulerait les populations vers les zones côtières déjà saturées dans certains endroits. Or ces zones côtières seraient, à leur tour, menacées par la Hausse du niveau moyen de la mer induite par ces changements climatiques !

Lors de cette présentation, l’auteur, à la lumière des études qu’il avait effectuées à Trinidad, en Guyane, en Haïti et au Royaume du Bhoutan, amorcera une réflexion sur l’optimisation de la gestion intégrée des zones côtières marocaines ainsi que sur l’augmentation des capacités d’adaptation du Maroc face à ces impacts (sécheresse, hausse du niveau moyen de la mer, réfugiés climatiques internationaux et exode climatique national).

Rôle de la Diaspora Marocaine en Espagne dans la coopération Maroco-Espagnole

Par Mohammed Haidour, Expert au Comité économique et Social européen pour l’avis sur l’accord de libre échange entre le Maroc et l’Union Européenne en 2013/14

RÉSUMÉ DE LA COMMUNICATION : des relations entre le Maroc et l’Espagne selon une perspective générale qui touchera la situation de la diaspora marocaine en Espagne, les échanges économiques et culturelles et les perspectives de coopération sachant que l’Espagne est actuellement le deuxième partenaire économique du Maroc après la France; avec une tendance claire à la dépasser au moyen terme.

D’autre part, dans le domaine des relations stratégiques entre les deux pays l’Espagne dans ses différents initiatives politiques considère le Maroc comme un pays allié.

Évidement il reste encore beaucoup de choses à faire mais ce qui est clair c’est qu’il y’a une volonté politique dans le but de faire de la relation entre les deux pays un pont qui va dans les deux sens: d’une part vers l’Union Européenne et d’autre part vers l’Afrique.

Témoignage d’une Immigrante hors pair: Souad Elmallem, femme d’entreprise et femme de cœur ou l’art de passer du rêve à la réalité

Par Souad Elmallem, Représentante en chef, Afrique de Bombardier Aéronautique (Canada)

RÉSUMÉ DE LA COMMUNICATION : Sur le plan de l’immigration, une intégration réussie, tant pour le pays d’accueil que celui d’origine, implique une participation active des immigrants à leur nouveau milieu, de manière à agir comme citoyens à part entière. Il leur faut, toutefois,garder un lien étroit avec leur patrie, ceci leur permettant d’instaurer, à distance, stratégies et solutions les plus appropriées pour répondre aux enjeux auxquels celle-ci est confrontée, et en relever tous les défis. Au travers des secteurs d’activités dans lesquels la diaspora œuvre, elle peut repérer, analyser et promouvoir les opportunités favorables au développement de partenariats gagnant-gagnant et devenir ainsi le pont reliant les deux nations. La concrétisation de ces projets ou rêves s’avère, cependant, un travail de longue haleine, nécessitant beaucoup de volonté et de persévérance.

Pour conclure, le secret de la réussite réside dans cette formule : un brin de folie pour rêver en grand, une vision stratégique pour cadrer l’ensemble, du courage pour oser, de la ténacité pour finaliser son rêve et beaucoup de leadership pour motiver les gens et les inciter à s’engager dans l’aventure.

 Le Maroc devrait associer recherche et innovation pour renforcer la compétitivité

Par Majid Bellamine, Dr, Pr. Chercheur Institut Max-Planck – Allemagne-

RÉSUMÉ DE LA COMMUNICATION : L’urgence aujourd’hui c’est de faire avancer le pays de la façon la plus rassemblée possible. Cela signifie – rattraper le train – de la croissance et de l’innovation, en s’interrogeant sur les buts à atteindre et la trajectoire à choisir.

C’est renouer avec la passion du progrès en tous domaines, scientifiques et techniques, mais aussi économiques, sociaux et environnementaux. C’est enfin retrouver le chemin d’une stratégie collective et concertée avec toutes les forces prêtes à faire converger leur action.

Il est temps que le Maroc soit en mesure, en puisant dans son histoire, d’élaborer de nouvelles propositions pour sortir de ce que certains ont appelé la  » culture de l’inespoir  » .

C’est dans cet esprit qu’il faudrait créer un organisme de prospective et d’études. Ce dernier aura une vocation à devenir le

 » Juge d’instruction des problèmes complexes « .

Il s’agit d’éclairer l’avenir en organisant sur les sujets, dont l’organisme est saisi, une réflexion concertée permettant des choix politiques reposant sur une forte cohérence stratégique. La réforme proposée ne prévoit pas le retour à une quelconque planification des évolutions économiques, sociales et environnementales de notre pays. Mais le choix d’un travail concerté sur les orientations de moyen terme tout autant que la recherche des cohérences sont essentiels. Retrouver la confiance, dans la société, dans l’économie, dans l’État et dans les institutions suppose de comprendre la complexité du monde dans lequel nous sommes et ne peut se faire qu’en mobilisant méthodiquement une intelligence collective.

L’innovation est un moteur essentiel du progrès et de la croissance. Une mise en œuvre d’une stratégie nationale de recherche et d’innovation au Maroc, permettrait de créer des alliances thématiques, regroupant les principaux acteurs de la recherche publique par secteur, afin qu’ils élaborent des programmes transversaux et nouent des partenariats avec les entreprises travaillant dans le même domaine (santé, énergie, numérique, environnement, ou encore sciences humaines et sociales). Cette action aurait pour objet de faire un premier bilan d’étape, afin de mesurer l’apport de ces nouvelles structures au développement et à la valorisation de la recherche Marocaine.

  • Quelles sont les conditions nécessaires pour que l’innovation ait un rôle moteur dans la société moderne?
  • Comment peut-on tirer les leçons des expériences réussies mais aussi des échecs, en tenant compte de la spécificité du système Marocain de recherche et de stimulation de l’innovation ?
  • Peut-on mettre en place une stratégie nouvelle permettant de rendre notre pays plus innovant ?
  • Comment faciliter le dialogue entre experts, politiques, industriels et citoyens pour rendre l’innovation plus dynamique ?
  • Quels sont les politiques et les outils qui permettraient de mieux évaluer les risques au regard des bénéfices et de rendre l’innovation plus dynamique ?

Pour répondre à ces questions, il faudrait engager une étude au Maroc sur

« L’innovation à l’épreuve des peurs et des risques » qui conduirait à organiser des rencontres, forums et des journées d’études et surtout des actions concertées entre personnes relevant de la matière, afin de vérifier si notre recherche serait au niveau de la recherche au plan International et si les priorités qu’elle poursuit étaient pertinentes. Cela leur permettrait de mettre en évidence plusieurs modèles organisationnels dont le Maroc pourrait s’inspirer de prendre la mesure du débat au niveau mondial sur les nanotechnologies et autres, qui font l’objet de controverses particulières et d’approches culturelles différentes selon les pays.

« La Plateforme Méditerranéenne des Connaissances sur l’Eau: Le Maroc comme Pays Pilote »

Par Dr Jauad El Kharraz, Chercheur (Intergovernmental framework for EU Coopération in Science & Technology )

RÉSUMÉ DE LA COMMUNICATION : La Plateforme Méditerranéenne des Connaissances sur l’Eau est un projet régional qui a obtenu en 2014 la labellisation du secrétariat de l’Union pour la Méditerranée (UpM), et composé de deux sous-projets complémentaires: la création de systèmes nationaux d’information sur l’eau (SNIE) et la préparation d’un Livre Blanc sur l’eau en Méditerranée.

La mise en place des SNIE est, en effet, un préalable incontournable pour le développement de politiques durables de gestion intégrée des ressources en eau et leur adaptation au changement climatique.

La réalisation de SNIE sera menée dans 4 pays pilotes déjà engagés dans cette démarche (Maroc, Tunisie, Liban et Jordanie). Le Maroc est engagé dans les activités du SEMIDE depuis son lancement officiel en 1999 à le Ministère délégué auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Chargé de l’Eau. Parmi les résultats attendus de ce projet : Un SNIE opérationnel au Maroc, fournissant les données nécessaires à toutes les instances du gouvernement et des institutions publiques pour le développement socio-économique et une gestion durable des ressources en eau. La gestion des données sera renforcée avec une approche gagnant-gagnant pour toutes les institutions impliquées afin de garantir le succès et une meilleure appropriation.

 Approche Canadienne pour la réduction des couts et de l’empreinte environnementale des Technologies de l’information (TI). Applicabilité du Model Canadien au contexte Marocain

Par Abdelaziz Essoltani, Ph.D., Ministère des Pèches et Océan (Canada)

RÉSUMÉ DE LA COMMUNICATION :

En première partie, la présentation a traité de l’emprunte de carbone des centres de données informatiques  et des moyens et techniques pour la réduire tout en améliorant l’efficacité des serveurs et les coûts reliés à la gestion de ces centres.  La deuxième partie de la présentation a traité de l’expérience du gouvernement du Canada dans la consolidation des centres des données gouvernementaux.

Source : Volume XII, N°16, pages 10 et 14, Décembre 2014, Maghreb Canada Express.

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