Jusqu’à maintenant, la troisième injection de vaccin contre la COVID-19 était recommandée pour les plus de 65 ans et les personnes immunodéprimées. Mais depuis le 7 octobre, le gouvernement français, par la voix de son porte-parole, a ajouté le personnel de santé, des transports sanitaires, du médico-social et les proches des personnes immunodéprimées, suivant ainsi l’avis rendu la veille par la Haute autorité de santé.
Que sait-on sur l’efficacité de la 3ème dose ?
C’est la faute au variant Delta, plus résistant au vaccin. Par ailleurs, il est avéré aujourd’hui que le vaccin est moins efficace dans le temps. En effet, selon une étude du réseau de santé américain Kaiser Permanente, parue dans The Lancet le 5 octobre, qui a analysé les données médicales de 3,4 millions de personnes en Californie du Sud entre le 4 décembre 2020 et le 8 août 2021, la protection du vaccin contre les risques d’infection diminue, passant de 88% dans le mois suivant l’injection de la deuxième dose à 47% après six mois.
Mais cela ne veut pas dire que le vaccin ne fonctionne plus. Il reste efficace à 90% contre les risques d’hospitalisation liée à la COVID-19, y compris en cas d’infection au variant Delta, pour au moins six mois, souligne encore cette étude.
Ces résultats confirment les résultats de précédentes estimations des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) et du ministère de la Santé israélien, avance The Lancet dans un communiqué.
Une analyse spécifique des variants montre clairement que le vaccin est efficace contre toutes les sortes de variants. Les personnes infectées par la COVID-19 qui avaient reçu deux doses de vaccin l’ont été le plus souvent en raison d’une perte d’efficacité du vaccin avec le temps et non pas parce que tel ou tel variant échappe à la protection du vaccin », a aussi indiqué Luis Jodar, vice-président et médecin chef chez Pfizer.
Il est intéressant de regarder la situation en Israël. La troisième dose y est administrée depuis juillet 2021 pour répondre au variant Delta. Comme l’explique à TF1 le Pr Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie à l’université Bar Ilan de Tel Aviv, « malgré beaucoup de cas de contamination, la troisième dose a réussi à freiner le nombre de cas graves et là, on commence à voir une réduction des contaminations et aussi une réduction des cas graves« .
Dans l’Hexagone, nous n’avons pas connu une vague aussi importante qu’en Israël cet été, et notre taux d’incidence ne cesse de baisser. C’est sans doute pourquoi les autorités ont choisi de ne pas la recommander à tout le monde.
En tout cas le gouvernement aura du mal à imposer la troisième dose aux Français qui ont résisté longtemps pour la première et la deuxième dose.
Par Mustapha Bouhaddar pour Maghreb Canada Express, Vol. XIX, N°11 , page 07, Novembre 2021