Par Abderrafie Hamdi (Rabat, Maroc)

Il ne serait pas exagéré de dire que le football a depuis longtemps dépassé sa simple dimension sportive pour devenir une activité économique multifacette, mêlant tourisme, industrie, finance et services. Il est donc tout à fait naturel que tout pays souhaite accueillir un événement sportif international de l’envergure de la Coupe du Monde. Un tel événement représente un rêve aussi pour les pays développés que pour les moins développés , tant il a un impact direct à court, moyen et long terme sur le pays .Cependant, cet objectif ne peut être atteint que si les dirigeants et les élites du pays organisateur font preuve d’intelligence économique, en élaborant une stratégie nationale cohérente et inclusive pour gérer les dimensions et les conséquences de cet événement d’envergure mondiale.

À mon avis, le véritable enjeu ne réside pas uniquement dans la dimension économique, mais dans le volet éducatif et pédagogique du processus. Le récent choix de la FIFA en faveur du Maroc pour organiser la Coupe du Monde en 2030 revêt une importance capitale, car il offre une opportunité unique de transformer cette énergie émotionnelle, essentielle pour toute société, en actions concrètes et en réalisations durables.

Ce processus repose sur trois principes fondamentaux et essentiels qui garantissent la réussite, tant au niveau individuel que collectif :

1. La puissance du rêve

“L’avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves.” – Eleanor Roosevelt, coordinatrice de l’équipe ayant rédigé la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948.

Tout a commencé par un rêve et une tentative. Lors de la première candidature du Maroc en 1994, de nombreux pays arabes, africains et autres considéraient cette initiative avec scepticisme. Certains la jugeaient audacieuse, voire irréaliste. Mais le Maroc a persisté, affirmant que cette candidature était avant tout le fruit de sa confiance en ses propres capacités et de sa volonté indéfectible. Il n’a jamais renoncé à son rêve.

2. La persévérance face à l’échec

“Le succès consiste à aller d’échec en échec sans jamais perdre son enthousiasme.” – Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni après la Seconde Guerre mondiale.

Bien que le Maroc n’ait pas réussi à convaincre la FIFA de sa capacité à organiser la Coupe du Monde au départ, en raison d’un dossier trop modeste et de nombreux manques de préparation, le pays n’a pas abandonné. En 1994, 1998, 2006, 2010 et 2026, le Maroc a essuyé des échecs, mais n’a cessé de persévérer. Chaque échec fut une occasion d’apprendre, de se relever, et de continuer à espérer.

3. Travailler pour réaliser ses rêves

“Un rêve devient une réalité lorsqu’on y met le travail nécessaire.” – Paulo Coelho, écrivain brésilien dont les œuvres ont été traduites en 88 langues.

Entre rêve, détermination et travail acharné, le Maroc n’a cessé de construire. Il a toujours cru que le moment viendrait. Le pays a continué d’améliorer ses infrastructures sportives, de former ses ressources humaines, de réformer sa législation et d’améliorer ses pratiques en matière de droits humains, des éléments essentiels pour appuyer sa candidature. Ce travail acharné s’est poursuivi pendant plus de trente ans. Aujourd’hui, la récompense est là : le Maroc sera co-organisateur de la Coupe du Monde 2030 aux côtés de l’Espagne et du Portugal.

Cet accomplissement va bien au-delà du domaine sportif. En effet, ce “ballon magique” a réussi à unir trois pays autrefois divisés par la politique et l’économie. Ce seul fait témoigne de la puissance des rêves et du travail acharné pour établir des ponts de coopération entre les nations.

L’éducation par l’exemple

Je suis convaincu que cette combinaison de rêve, de persévérance et de travail laissera une empreinte profonde dans les esprits et les comportements des Marocains, et particulièrement des jeunes. Au-delà  des conseils et de la beauté du verbe , il demeure que l’éducation par l’exemple est la clé, selon tous les experts en pédagogie. Ce succès doit être perçu comme un phare, un modèle à suivre pour inspirer les générations présentes et futures.

By AEF