Par Abderrahman El Fouladi

syrieEntre manipulations de l’occident et improvisations des extrêmes de tout bord, le vent de liberté qui souffle dans la rue arabe risque de se transformer en une violente tempête !

C’ est l’indignation chez certains, suite à notre éditorial «Le syndrome de Lawrence d’Arabie». Ces certains sont allés jusqu’à classer notre média à droite, vendu aux autorités. Rien que ça !

°Or qu’avions-nous écrit dans cet édito (Maghreb Canada Express, Vol.ix, N3 , mars 2011)  ?

Ça: Les Arabes risquent de passer de la dictature à l’anarchie sans jamais connaître la démocratie. Et, plus loin, nous avions ajouté qu’une révolution sans leader est le cancer désigné pour asseoir cette anarchie… Nous nous sommes également demandés si des machiavels, loin de gagner la guerre contre le terrorisme, mais tenant à leurs intérêts géostratégiques, n’auraient pas changé de stratégie : Continuer la guerre à travers la rue (et la sympathie avec la rue) tout en congédiant les dictateurs à leur solde, qui n’ont pas fait leurs devoirs. Ce serait le cas de Ben Ali. Ce serait le cas de Moubarak. Mais voilà que la Rue arabe se croit tout à coup dotée d’un pouvoir surnaturel contre ses dirigeants : «Le vent de la liberté souffle sur le Monde arabe nous a écrit quelqu’un et rien ne l’arrêtera !» … Fasse Dieu que ce vent ne se transforme pas en une Nouvelle tempête du Désert !

Oui rien ne l’arrêtera ! Même pas la sagesse du dernier des Mohicans… A condition toutefois que ce vent continue de souffler dans les voiles de certains Gros intérêts !

Si les Ben Ali et Moubarak, sont partis par obéissance à leur pourvoyeurs, nous le répétons, quitte à être traité de tous les noms par les révolutionnaires de dimanche: Kadhafi (tiendra plus) parce que sa dictature est privée; Une sorte de PME qu’il a monté tout seul et l’a peinte tout en vert au risque de la rendre Khadra (Khadra signifiant Ridicule dans certains dialectes marocains)

La France mène si bien la guerre , et simultanément, à L’Islam, sur son territoire avec ses débats actuels, et à Kadhafi en faisant pleuvoir des bombes sur un Printemps Arabe sans fleurs. Et quand on voit la facilité avec laquelle on avait passé les ivoiriens au second rang, et la rapidité avec laquelle on a pris en pitié les civils libyens (dont ceux qui ne sont pas armés savent tout de même bien manier le Kalachnikov et le missile… Service militaire obligatoire oblige), il y a de quoi se poser des questions !

Au fait, à partir de quel point un civil devient-il militaire ?

Loin de la Libye, la rue jordanienne réclame, et nous citons: Des réformes à la Marocaine. Et loin de la Jordanie, certaines rues marocaines semblent s’être enragées suite à l’octroi de ces mêmes réformes : À Khouribga, par exemple, des manifestants, fils de retraités, réclament ni plus ni moins que le travail à l’Office Chérifien des phosphates devienne héréditaire ! Leur argument ? La richesse de la région doit profiter aux fils de la région. Or la majorité des retraités sont originaires d’ailleurs ! Revendication difficile à satisfaire… Plus difficile que celle de ce manifestant qui, lui, ne demande, sur sa banderole que le retour de l’entraîneur Zaki, pour remplacer le Roumi qui entraîne l’équipe nationale !

Les réformes proposées au Maroc semblent avoir pris de court les soldats de l’ombre de la scène politique nationale dont des islamistes radicaux. Alors on se serait mis à improviser pour récupérer l’initiative dans la rue. El Adl Wal Ihsan est pointé du doigt suite à la sortie de certains rapports de police italienne.

Au fait ? À quand une banderole « Oui à l’Union du Maghreb» ? Il faut garder l’espoir !

Source : Maghreb Canada Express, vol. IX, N. 4, avril 2011.

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