Avec la mort de M. Bernard Landry, le Québec vint de perdre, ce 6 novembre 2018, l’un de ses plus grands hommes politiques contemporains; Un homme politique qui sut conquérir sans peine l’estime et le respect de l’extrême majorité des québécois et québécoises, toutes origines et toutes orientations politiques confondues.

Ceux et celles qui ont eu l’opportunité de rencontrer ce grand ancien Premier ministre du Québec, se souviendront toujours de sa bonne humeur contagieuse et de son humour fin et distingué. Lors d’un rassemblement marocain à Montréal auquel il fut convié, il lança à l’intention de Mme Fatima Houda Pepin (qui fut alors députée libérale et qui était présente au même rassemblement) un compliment du genre : « C’est une femme extraordinaire et une très bonne députée. Dommage qu’elle siège du mauvais côté de la chambre »

M. Landry fut l’un des inconditionnels de l’ouverture des québécois et québécoise sur l’Autre et de l’enrichissement du Québec par l’apport de son immigration. En parlant du vote ethnique un jour, il y alla devant les caméras, avec l’entrain qu’on lui connaissait, d’une déclaration du genre : « Ils nous ont prouvé que le pure laine ne s’applique qu’au textile« .

Il fut aussi un défenseur de l’intégration : «Il faut faire comprendre aux immigrants que le Québec est un arbre multiethnique ayant un tronc culturel commun: la langue française ». Avait-il déclaré un jour . Et d’ajouter : « Depuis leur arrivée en Amérique, les Français se sont métissés aux Amérindiens, aux Irlandais, aux Haïtiens. Les nations modernes ne sont pas définies par leur ethnicité».

De quoi donner du courage à certains élus issus des minorités afin de pouvoir parler des leurs : dans les instances gouvernementales et au sein de leurs partis politiques sans se réfugier derrière le prétexte qu’ils furent élus… non pas ‘’juste’’ par le vote des leurs’’ mais surtout par le reste des québécois !  (Et ce ne sont pas là des paroles en l’air hélas)

M. Landry fut un de ces leaders qui sont de toutes les batailles, mais qui savent se placer au dessus des chicanes familiales du Québec. De sa bataille pour l’indépendance on retiendra sa position qui se résume dans sa déclaration : «L’indépendance en soi n’est ni à gauche, ni à droite, elle est en avant»

Par Abderrahman El Fouladi pour Maghreb Canada Express, page 4, Vol. XVI, N°11 , Novembre-Décembre 2018.

Pour lire  l’édition de Novembre-décembre 2018, cliquer sur l’image:

By AEF