marrakech-sahaelPlus de cent cinquante diplomates, responsables et analystes originaires de soixante-sept pays se sont réunis les 25 et 26 janvier à Marrakech pour explorer des solutions à l’instabilité au Sahel.

Il est urgent d’empêcher la menace terroriste de se propager dans la région, ont conclu les participants au quatrième Forum sur la sécurité de Marrakech, organisé par la Fédération africaine d’études stratégiques (FAES) et le Centre marocain d’études stratégiques (CMES).

Tous les Etats du Sahel doivent désormais afficher leur détermination à concevoir une stratégie efficace et effective pour lutter contre le terrorisme, a expliqué Mohammed Benhammou, directeur de ces deux groupes de réflexion.

« Si la solution militaire s’est imposée récemment dans le cas du Mali, celle-ci ne peut être perçue comme l’unique et la plus importante option, d’où la nécessité de prévoir d’autres solutions à caractère politique, économique et social », a-t-il déclaré lors de cette conférence.

« Le Sahel d’aujourd’hui est également le théâtre de la circulation et de la prolifération d’armes lourdes, en particulier depuis l’effondrement du régime de Kadhafi », avait déclaré Benhammou à Magharebia avant l’ouverture de ce forum.

Il avait ajouté que la région était devenue « un repaire de menaces pour la paix et la sécurité régionales et internationales ».

« Résoudre ce problème exige, outre l’option militaire, des stratégies complètes en faveur du développement économique et social, humain et la remise en place des institutions du Sahel », a-t-il expliqué.

Un avis partagé par l’ancien ministre malien des Affaires étrangères Zeini Moulaye, qui a souligné la nécessité d’élaborer une stratégie sécuritaire collective pour l’ensemble de l’Afrique.

« La stabilité politique dans la région passe par le renforcement de la sécurité, la promotion du développement économique et social et l’encouragement des investissements productifs », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée en marge de ce forum.

Pour sa part, le général français Jean Maurin a indiqué qu’aucun pays n’avait à lui seul la réponse à la crise au Mali et a souhaité l’implication de l’ensemble des pays.

« Il faut lutter collectivement contre la menace terroriste dans la zone sahélo-saharienne où s’activent nombre de groupements terroristes, séparatistes et criminels », a-t-il déclaré.

Le colonel Bakou Magounia du Bénin a insisté sur le fait que la mise en place de la démocratie et de la sécurité sont des sujets qu’il importe d’aborder avec la plus grande priorité au Mali.

Soulignant qu’aucun pays n’est à l’abri de la menace du terrorisme, le général américain Charles Hooper a regretté les lacunes sécuritaires dans la région, la fragilité des institutions démocratiques, les crises économiques et sociales, ainsi que les difficiles conditions climatiques, qui affaiblissent directement les autorités et les placent sous la pression des groupes terroristes.

Les participants ont appelé au rétablissement de la démocratie dans la région et au renforcement des mesures de sécurité pour éradiquer l’extrémisme et empêcher la propagation de la crise au Mali. Ils ont également souligné l’importance de la promotion de la bonne gouvernance permettant de répondre de manière positive aux attentes de l’opinion.

Les participants ont également insisté sur l’importance de focaliser les efforts sur les volets en rapport avec le développement durable, car, disent-ils, à cause de la pauvreté, de la misère, de la famine et de la sécheresse, ce sont entre cinq et six millions d’habitants du Sahel qui ont besoin d’une assistance immédiate.

Source : magharebia.com

(Par Hassan Benmehdi à Marrakech – 28/01/13)

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