(Photo : Mosquée à Christchurch par A. El Fouladi)
Selon le site indépendant Express.live, une étude récente place la Nouvelle Zélande devant plusieurs Etats européens comme la Suède ou les Pays-Bas.
Et oui, le pays qui incarne le plus fidèlement les valeurs du Coran se situerait en Océanie ! C’est en tout cas ce qu’avance une étude menée par l’économiste iranien Hossein Askari, qui se base sur les « indices d’islamité » de dizaines de pays. Et c’est la Nouvelle-Zélande qui décroche la première place, alors même qu’elle ne compte qu’1% de musulmans et que près de la moitié de la population se déclare chrétienne.
Frappée par une attaque contre deux mosquées, qui avait fait des dizaines de morts en mars 2019, l’île du Pacifique avait montré sa solidarité aux musulmans résidant sur son sol, par le biais de son Premier ministre Jacinda Ardern. « Ils sont nous, nous ne sommes qu’un », avait-elle déclaré après les attentats. Le pays devance, par ailleurs, plusieurs pays européens, comme la Suède, deuxième, mais aussi les Pays-Bas, l’Islande, la Suisse, l’Irlande et le Danemark. La France, quant à elle, se place 24e. Le premier pays à majorité musulmane de ce classement est l’Arabie Saoudite, qui hérite seulement de la 45e place. En bas de la liste, à la 153e place, on trouve le Yémen, où l’islam est pourtant religion d’Etat.
Un « indice d’islamité » calculé sur plusieurs critères
Selon le site « Valeurs actuelles » du 26/06/2019, l’indice utilisé par Hossein Askari, professeur à l’université Georges Washington, se veut un outil qui sert à évaluer quels pays mettent le mieux en pratique les enseignements du Coran et incarnent au plus près les valeurs de l’islam. Les critères utilisés ne se mesurent pas à l’échelle de l’individu mais de la société. Par exemple, l’économiste explique que « le Coran dit qu’il ne devrait pas y avoir de pauvreté, donc on a regardé les indices de pauvreté ». Parmi les critères utilisés, on retrouve aussi les droits des animaux, les libertés civiles, l’intégrité du système judiciaire, la qualité des soins de santé, la répartition des revenus… Dans un entretien avec le magazine américain Ozy, Hossein Askari expliquait que c’est l’instrumentalisation de l’islam qui l’avait poussé à imaginer cet « indice d’islamité ».
Hausse des conversions à l’Islam depuis les attentats de Christchurch
Ironie du sort, le terroriste de Christchurch ne voulait pas de musulmans en Nouvelle-Zélande. En assassinant 51 musulmans, il croyait avoir marqué un coup, partiellement achevé une mission pour ralentir ce fameux “Grand Remplacement” de la population néo-zélandaise. C’est plutôt l’inverse qui s’est produit.
Depuis cet attentat, on assiste en effet à un véritable intérêt des néo-zélandais pour l’Islam. Des vidéos et des infos non vérifiées sur un nombre important de cas de conversion à cette religion circulent sur les réseaux sociaux. Certaines sont authentiques comme cette vidéo partagée lors des funérailles de l’imam Musa Patel à Auckland, à laquelle 7000 personnes ont assisté. On y voit un homme prononcer l’attestation de foi islamique. Selon Shahed Omar qui a partagé la vidéo sur son compte facebook, c’est la cinquantième personne à avoir embrassé l’Islam à Auckland.
Musulmans et non-musulmans côte à côte pour une photo
Après les attentats, je garde en mémoire cette photo du premier rang de ce grand rassemblement à Christchurch où se tenait la Première ministre, Jacinda Ardern, et elle aussi portait le voile islamique. Certaines policières avaient également décidé de faire la même chose. Dans la capitale administrative, Wellington, comme dans la capitale économique, Auckland, on a beaucoup vu le même hommage symbolique. Après les cérémonies, des musulmans et non-musulmans ont posé ensemble pour se faire photographier, et des habitants sont même allés exprès chez leurs voisins d’une autre confession religieuse pour les embrasser.
Le « Foulard pour l’harmonie » colore les réseaux sociaux
Cette vague d’émotion et de solidarité a submergé également les réseaux sociaux grâce au hashtag #HeadScarfforHarmony (le « Foulard pour l’harmonie »). Des Néo-Zélandaises y ont publié un selfie d’elles ou une photo avec d’autres femmes, toutes avec un foulard. Le pays a ainsi retrouvé son honneur de nation reconnue pour son accueil, sa tolérance, son aptitude à vivre ensemble pacifiquement, un honneur tellement bafoué par le vendredi sanglant de Christchurch.
La Nouvelle Zélande a montré au monde entier qu’on peut vivre sa religion en étant citoyen à part entière.
« Croire que sa race, ou sa religion, est seule détentrice de vérité est une erreur. Certaines vérités ne nous paraissent invraisemblables que, tout simplement, parce que notre connaissance ne les atteint pas. » Amadou Hampâté Bâ.
Par Mustapha Bouhaddar pour Maghreb Canada Express, Vol. XVIII, N°08 , page 13, AOÛT 2020.