RAM 20-6-12 (1)Si la question m’avait été posée au début de cette année, ma réponse aurait été: « Personne » ! Mais après ce voyage au Maroc, du 15 février dernier, «Personne» a fait des petits !

Ah ! La Royal Air Maroc (RAM); cette compagnie de transport qui a été (et qui restera sans doute) notre fierté nationale malgré nos coups de gueule car qui connaît les marocains sait que leurs engueulades sont (souvent) des déclarations d’Amour !

Ce fut il y a un bon bout de temps, quand le verbe «dégager» était devenu à la mode au Maghreb (Printemps Arabe oblige), des voyageurs mécontents criaient à se pourfendre les poumons, à l’aéroport P.E. Trudeau de Montréal:

– La RAM..! Dégage !

– C’est ça ! Avais-je marmonné, moi qui étais du voyage : Comme ça on va rentrer plus rapidement au pays à la nage !

Mais que reproche-t-on exactement à la RAM ? Tout d’abord le retard !

Un ami d’Haïti (qui n’avait jamais voyagé avec cette compagnie en passant) s’était esclaffé lors d’une conversation (amicale) : «Ah la RAM… cette Reine du retard !» Ce fut juste après mon atterrissage en Haïti en provenance de Montréal et après une escale à Miami. Le premier avion d’American Ailines est parti avec un retard d’une heure. Le second , de la même compagnie, a abandonné mes bagages à l’aéroport de transit, à cause du retard du premier.

Des anecdotes comme celles-ci , il y en a à la pelle et impliquent toutes les compagnies aériennes du monde; et les raconter n’effacera pas les préjugés pour autant… Un retard. Ça coûte très cher et rares sont les compagnies aériennes qui font exprès de jeter de l’argent par les hublots en frais d’immobilisation… Surtout sur le tarmac d’un aéroport étranger; La vocation première d’un avion étant, bien sûr, de voler.

Mais le diable est dans les détails !

Et les détails qui portent préjudice à la compagnie nationale malgré la qualification de ses pilotes, de son personnel naviguant et d’entretien (des réacteurs et des instruments de vol), il y en a beaucoup : Un service qui fait sourciller, certains dossiers de sièges qui désobéissent au consignes de décollage,  des écouteurs qui ne fonctionnent pas… Tenez, sur le vol AT 207 du 15 février dernier, j’avais même eu des écouteurs «Deux pour un» : Ils vous jouent de la musique occidentale dans l’oreille gauche et Bajeddoub dans l’oreille droit !

Et cette charmante hôtesse de l’air qui change son sourire angélique illico presto contre un regard foudroyant sitôt qu’elle a dans le collimateur un Schwartzkoff (Khal Erras en marocain) !

Un voyageur, visiblement adepte de ces nectars qu’on sert à doses homéopathiques sur les longs courriers, pour agrémenter les repas et faire de la publicité aux caves nationales, risque à l’adresse de l’hôtesse :

– Pourrais-je en avoir un autre, s’il vous plaît ?

– Attends que tout le monde soit servi d’abord ! Lança l’hôtesse d’un ton irrité qui en dit long sur les répliques pouvant pleuvoir au cas où l’adapte de Bacchus se risque d’insister… Des répliques du genre : « Estimes-toi heureux que je n’applique pas l’article 3 de la constitution à la lettre» ou «Mon avion n’est pas un bar à ce que je sache»

Le pauvre téméraire encaisse de plein fouet toute l’énergie du regard foudroyant de l’hôtesse tout en l’empêchant d’aller trouer la carlingue du Boeing 767! Un effort qui lui coupa le souffle et la réplique.

Le repas fut terminé depuis un bout de temps, et voyant les hôtesses tarder à venir ramasser les plateaux, je me risque, quant à moi, à l’extérieur de mon siège pour aller aux toilettes.

Afin d’éviter à quelqu’un de marcher dans ce plateau, et pour soulager mon voisin qui m’avait aidé à regagner le couloir, j’ai cru bon de prendre avec moi (mon plateau) et le déposer dans la sorte de cuisine volante.

Quand l’Amazone volante est venue débarrasser les tablettes, j’ai eu droit sans ménagement à un «où est passé ton plateau ?».

J’ai cru bon de répondre que je l’ai mangé.

L’hôtesse qui a perdu certaines qualités professionnelles mais pas son humour risque un sourire. J’en profite pour demander un café. Mais elle redevient elle-même et me lance un «attends qu’on débarrasse tout ça d’abord»

Le «tout ça» était apparemment long à ramasser car voilà qu’on serve le petit-déjeuner sans que mon café arrive !

Ma frustration fut oubliée quand le pilote se mit à perdre de l’altitude pour atterrir.  Et il le fit si vite que la pression sur mes tympans fut intolérable !

J’ai déjà eu deux, même 3 décollages atterrissages, en l’espace d’un seul voyage, pas plus loin que l’année dernière, sans sentir aucune nuisance ! Ai-je maintenant un problème, genre sinusite ?

Apparemment non car mon compagnon de voyage a eu la même sensation et nos oreilles ont souffert des jours de suite ! Et ce qui pointait du doigt la pression dans la cabine, fut le voyage du retour, onze jours plus tard : Le vol AT 208 s’est déroulé sans anicroche aucune… Si ce n’était  un (autre) voisin de siège qui veut à tout prix m’imposer la lecture de l’un de ses journaux, au point où je me mis à douter sérieusement de sa santé mentale !

J’ai fini par comprendre pourquoi le Monsieur insistait tant à ce que je plonge dans la lecture, d’un article sur le mouvement du 20 février, quand il redressa une valise (dont la place serait mieux dans la soute à bagage) pour en faire une sorte de table !

Croyant que je dormais ( ce que je faisais… Mais d’un œil seulement) il ouvrit sa valise, en sortit une bouteille de vodka d’un litre et se mit à se servir copieusement tout en essayant de cacher son manège… avec ses journaux !

J’ai ouvert les yeux et commandai un café au steward qui passait. L’avion arriva à Montréal avant le café !

 

 

By AEF