Politique énergétique 2016-2030 du Québec
Un virage historique salué par les groupes écologistes et les acteurs économiques
Conscient des risques que représentent les dérèglements climatiques, le gouvernement québécois, résolument engagé à se doter d’une économie résistante à ce phénomène et productrice de peu d’émissions de carbone, a dévoilé sa nouvelle politique énergétique 2016-2030, qui constitue, de l’avis des groupes écologistes et des acteurs économiques, un virage historique permettant à la Province d’aspirer à un avenir écoefficient et plus prospère.
En effet, grâce à cette politique énergétique présentée le mois dernier, le gouvernement de Philippe Couillard entend opérer une transformation majeure du portrait énergétique québécois à l’horizon 2030, à même de faire de la Province un chef de file nord-américain en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, et bâtir ainsi une économie nouvelle, forte et à faible empreinte carbone.
Cette politique à laquelle une enveloppe de 4 milliards de dollars sera allouée sur 15 ans propose une vision et des cibles illustrant les progrès que tous les types de consommateurs (citoyen ou entreprise), sont invités à accomplir ou dont ils bénéficieront directement.
A travers ce nouveau pacte énergétique, le gouvernement libéral vise à privilégier une économie faible en carbone, à mettre en valeur de façon optimale les ressources énergétiques de la province, à favoriser une consommation responsable, à tirer pleinement profit du potentiel de l’efficacité énergétique et à stimuler la chaîne de l’innovation.
Ainsi, d’ici à 2030, le gouvernement se fixe comme cibles d’améliorer de 15% l’efficacité avec laquelle l’énergie est utilisée, de réduire de 40% la quantité de produits pétroliers consommés, d’éliminer l’utilisation du charbon thermique, d’augmenter de 25% la production d’énergies renouvelables, et de hausser de 50% la production de bioénergie.
Guichet unique pour la transition énergétique
Dans le cadre de cette politique, Québec propose aussi la création d’un nouvel organisme qui regroupera en une seule administration les services et programmes offerts par les différents ministères et organisations, et sera responsable de tous les volets de la transition énergétique.
Il aura notamment pour mission de coordonner la mise en oeuvre de tous les programmes d’efficacité, de substitution et d’innovation énergétiques en finançant les entreprises de technologies vertes, de conseiller le gouvernement, de façon proactive, sur les normes et règlements et les éléments pouvant influencer la consommation énergétique, d’assurer l’atteinte des cibles minimales du gouvernement en termes d’efficacité énergétique et proposer des cibles additionnelles au besoin, et d’observer et analyser l’état de la situation énergétique au Québec et la progression de sa transition au regard des objectifs définis.
Pour M. Couillard, cette politique énergétique permettra au Québec d’entrer de plain-pied dans l’économie du 21ème siècle et de se positionner parmi les sociétés qui réussiront la transition vers une nouvelle économie forte, diversifiée et à faible émission de CO2.
Il a précisé que ce nouveau pacte permettra de poursuivre l’engagement concret du Québec dans la lutte nationale et internationale contre les changements climatiques, relevant que la Province a tous les atouts pour devenir un «leader» en matière d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique et d’innovation.
Même son de cloche chez le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand qui a soutenu que cette politique, fruit de multiples réflexions et débats, contribuera au renforcement du leadership du Québec en la matière, ajoutant qu’elle prouve la possibilité d’enclencher une réelle décarbonisation de l’économie québécoise. Selon lui, l’efficacité et la substitution énergétiques ainsi que les changements de comportements sont les trois piliers d’une transition énergétique réussie.
Une québécoise économie forte et décarbonée
Lui emboîtant le pas, la ministre de l’Economie, Dominique Anglade a indiqué que la politique énergétique propose un nouveau modèle innovant de consommation et de développement économique, de même qu’elle offrira davantage de soutien aux entreprises et à l’ensemble de la population dans leurs efforts pour consommer moins d’énergie, et ce, afin de construire une économie forte et décarbonnée.
Elle a, dans ce cadre, signalé que cette politique offrira de nouvelles perspectives et une meilleure prévisibilité pour les entreprises, ce qui leur permettra d’investir pour se hisser en tête du peloton et permettre au Québec de poursuivre sa transition vers la décarbonisation de son économie.
Dès la présentation des grands axes de cette politique énergétique, les réactions positives se sont multipliées aussi bien de la part des groupes écologistes que des acteurs économiques qui ont salué un changement de cap majeur dans la politique énergétique de la province.
Ainsi, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) a indiqué que cette politique énergétique «incarne et cristallise une vision rassembleuse et mobilisatrice du développement du Québec autour de la transition énergétique», ajoutant que les nouvelles orientations jettent les bases d’un projet de société ambitieux, certes, mais nécessaire pour répondre aux défis actuels et atteindre les cibles de réduction des émissions de Gaz à effet de serre (GES).
L’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER) s’est, elle aussi, réjouie de ce virage vers une économie basée sur la décarbonisation et la transition énergétique, ainsi que des différentes cibles établies pour faire de la transition énergétique un moteur de développement économique.
Notant que cette politique et les cibles qu’elle comporte font du Québec un véritable marché pour le développement de différents types d’énergie renouvelable, l’Association a insisté qu’il est crucial de s’atteler dès maintenant à l’élaboration des plans d’action annoncés par le gouvernement, car au-delà des politiques, ce sont des projets et un environnement d’affaires prévisible qui rendront possible l’atteinte des objectifs.
Virage accéléré vers une économie verte
De son côté, «SWITCH», l’Alliance pour une économie verte au Québec, a loué ladite politique qui démontre la volonté du gouvernement d’accélérer le virage vers une économie plus verte, estimant que l’Exécutif a fait des choix qui concordent avec son engagement à lutter contre les changements climatiques.
Dans la même veine, l’organisme «Equiterre» a affirmé que cette politique vise notamment à s’arrimer avec les objectifs de réduction de GES à l’horizon 2030, tout en se félicitant que le Québec a fait un pas de plus vers une société sobre en carbone et mis en avant l’efficacité énergétique.
Néanmoins, il a indiqué que le gouvernement doit donner un coup d’accélérateur si la province veut atteindre les objectifs de réduction de GES qu’elle s’est fixés à l’horizon 2020 et 2030.
Le milieu économique et des affaires a lui aussi accueilli favorablement cette politique énergétique prometteuse élaborée par le gouvernement Couillard afin de devenir l’un des leaders dans ce secteur.
Soutien et accompagnement des PME
A cet égard, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’est félicitée des grands axes de cette politique qui présente des objectifs ambitieux en faveur d’une transition énergétique, notant toutefois qu’il est essentiel de veiller à ce que les plans d’action prévus offriront aux PME le soutien et l’accompagnement nécessaires pour les aider à entreprendre le virage éco-énergétique.
Dans la même lignée, le conseil du Patronat du Québec (CPQ) a qualifié d’«ambitieuse» cette vision, dont la mise en œuvre devra se porter garante d’une plus grande prospérité pour la province et d’une économie plus sobre en carbone, ajoutant que les grandes orientations et les phases de leur mise en œuvre seront déterminantes car les objectifs sont ambitieux et exigeants.
Le CPQ a indiqué que le gouvernement doit aussi s’assurer de la stabilité et de la prévisibilité d’un environnement d’affaires intrinsèquement risqué pour les entreprises et les investisseurs, fortement exposés à la concurrence mondiale.
Développement énergétique éco-responsable
Pour sa part, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a déclaré que les orientations de cette politique favoriseront le développement responsable du potentiel énergétique du Québec et de ses régions.
Selon la FCCQ, cette vision énergétique «plurielle» constitue un levier pour l’attraction d’investissements et les exportations québécoises et offre des moyens pour parvenir à conjuguer les aspirations ambitieuses du Québec en matière d’économie verte et de développement économique.
En somme, tous les observateurs s’accordent à dire que la politique énergétique 2016-2030 constitue un jalon important pour le développement énergétique et la lutte contre les changements climatiques au Québec, d’autant plus qu’à travers ce changement de cap, le gouvernement Couillard demeure résolu à faire de la province un «leader mondial» de la production d’énergie verte et à lui assurer un avenir propre et prospère dans le cadre d’une économie éco-responsable.
Analyse selon la MAP
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