Acronyme de « Conference of the parties» la COP est la Conférence annuelle des parties (pays) signataires de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) adoptée en 1992 à Rio. Vingt conférences ont eu lieu, depuis, sans que ces parties arrivent à s’entendre sur une formule pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L’espoir fut de mise lors de la conférence de Paris; la 21ème du genre.

Quand on pénètre dans la Grand Palais, à Paris, et qu’on traverse le salon ‘’Solutions COP 21’’, on tombe sur le stand de Coca-Cola. Et la compagnie y fait tout pour montrer qu’elle se soucie de l’environnement dans le monde; comme les centaines de grandes entreprises présentes.
La première chose qui attire l’attention du visiteur dans ce salon, ce sont les belles hôtesses qui trônent devant les boîtes remplies de bouteilles en plastique réduites en billes; Histoire de prouver que ça se recycle, le plastique. Un panneau promet qu’en 2020 Coca-Cola France aura « réduit de 50% l’empreinte carbone de ses activités. On doit les croire sur parole.
Juste en face, Evian. Même promesse : Réduire de moitié, pour 2020, ses émissions. Plus loin, Michelin. Même rengaine : réduire de moitié, etc., mais pour 2050 cette fois-ci… Ce qui laisse de la marge de manœuvre. On sort de là, rassuré: Avec toutes ces solutions, le réchauffement n’a qu’à bien se tenir.

En savoir un peu plus sur les COP

Les pays participants, appelés «parties», sont les États signataires de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée en 1992, à la fin du Sommet de la Terre, à Rio. Cette convention reconnaît l’existence «d’un changement climatique d’origine anthropique et donne aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre ce phénomène», selon le site officiel de la COP21.
De ce point de départ découlent les COP annuelles, destinées à adopter des mesures pour que tous les États signataires réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique.

Qui effectuera les contrôles ?

Comme le rapporte « Le Canard enchaîné » du 9 décembre 2015 : « Au nom de la sacro-sainte souveraineté nationale, aucun pays n’acceptera de contrôleurs dans son pré carré. Ce sera donc de l’autocontrôle, comme chez Volkswagen… Si, par miracle des manquements sont révélés, les fautifs devront-ils payer des pénalités? rien dans le texte en discussion ne prévoit cette éventualité. Tout le monde s’aligne sur la posture américaine, dite du « name and shame » (nommer et faire honte).
Il suffira, nous promet-on, de publier le nom des méchants contrevenants pour ceux-ci, le rouge au front, s’empressant de rentrer dans le droit chemin. Comme si le fait d’être désigné comme de forcenés réchauffistes empêcherait les États-Unis d’émettre du CO2, à tire-larigot. »
D’après « Novethic », le Média Expert de la COP 21, avant le lancement des négociations, plus de 780.000 personnes ont participé aux 2300 marches pour le climat à travers le monde. Aujourd’hui, des milliers d’autres ont défilé au Champ de Mars, de Paris, pour une manifestation finalement autorisée. Et la pétition « Osons », à l’attention des chefs d’États et lancée par Nicolas Hulot, a déjà recueilli plus de 660000 signatures en deux mois seulement.

Une société civile qui arrive à faire pression.

En France le gouvernement a finalement confirmé la suppression immédiate des soutiens à l’export pour les centrales à charbon ne déposant pas de système de capture et de stockage de CO2. Une promesse formulée par le chef de l’État en novembre 2014, mais qui restait à concrétiser. Par ailleurs, après une forte mobilisation des ONG, les trois principales banques françaises se sont retirées du projet pharaonique du bassin de Galilée en Australie. Et aux États-Unis, Barack Obama a annoncé le rejet du projet d’oléoduc Keystone XL, qui devait relier le Canada au Golfe du Mexique, après une très forte mobilisation des opposants au projet.
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et pour lutter contre le réchauffement climatique, les citoyens du monde entier doivent se mobiliser eux-mêmes pour réduire les émissions du carbone, à l’image des ONG qui sont actives dans certains pays.

Les mauvais exemples de la COP21

J’ai appris récemment qu’il y a un grand nombre de Jets privés qui atterrissent à l’aéroport du Bourget à Paris, et la moitié de ces avions arrivent vides, pour transporter quelques personnes. Il faut imaginer toutes les émissions du carbone rejetés par ces Jets qui arrivent vides à l’aéroport. Et… Faut-il souligner que les émissions de l’aviation ainsi que celles du transport maritime ne sont ni comptabilisés, ni sous contrôle ?
Un autre mauvais exemple : les taxis qu’on réserve et qui arrivent de loin pour transporter un client. Ne faut-il pas trouver une solution pour exploiter ces taxis ou ces Jets pour qu’ils n’arrivent pas vides, et transporter d’autres voyageurs qui pollueraient l’air en utilisant d’autres appareils ou d’autres voitures ? Le covoiturage est un bon exemple pour réduire les émissions de carbone.
Comme le rapporte « Le Canard enchaîné » que j’ai cité plus haut, « les émissions dues aux douze jours de fonctionnement du site du Bourget, ont été estimées à 21000 tonnes de carbone.
La COP21 en second plan à cause du climat politique en France
Le gouvernement français a promis de compenser à l’aide de projets « exemplaires », qui mêlent aide au développement, accès à l’eau et développement des énergies renouvelables. Il a évité de recourir aux crédits Kyoto, lesquels ne sont pas vraiment « exemplaires », ayant vu leur crédibilité s’effondrer après des scandales à répétition : projets inexistants, pots-de-vin, fabrication de produits chimiques dans le seul but de récupérer des crédits. Bref, la France impose un double camouflet à l’ONU : non seulement elle ne compense pas l’essentiel des émissions de la conférence, mais en plus elle désavoue les crédits onusiens, en prévoyant de trouver mieux. »
Il faut dire qu’après l’attentat meurtrier qu’ont connu les Français, juste avant le lancement de la COP 21, cette dernière est passée inaperçue. Les Français ont d’autres chats à fouetter, surtout ceux qui ont perdu un proche dans l’attentat. Il faut ajouter à ça, les élections départementales qui ont hissé le Front National à la première place. Normal : Les Français ont peur, et pensent que le FN dont le programme promet la fermeture des frontières, le retour au franc, et surtout la chasse aux émigrés de confession musulmane. Il faut dire que le FN aussi n’a rien à faire de la COP 21, le climat est le dernier de ses soucis.
Souhaitons que la COP 22 qui se déroulera l’année prochaine au Maroc sera mieux réussie. Le Maroc avec ses éoliennes et ses puits solaires, fait partie des bons élèves. Je peux citer aussi la reforestation au Congo. A chacun de ces pays, un tonnage de carbone épargné : une éolienne économise plusieurs tonnes de CO2 par an, par rapport à une centrale à charbon, un hectare de forêt tropicale absorbe près d’une tonne de CO2 par an. La solution serait peut être là : Consommer vert et ‘’énergie verte’’ tout en augmentant la capacité des puits des gaz à effet de serre.

Mustapha Bouhaddar, Maghreb Canada Express, Vol. Xiv, N°01, page 04, Spécial Élections, Montréal (Canada), Déc. 2015 / Janvier 2016.

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