Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés le 17 février 2013 à Washington pour appeler Barack Obama à tenir ses engagements et présenter des mesures pour le climat.
«C’est de loin, de très loin, le plus gros rassemblement sur le climat de l’histoire américaine», a lancé l’écologiste Bill McKibben, devant une foule de manifestants, dont beaucoup de jeunes, rassemblés dans le froid sur la colline du Washington Monument, face à la Maison Blanche.
«Président Obama, tout le bien que vous avez fait sera balayé par des inondations, par des incendies, par des énormes tempêtes, si vous ne réussissez pas à agir maintenant», a renchéri Van Jones, ancien conseiller de Barack Obama sur les emplois verts.
Action sur le climat
Alors que le président américain a fait la part belle à la protection du climat lors de son investiture, promesse réitérée mardi dans son discours sur l’état de l’Union, les manifestants entendaient lui rappeler que «son héritage de 44e président des Etats-Unis repose sur son action sur le changement climatique».
«C’est très important, parce que le monde entier nous regarde», a déclaré l’actrice canadienne Evangeline Lilly: «Il s’agit de dire au président que son discours n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd».
Les USA traînent les pieds
Parmi les quelque 30’000 manifestants venus de 28 Etats américains revendiqués par le Sierra Club, l’un des organisateurs, Mimi Brody, de l’agglomération de Washington, estime qu’«il est temps que le pays se réveille»: «Les Etats-Unis traînent les pieds depuis trop longtemps».
«S’occuper du changement climatique, c’est notre obligation » ou « Les actes sont plus forts que les mots, quel sera ton héritage?», pouvait-on lire sur de multiples banderoles à l’adresse d’Obama, qui était en week-end en Floride au moment du rassemblement.
Ce rassemblement illustre «un mouvement fort pour l’environnement, il n’est pas à la marge, c’est le courant dominant», s’est félicité Jeff Brown, venu du Massachussetts, qui a géré l’organisation de déplacements en covoiturage.
Plein d’espoir
Le jeune acteur de télévision Nolan Gould, 14 ans, s’est aussi dit «plein d’espoir». «Les choses vont changer pour les enfants», a dit l’adolescent: «Nous allons commencer à réaliser que nous devons prendre des mesures pour sauver ce monde, parce qu’il est tout ce que nous avons et que ce n’est pas juste de le gâcher».
«Nous n’avons plus le temps de nous tromper», a de son côté estimé Jill Stein, candidate du parti vert à la présidentielle de 2012, alors que le pays a connu l’an dernier des chaleurs record, des sécheresses historiques, ainsi que l’ouragan Sandy, qui a dévasté plusieurs régions du nord-est des Etats-Unis.
Parmi les grands enjeux, le projet d’un gigantesque oléoduc Keystone XL, courant du Canada au Texas auquel les manifestants ont clamé leur opposition. Le président Obama ne doit pas être «la marionnette des grandes industries pétrolières», a protesté la Canadienne Evangeline Lilly.
«Ce serait comme allumer une gigantesque bombe de carbone (…) ce n’est pas une option, ce pays ne doit pas cuire encore plus notre planète avec cet oléoduc», a ajouté Van Jones.
Dans son traditionnel discours sur l’état de l’Union, Barack Obama a fixé «un nouvel objectif à l’Amérique: réduire de moitié l’énergie dépensée dans nos maisons et nos entreprises d’ici les 20 prochaines années». Il a averti qu’en l’absence d’action du Congrès, il agirait par décrets.
Peu après son arrivée au pouvoir en 2009, M. Obama avait présenté un ambitieux projet de loi visant à réduire les émissions de CO2 des Etats-Unis, deuxième émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine. Mais il s’était vite heurté à l’hostilité de ses adversaires républicains et avait fait machine arrière.