Le nouveau protocole d’entente a pour objectif de lier les systèmes de plafonnement et d’échange en plus de mener à d’autres initiatives conjointes

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, et le premier ministre du Manitoba, Greg Selinger, ainsi que leurs ministres de l’Environnement respectifs ont signé aujourd’hui un nouveau protocole d’entente afin de mettre en œuvre leur intention de lier les systèmes de plafonnement et d’échange du Québec, de l’Ontario et du Manitoba sous l’égide de la Western Climate Initiative, renforçant ainsi le plus grand marché du carbone d’Amérique du Nord.
Cinq provinces canadiennes, soit le Québec, l’Ontario, le Manitoba, la Colombie-Britannique et l’Alberta représentant 32,2 millions de personnes ou 90 pour cent de la population canadienne, auront désormais une forme de mécanisme de tarification du carbone.
Ce protocole d’entente sur la coopération dans le domaine des changements climatiques entre le Québec, l’Ontario et le Manitoba mènera à plusieurs autres initiatives conjointes, notamment :

  • l’harmonisation des méthodes d’inventaires des émissions de gaz à effet de serre;
  • l’adaptation aux impacts des changements climatiques;
  • le maintien de circonstances favorables à l’adoption de cibles de réduction des émissions de GES pour la période post?2020;
  • la transition vers une économie sobre en carbone;
    la sensibilisation accrue du public;
  • la reconnaissance du rôle des États fédérés dans la lutte contre les changements climatiques;
  • la promotion de la collaboration intergouvernementale sur les scènes canadienne et internationale.

Ce nouveau protocole d’entente s’inscrit dans la foulée de la Déclaration des premiers ministres des provinces et des territoires du Canada, adoptée le 14 avril dernier à l’occasion du Sommet de Québec sur les changements climatiques, laquelle reconnaît la nécessité d’agir pour une transition vers une économie plus sobre en carbone. L’entente fait également suite à la Déclaration sur l’action climatique signée lors du Sommet des Amériques sur le climat tenu à Toronto en juillet dernier, laquelle reconnaît l’importance de la tarification du carbone comme mesure clé pouvant être adoptée par les États fédérés pour lutter contre les changements climatiques.
Le Québec, l’Ontario et le Manitoba sont membres du Partenariat international d’action sur le carbone (ICAP), qui a été créé pour faciliter la coopération entre les pays, les États fédérés et les institutions supranationales qui ont mis en œuvre ou qui envisagent de mettre en œuvre un marché du carbone. Les trois provinces ont également signé le Pacte des États et des Régions du Climate Group, qui fournira la première compilation globale des cibles de réduction des émissions de GES formulée par des États fédérés et des gouvernements régionaux.
« Nos trois gouvernements font face à des enjeux similaires en regard des changements climatiques et partagent la même conviction quant à l’urgence d’agir. Par la signature de ce protocole d’entente, nous nous engageons à travailler de concert afin d’accélérer la transition vers une économie sobre en carbone et de soutenir les solutions innovantes à cette fin. Nous sommes convaincus que de solides politiques climatiques, incluant une tarification sur le carbone, permettent de protéger la santé et la sécurité de nos citoyens et de nos écosystèmes, en plus d’accroître l’activité économique et l’emploi. Nous nous engageons à multiplier nos efforts afin de développer des politiques efficaces et convergentes, qui répondront à une vision et à des objectifs communs. » avait déclaré M. Philippe Couillard, premier ministre du Québec.
De son côté, Mme Kathleen Wynne, première ministre de l’Ontario avait ajouté : « Les émissions de gaz à effet de serre ne connaissant pas de frontières, la lutte contre les changements climatiques ne peut être menée par un seul gouvernement. Ce nouveau protocole d’entente sur les changements climatiques entre l’Ontario, le Québec et le Manitoba nous engage à collaborer sur un large éventail d’initiatives, incluant les systèmes de plafonnement et d’échange, afin de faire face aux changements climatiques et d’atteindre nos objectifs de réduction d’émissions. Nous pouvons accomplir beaucoup plus lorsque nous travaillons ensemble – c’est uniquement par la poursuite de notre coopération que nous pouvons réussir à bâtir un monde durable et prospère pour les générations futures. »
Quant à M. Greg Selinger, premier ministre du Manitoba, il a souligné que «La question des changements climatiques est l’enjeu environnemental mondial qui définit notre époque, et c’est maintenant le temps de passer à l’action. Nous nous joignons, en partenariat avec l’Ontario et le Québec, à la mise en œuvre d’un système de plafonnement et d’échange afin de saisir les occasions de transformer notre économie, alimentée par les énergies renouvelables et la création d’emplois verts. »

FAITS EN BREF

  • Les premiers ministres Couillard, Wynne et Selinger ont signé le protocole d’entente alors qu’ils prennent part à la 21e Conférence des Parties des Nations Unies (COP21) à Paris, France.
  • Le nouveau protocole d’entente entre le Québec, l’Ontario et le Manitoba s’appuiera sur les actions concertées existantes entre le Québec et l’Ontario, dont notamment le Protocole d’entente concernant les actions concertées sur les changements climatiques et les mécanismes de marché signé en 2015.
  • Le Québec a officiellement lancé son marché du carbone en janvier 2013 avant de le lier à celui de la Californie en 2014. L’Ontario s’est engagée à lier son système de plafonnement et d’échange avec celui du Québec en avril 2015. Le Manitoba a annoncé un nouveau système de plafonnement et d’échange le 3 décembre 2015.
  • Le Québec, l’Ontario et le Manitoba comptent pour 65 pour cent de la population du pays et représentent 1,156 billions de dollars en PIB.

Source : Cabinet du premier ministre du Québec. Maghreb Canada Express, Vol. Xiv, N°01, page 10, Spécial Élections, Montréal (Canada), Déc. 2015 / Janvier 2016.

LIRE AUSSI : Québec adopte la cible de réduction de gaz à effet de serre la plus ambitieuse au Canada

drapeau quebecLe ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. David Heurtel, avait annoncé le 27 novembre dernier l’adoption par le gouvernement d’une cible québécoise de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37,5 % sous le niveau de 1990 en 2030.

« La cible que nous annonçons aujourd’hui est cohérente avec l’urgence d’agir et avec notre volonté de développer le Québec de façon durable et responsable. Elle fait aussi écho aux commentaires constructifs des différents groupes et des personnes qui ont pris part aux consultations publiques lors desquelles la nécessité d’une action rapide et concertée a fait consensus. Nous savons que le coût de l’inaction dépassera largement les investissements qui seront nécessaires pour réduire les émissions de GES et pour s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Le Québec doit saisir cette occasion pour que nous puissions lutter, ensemble, contre les changements climatiques, afin d’assurer une qualité de vie à nos enfants. Faisons-le pour eux  », a déclaré le ministre Heurtel.

Une contribution exemplaire à l’effort mondial

Le Québec se positionne parmi les États fédérés les plus actifs en Amérique du Nord. Avec une empreinte carbone parmi les plus faibles sur le continent, le Québec contribue déjà de façon positive aux efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques. Au cours des 15 dernières années, il a adopté des cibles ambitieuses et s’est donné les moyens de les atteindre, notamment en créant le Fonds vert. Le Québec a ainsi réussi à diminuer ses émissions de GES de 8 % par rapport à leur niveau de 1990, en 2012, surpassant de 2 % l’objectif de réduction qu’il s’était fixé à cet horizon.
Pour 2020, le Québec s’est donné un objectif encore plus ambitieux, soit celui de réduire ses émissions de GES de 20 % sous leur niveau de 1990. Pour y parvenir, il a mis en œuvre une série de mesures, dont le marché du carbone qui constitue le fer de lance de l’action gouvernementale en matière de lutte contre les changements climatiques. La totalité des revenus de ce marché est versée au Fonds vert pour financer la mise en œuvre des mesures du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques afin d’optimiser les bénéfices pour la société québécoise. D’ici 2020, 3,3 milliards de dollars seront investis au Québec afin de soutenir les entreprises, les municipalités et les citoyens dans leur transition vers un monde plus sobre en carbone et mieux adapté aux conséquences des changements climatiques.
Notons qu’en adoptant une cible de réduction de 37,5 %, Québec respecte l’engagement qu’il a pris aux côtés des dix autres États et provinces partenaires de la Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’Est du Canada (CGNA-PMEC) envers une cible régionale de réduction d’émissions de GES de 35 % à 45 % sous le niveau de 1990 d’ici 2030. Elle place également le Québec sur la trajectoire de la réduction d’émissions de GES recommandée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour les pays industrialisés, laquelle a été reprise par le Protocole d’accord sur le leadership climatique mondial (Under 2 MOU) auquel le Québec a adhéré en juillet dernier, aux côtés d’autres États qui se sont engagés à réduire leurs émissions de GES de 80 % à 95 % d’ici 2050.
Un vaste projet de société
Afin de sensibiliser la population québécoise aux enjeux relatifs aux changements climatiques et d’encourager la population à passer à l’action, le gouvernement du Québec a récemment lancé une campagne sociétale sur le thème « Faisons-le pour eux », en référence à la nécessité d’agir pour nos enfants et pour les générations futures. Il est possible de consulter le site Web à l’adresse www.faisonslepoureux.gouv.qc.ca.
Source : CNW Telbec

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