C’est le titre du film qui sortira très bientôt au cinéma sur la rappeuse Diam’s de son vrai nom Mélanie. Elle a quitté la scène de l’univers musical en plein gloire et s’est convertie à l’islam comme l’avait fait la star mondiale de la pop, Cat Stevens dans les années 70.

La dernière fois qu’elle est apparue sur scène, c’était en 2009. Dix ans plus tard, Diam’s reste une référence dans le milieu de la musique et du rap français. Ses albums phares, comme Dans ma bulle ou Brut de femme ont marqué toute une génération de fans.

En 2022, après des années de silence, la star revient sous les projecteurs. Elle a co-réalisé un film documentaire sur sa vie avec les cinéastes Houda Benyamina, lauréate de la caméra d’or en 2016 à Cannes pour Divines, et Anne Cissé.

Salam (« paix » en arabe), devrait retracer la vie de l’ancienne rappeuse aux millions de disques vendus, son succès fou mais aussi son retrait de la scène et ses doutes. « Pour la première fois face caméra, elle se confie, sur la gloire, la psychiatrie, la quête de sens et sa conversion à l’Islam ».

Sur les réseaux sociaux, Mélanie Georgiades, de son vrai nom, explique avoir été plusieurs fois approchée par des réalisateurs ou des producteurs qui voulaient consacrer un métrage à la carrière et la jeunesse de Diam’s.

« Pendant des années, on a frappé à ma porte me demandant l’autorisation de mettre ma vie en scène, de la jouer, de l’interpréter. (…) J’avais le sentiment que l’on me demandait de donner les clefs de ma vie pour que d’autres puissent réaliser un film », a-t-elle expliqué dans un post Instagram. Elle ne voulait pas que sa santé mentale fasse l’objet d’un « divertissement » produit par un tiers.

C’est donc pour « raconter sa vérité », et ne pas la laisser « à des inconnus », que Diam’s choisit aujourd’hui de co-réaliser ce film documentaire. Aux côtés de Anne Cissé et Houda Benyamina, Mélanie Georgiades décrit une « aventure pleine de bienveillance », dont elle maîtrise mieux le récit. Elle en est aussi la productrice. « L’espace d’un instant, j’ai voulu retourner sur mes traces (…). Replonger dans mes souvenirs et leur donner vie avec ma plume et la caméra. Retrouver ma mémoire dans les lieux qui m’ont marquée, retrouver les gens qui m’ont tant apporté et qui m’ont aidée à me construire », a confié l’ancienne artiste, aujourd’hui âgée de 41 ans, sur le réseau social.

Plusieurs tentatives de suicide
Manquant d’amour, souffrant d’un mal-être qu’elle a eu du mal à nommer, Diam’s évoque ses deux tentatives de suicide. La première à l’adolescence, la seconde à 27 ans. Sobrement, sans pathos, elle tente d’analyser pourquoi et comment elle en est arrivée là. A chaque fois, elle explique bien ne pas avoir vraiment mesuré la gravité de son acte : parce que personne ne lui a expliqué la valeur de la vie.

Décidément, l’islam apaise les convertis, même les stars. N’en déplaise aux anti-islamistes, Zemmour et compagnie, l’Islam est une religion où on trouve la paix de l’âme.

C’est le cas de Diam’s, l’Islam l’a aidé à voir la vie d’une autre façon et à s’épanouir dans son art. Son dernier album, « SOS » s’est vendu à plus de 300 000 exemplaires, sa tournée, bien que discrète, a eu beaucoup de succès notamment en remplissant deux fois l’Olympia et deux fois le Zénith de Paris, en 2010. Diam’s passe désormais le plus clair de son temps à méditer, à prier et à voir ses proches et sa famille. Délaissant la scène et les studios depuis près de deux ans maintenant, Diam’s semble enfin avoir trouvé la tranquillité. Celle de l’esprit certes, mais peut-être pas encore celle des médias.

Cat Stevens disait : « heureusement, j’ai connu l’islam avant les musulmans », et pour ceux qui diabolisent cette religion, je dis : « Lisez attentivement, le texte, vous verrez que c’est plein de tolérance, d’humanisme et d’altruisme. Le premier verset du Coran s’intitule « lis », oui l’islam ce n’est pas le jihad, c’est la connaissance, c’est la lumière, et c’est normal que Diam’s y trouve son apaisement »

Mustapha Bouhaddar

Par Mustapha Bouhaddar (France) pour Maghreb Canada Express, Vol. XX, N°07 , page 05, MOIS DE JUILLET 2022 .

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