Une transformation bien amorcée en matière d’immigration, de participation et d’inclusion
Selon le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), l’année financière 2016-2017 sera marquée par de grands changements dans l’action du Québec en matière d’immigration, de participation et d’inclusion. La ministre Kathleen Weil a en effet amorcé une réforme majeure en dévoilant la nouvelle Politique québécoise en matière d’immigration, de participation et d’inclusion, Ensemble, nous sommes le Québec, et sa Stratégie d’action 2016-2021, et en faisant adopter la nouvelle Loi sur l’immigration au Québec.
Transformation en profondeur du processus de sélection
En plus de doter le Québec d’une vision de l’immigration plus adaptée à sa réalité, ces nouveaux outils permettront de transformer en profondeur la façon de sélectionner les personnes immigrantes, en particulier les travailleuses et travailleurs qualifiés. La prestation des services offerts aux personnes immigrantes en matière de francisation, de participation et d’inclusion sera également revue. À terme, le Québec disposera d’un système d’immigration lui permettant de mieux sélectionner, mieux intégrer et mieux vivre ensemble.
« Au cours des deux dernières années, nous avons effectué un travail de fond pour faciliter l’inclusion et la participation des personnes issues de l’immigration et des minorités ethnoculturelles. Avec la nouvelle Politique et sa stratégie d’action, nous faisons appel à la mobilisation de tous les acteurs de la société pour que les Québécoises et Québécois de toutes origines puissent contribuer, à la hauteur de leur potentiel, à la prospérité du Québec et à la vitalité de la langue française, et pour que toutes et tous sentent qu’ils appartiennent à la société québécoise et participent à son développement social, culturel et économique », a déclaré la ministre Kathleen Weil.
Bilan des admissions depuis 2014
La planification de l’immigration 2012-2015 a fait en sorte que le volume des admissions se stabilise à une moyenne annuelle de 50 000 personnes.
L’immigration économique, qui inclut les travailleuses et travailleurs qualifiés et les gens d’affaires, représente la majeure partie des immigrants admis au Québec. La proportion des travailleuses et travailleurs qualifiés sélectionnés grâce au Programme de l’expérience québécoise (PEQ) a augmenté en 2015, représentant 23 % de tous les travailleurs qualifiés sélectionnés.
Le nouveau système d’immigration basé sur la déclaration d’intérêt modifiera considérablement nos façons de faire en matière d’immigration économique en permettant la sélection, en continu et en temps réel, de personnes dont le profil répond aux besoins évolutifs du Québec. La nouvelle loi sur l’immigration accorde au Québec les pouvoirs nécessaires pour mettre en place ce nouveau système et réitère son engagement à faciliter l’obtention d’un statut permanent pour les travailleurs temporaires et les étudiants étrangers.
L’accueil des personnes réfugiées syriennes demeure une opération importante. Au 30 mars 2016, le Québec avait accueilli 5 332 personnes, dont 4 445 parrainées et 887 prises en charge par l’État. La ministre Weil s’est dite « très fière de l’accueil réservé aux personnes réfugiées syriennes et des témoignages chaleureux et inclusifs qui se sont fait entendre partout au Québec. »
La ministre a rappelé qu’une consultation publique sur la prochaine planification pluriannuelle de l’immigration se tiendra sous peu en vue de déterminer les volumes et la composition de l’immigration que le Québec veut accueillir dans les prochaines années. Cette planification prendra assise sur la nouvelle Politique et sa stratégie d’action.
Le français, langue d’intégration
Au cours des dernières années, l’importance accordée à la connaissance du français dans le cadre de la sélection a fait bondir la proportion des personnes qui déclarent connaître le français à l’admission. En 20 ans, la proportion des personnes connaissant le français au moment de leur admission a presque doublé, passant de 35,1 % (1990-1994) à 61,3 % (2010-2014). Chez les travailleurs qualifiés, cette proportion dépasse même 90 % pour les requérants principaux.
De 2014 à 2016, cette situation s’est traduite par une baisse de la demande de cours de français à temps complet du Ministère. L’arrivée massive des personnes réfugiées syriennes pourrait toutefois faire augmenter la participation à ces cours. Notons, par ailleurs, que la demande et la fréquentation des cours à temps partiel sont en hausse.
Le gouvernement du Québec a mis en place divers moyens pour que les personnes immigrantes nouvellement arrivées puissent apprendre le français. Ainsi, les données de 2012 démontrent que 86 % des personnes immigrantes, soit connaissaient déjà le français, étaient en francisation ou étaient des enfants fréquentant l’école en français.
L’offre de services gouvernementale, de même que l’accent mis sur la sélection francophone, contribuent à favoriser l’inclusion en français des personnes immigrantes. L’Enquête nationale auprès des ménages de 2011 avait révélé que la grande majorité des personnes immigrantes résidant au Québec connaissent le français (79,2 %). Chez les personnes immigrantes d’arrivée récente (2001 à 2011), dont le français n’est pas la langue maternelle, cette connaissance atteint 82,1 %; elle est de 77,1 % pour celles arrivées avant 1991; et de près de 50 % pour celles arrivées en 1971.
La Stratégie d’action Ensemble, nous sommes le Québec fait de la francisation un élément clé de l’intégration des personnes immigrantes et mise sur des actions et des services plus ciblés en fonction de leur profil et favorisant une intégration professionnelle à la hauteur de leurs compétences. Pour 2016-2017, 5,25 M$ ont été accordés au financement de la Stratégie, dont 1,3 M$ sera consacré aux mesures en francisation. De plus, le Budget 2016-2017 a octroyé au MIDI 4 M$ supplémentaires pour promouvoir et augmenter l’apprentissage du français chez les nouveaux arrivants, ce qui porte le total alloué à la francisation à plus de 70 M$ – un sommet historique.
« Le gouvernement et la population québécoise partagent la conviction que la connaissance du français est incontournable pour une participation réussie des personnes immigrantes à la vie économique et sociale. L’immigration contribue à la pérennité et à la vitalité du français au Québec », a souligné la ministre Kathleen Weil.
Agir ensemble pour l’inclusion
Les services d’intégration offerts par le MIDI visent à faciliter la pleine participation, en français, des personnes immigrantes au développement du Québec. Les personnes sélectionnées sont incitées à amorcer leurs démarches d’intégration depuis l’étranger. Les technologies de l’information, qui facilitent déjà ces démarches, serviront d’appui aux interventions plus ciblées prévues dans la Stratégie d’action, qui tiennent compte du profil des personnes immigrantes et de l’évolution de leurs besoins pendant leur parcours d’intégration.
Parmi les services d’intégration du Ministère offerts en ligne, c’est le Plan d’action personnalisé qui a connu la plus forte hausse de fréquentation; en 2015-2016, le nombre de téléchargements (104 029) a été quatre fois plus élevé que l’année antérieure. Le Guide Apprendre le Québec qui l’accompagne fournit de l’information essentielle sur les démarches à réaliser pour réussir son intégration.
Les personnes sélectionnées disposent également du Service d’intégration en ligne (SIEL), qui les informe sur divers aspects de la société québécoise, dont le marché du travail et les valeurs démocratiques. La fréquentation du SIEL se maintient à plus de 2 000 personnes depuis sa mise en service.
Le Ministère s’appuie également sur un réseau de 93 partenaires, présents dans chacune des régions du Québec, qui soutiennent l’intégration des personnes immigrantes par des formations de groupe et des rencontres individuelles.
Reconnaissance des compétences et établissement durable en région
La reconnaissance des compétences que les personnes immigrantes ont acquises à l’étranger fait partie des priorités du gouvernement et tient une place importante dans la Stratégie d’action. Le Comité interministériel sur la reconnaissance des compétences des personnes immigrantes formées à l’étranger, mis en place en 2014, a déjà adopté une série de mesures à effet rapide pour accélérer cette reconnaissance et déposera son rapport final et ses recommandations d’ici l’été 2016.
L’établissement durable des personnes immigrantes dans les régions du Québec s’inscrit dans les orientations de la Stratégie d’action. À court terme, des partenariats seront établis avec les municipalités et les acteurs régionaux pour poursuivre l’édification de collectivités plus accueillantes et inclusives. « Certaines initiatives que nous avons mises en place ont déjà porté des fruits : 22 % des personnes immigrantes admises entre 2004 et 2013 habitaient toujours à l’extérieur de la région de Montréal en janvier 2015, alors que cette proportion était de seulement 16,9 % dix ans plus tôt », a noté la ministre.
D’après un communiqué du MIDI
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