Par Said Charchira (*) (Düsseldorf, Allemagne)

L’opération dite : « toile d’araignée », menée par l’Ukraine contre les bases militaires stratégiques russes est décrite par les médias mainstream occidentaux comme audacieuse est une opération, certes réussie, mais qui aurait pu déclencher une troisième mondiale. D’ailleurs, les Ukrainiens la comparent à celle du Pearl Harbor en 1941, qui avait entraîné les USA dans la deuxième guerre mondiale.

Cette opération présente toutes les caractéristiques de vouloir entraîner le conflit vers l’escalade et engendrer une guerre entre la Russie et l’OTAN. En effet, cinq (5) bases aériennes des forces stratégiques russes de l’autre côté de l’oral ont été la cible des drones ukrainiens. Mais, contrairement à ce que disent les Ukrainiens, deux seulement des cinq bases ont été touchés et qui ont subi des dégâts importants. Une opération qui, selon certains experts de renseignent occidentaux a nécessité plus de dix-huit (18) mois de préparation secrètes par les services britanniques en collaboration avec certains services de l’armée ukrainienne.

Il s’agit d’une flotte de drones kamikazes, dissimulés dans de faux plafonds de camions qui ont pu stationner près de ces bases militaires stratégiques. Ces drones ont été ensuite activés à distance en ouvrant les plafonds pour laisser s’échapper des dizaines de drones qui ont ciblé les bases russes. Faut-il rappeler qu’il y a eu avant cette opération un faisceau d’attaques de drones sur des ponts dans des régions que contrôle la Russie en Ukraine et en Crimée.

On peut se demander comment la Russie a laissé ses bombardiers visibles sans protection. Mais en fait, selon les accords Start, ces bombardiers doivent être visibles par satellite pour les autres puissances nucléaires. Les cachés dans des hangars ou sous terrain est contraire à ces accords.

Il est évident que cette opération a révélé des manquements sérieux des services russes de renseignement. Car, il s’agit d’une infiltration, ce qui constitue  une faille considérable. D’autant plus, que  cette opération a été planifiée depuis un an et demie. S’agissant de leur sécurité nucléaire, les responsables russes ne manqueront pas certainement de réagir en conséquence.

Le but de cette opération à la James Bond est d’humilier la Russie et de rééquilibrer la situation militaire désastreuse dans laquelle se trouve l’Ukraine pour négocier à Istanbul dans une position d’égale à égal avec Moscou. Mais, pour certains experts, il s’agit plutôt d’une opération de communication et de propagande. En tout cas, ce n’est pas une méthode pour entrer en discussion même embryonnaire avec la Russie.

Malgré l’immense euphorie des responsables Ukrainiens et leurs alliés, certains experts militaires occidentaux disent que cette opération n’a aucun impact sur le cours de la guerre, puisque les forces russes avancent toujours.

En tout cas, les Ukrainiens et les Britanniques sont en train de mettre en œuvre des provocations pour que la Russie perde  son calme et son sang-froid. Ils espèrent que Poutine se sente déstabilisé  et enchaîne des représailles qui pourraient provoquer l’OTAN. D’ailleurs, au sein du parti des travailleurs du premier ministre britannique Starmer, certain sont conscients du danger et veulent le pousser vers la sortie.

Avec cette opération, les britanniques et leurs alliés européens veulent convaincre les USA que les Ukrainiens sont capables de se battre et peuvent gagner, il faut seulement les aider. Une illusion selon ces mêmes experts qui expliquent qu’en réalité, cette propagande permet de maintenir le Narratif européen pour pouvoir maintenir leur aide militaire à l’Ukraine, laquelle est de plus en plus contestée par leur population.

Pour Moscou, cette opération est un signe que le président Trump n’arrive pas à mener à bien son plan de paix en Ukraine. En effet, tandis qu’il dit qu’il n’était pas au courant, son secrétaire à la défense dit avoir suivi en direct cette attaque. Alors est-ce une magouille à l’américaine ou est-ce que l’État profond américain contrôle de nouveau le président? D’ailleurs, un de ses anciens conseillers, le général Flin, vient de déclarer qu’il est temps que la CIA rende des comptes de ce qu’elle fait en secret notamment avec le M16 britannique depuis le début du conflit sans que le président soit averti.

On peut espérer que pendant le dernier entretien téléphonique entre Trump et Poutine, les deux présidents ont évoqué tout ceci.  En tout cas, l’escalade est apparemment évitée, puisque Poutine a eu comme première réaction de dire à Trump que la paix en Ukraine n’est pas pour l’immédiat, ce qui ne constitue aucunement une escalade. Pour avoir proposé à Trump de l’aider dans les négociations avec l’Iran au sujet de son programme nucléaire, ce que ce dernier a confirmé, on peut en déduire que l’entretien a été cordial.

D’ailleurs, cette opération commence à produire des effets contraires. En effet, le chancelier allemand Merz, qui avait promis de fournir à l’Ukraine des missiles de longue portée, vient de revenir sur sa promesse, après que la Russie lui a fait parvenir un message: « si ces missiles attaquent le sol russe, la Russie considéra que l’Allemagne est directement impliquée dans ce conflit ». Un coup dur pour Zelensky.

Une autre conséquence de cette opération, les exigences de Poutine pour parvenir à un cessez-le-feu se sont durcies. En effet, il exige aujourd’hui que : les occidentaux s’engagent à ce que ni l’Ukraine, ni la Géorgie, ni la Moldavie n’adhéreront à l’OTAN et que cet engagement soit l’objet d’une résolution des Nations-Uns. Il demande aussi la levée complète des sanctions contre la Russie et le retrait des troupes ukrainiennes des quatre Obblastes ainsi que la reconnaisse de la Novorusia comme la Crimée.

Quant à l’exigence d’une élection présidentielle en Ukraine, elle est bien entendu dirigée  contre Zelensky lui-même, dont la présidence est considérée illégitime tant par Poutine que par Trump.

(*) Said Charchira est :

  • Ex-professeur en Histoire politique
  • Ancien directeur du Centre Européen de Recherche et d’Analyse sur la migration
  • Auteur, acteur et observateur de la scène migratoire

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