D’après Antoine Bondaz, spécialiste de la Corée et de la Chine, en Chine ou en Corée, les mesures de restrictions ont consisté dans un premier temps à circonscrire la crise dans l’espace afin que le reste du pays puisse venir en soutien alors qu’en Europe, l’ensemble des pays sont touchés, et dans ces pays l’ensemble des régions sont touchées.

Par ailleurs, les mesures de restrictions adoptées en Chine et en Corée sont beaucoup plus drastiques qu’en France. « En Corée du sud il y a un dépistage systématique avec jusqu’à 25.000 tests par jour et les mesures de distanciation sociale sont extrêmement bien mises en œuvre par les populations.

Selon lui en France, une grande partie de la classe politique « a trop longtemps fermé les yeux. Quant à la discipline de la population, il faut que les gens aient conscience que dans leur village, dans leur quartier il y a des gens contaminés : les images de Paris, c’est quelque chose qu’on n’aurait pas vu en Corée.

Selon le site « Investig’Action » qui tire sa source de « Workers World »,  la Chine est le pays le plus peuplé du monde – environ 1,4 milliard d’habitants – et pourtant le nombre de nouveaux cas est en nette diminution. Nombreuses sont les provinces qui n’ont annoncé aucun nouveau cas depuis plusieurs semaines. Pendant que le gouvernement maintient par précaution des mesures sanitaires adaptées pour contrôler le virus, l’économie et la société se remettent doucement en marche.

La réponse chinoise à l’épidémie a inclus des mesures sans précédent de mises en quarantaine de dizaines de millions de personnes. Les écoles, les usines, les centres commerciaux et les évènements sportifs ont tous été fermés ou annulés, alors que les cas confirmés dans le pays se comptaient encore en centaines, non en milliers.

Une large mobilisation des professionnels de la santé, de l’Armée de Libération Populaire et des membres du Parti Communiste a travaillé à organiser les efforts de traitements, de tests et de prises en charge. Des hôpitaux et cliniques improvisés ont été construits à la vitesse de l’éclair, ce qui a soulagé les hôpitaux existants, mis sous pression par cette crise.

Le virus est apparu, et s’est ensuite répandu, depuis la ville de Wuhan dans la province du Hubei. En même temps qu’il combattait le virus, le gouvernement est parvenu à confiner les cas dans toutes les autres provinces.

Tout ceci a fait gagner à d’autres pays de précieuses semaines de préparation pour lutter contre une déclaration d’épidémie chez eux. L’Europe et les États-Unis en particulier étaient largement sous-préparés. L’Iran, sous strictes sanctions états-uniennes qui impactent significativement sa capacité de réponse à une crise de santé publique, est devenu le théâtre d’une importante épidémie avec de nombreux morts.

Bien qu’elle fût initialement prise par surprise par ce nouveau pathogène, la Chine a rapidement réussi à le mettre sous contrôle et à drastiquement limiter sa propagation.

Comment se fait-il que la Chine a réussi à faire cela et que les pays occidentaux, qui sont bien plus développés économiquement n’y sont pas parvenus ?

 Couverture de santé universelle

 Une étude publiée dans le numéro de septembre 2015 de « Health Policy », un journal académique rapportait: « Trouver une couverture universelle d’assurance santé est rare dans les pays en développement. C’est pourquoi les experts internationaux furent très impressionnés par la couverture universelle à laquelle la Chine, le plus grand pays en voie de développement avec 1,3 milliard d’habitants, était parvenu récemment. Par exemple, un rapport de la Banque Mondiale était admiratif devant les prouesses « sans parallèle » de la Chine, qui représentait la plus grande extension de couverture assurance santé dans l’Histoire.”

En Occident, les mesures d’austérité ont détruit les budgets de santé publique, réduisant ainsi le nombre de lits et d’appareils médicaux critiques dans les hôpitaux et cliniques. Les systèmes de santé publique dans beaucoup de pays occidentaux ne sont toujours pas remis des mesures d’austérité mises en place il y a plus d’une décennie, ce qui explique la situation catastrophique que nous voyons sous nos yeux aujourd’hui.

La Chine dispose désormais de 4,34 lits d’hôpital pour 1000 habitants, en augmentation par rapport aux 3,31 de 2013. En Italie, c’est 3,18, en diminution par rapport aux 3,31 de 2013. Les États-Unis ont seulement 2,77 lits pour 1000 habitants avec, à la différence de la Chine et de l’Italie, des millions de personnes sans assurance, et qui sont donc moins susceptibles d’essayer de se soigner.

La Chine a maintenant une base économique solide avec des degrés significatifs d’implication et de propriété de l’État qui lui permettent de faire passer en premier les besoins de base de la vaste majorité du peuple. Sans cela, la situation en Chine serait bien pire aujourd’hui.

Il y a une septantaine d’années, une grande révolution, basée sur le peuple travailleur, a créé les conditions nécessaires en Chine pour se relever. Malgré des tentatives hostiles de la part de la classe dirigeante états-unienne pour lui mettre des bâtons dans les roues, la République Populaire de Chine tiendra bon.

D’ailleurs, Notre président Macron s’est tourné vers la Chine pour faire des commandes de masques qui se font rares en France. C’est une opération sans précédent qui va commencer : un milliard de masques dont les fameux FFP2, les plus performants et de l’équipement médical acheminé. Un véritable pont aérien a été mis en place entre la Chine et l’Hexagone : des masques commandés pour un montant d’1,5 million d’euros. Le premier avion partira dimanche 29 mars avec dix millions de masques dans les soutes.

Par Mustapha Bouhaddar pour Maghreb Canada Express, (Édition électronique) Vol. XVIII, N°04 , page 4, Avril 2020.

 

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