Il est important d’abord de cerner le terme addiction et ses composantes dont quelques-unes datent de très loin.
L’addiction ou dépendance, est reconnue comme une maladie chronique qui peut être traitée malgré la complexité des interactions entre les circuits cérébraux, la génétique, l’environnement et les expériences de vie de chaque toxicomane .
Les personnes addicts aux stupéfiants consommant des substances nocives qui les poussent à adopter des comportements obsessionnels, répétitifs et irraisonnés malgré les conséquences néfastes.
Des traitements médicamenteux et les thérapies cognitivo-comportementales permettent actuellement de soulager certains patients atteints de ces maladies chroniques.
Typologie des addictions ?
Plusieurs types d’addictions sont à distinguer et se caractérisent tous par l’impossibilité de se défaire d’une substance ou d’une activité, entraînant un comportement compulsif et une forte dépendance. Lorsque l’on parle d’addiction, nous pensons bien sûr à la drogue. Toutefois, plusieurs types de dépendances existent.
L’addiction au travail.
L’addiction au travail, ou le « workaholisme », est une dépendance qui engendre beaucoup de souffrances et constitue un risque psychosocial important avec des conséquences médicales graves dont les maladies cardio-vasculaires du coté médical et la désintégration de la famille et de l’environnement social du patient. En général, le « workaholic », ou « Bourreau de travail », n’arrive pas à s’arracher à son travail, même pendant ses heures de repos. Ce trouble psychologique mène à des complications psychosomatiques graves dont la dépression ou le burn-out actuellement à l’origine d’un taux important de suicides.
L’addiction à la drogue et à quelques médicaments
La consommation par l’individu de nombreuses substances psycho-actives comme le Cannabis, la cocaïne, l’héroïne ou encore l’ecstasy n’est pas contrôlée. Ces drogues entraînent des addictions, certes, mais elles ne sont pas les seules car des médicaments, présentent également une dépendance similaire.
L’addiction à l’alcool
L’alcoolo-dépendance est définie comme une addiction à l’alcool, l’envie compulsive, la nécessité pour une personne de boire de l’alcool.
La consommation d’alcool représente un enjeu majeur de santé publique mondiale car elle est considérée, comme le troisième facteur de risque de morbidité, après l’hypertension artérielle et le tabac. La consommation d’alcool provoque des dommages importants sur la santé.
Les alcooliques souffrant de cette addiction minimisent généralement ce problème et se refusent une aide extérieure. D’autre part, cette addiction est souvent sujette à récidive.
L’addiction aux jeux d’argent
La dépendance au jeu est une activité incontrôlée des jeux et affecte négativement d’autres domaines de la vie de la personne. Il est considéré comme une forme de dépendance aux jeux de hasard ou de cartes dont la finalité est de gagner, ce qui entraine souvent un abandon de la vie sociale, avec à la clé des problèmes financiers.
Les jeux payant que ça soit à gratter, ou de pronostique développent sans limite chez les mordus un besoin d’aller plus loin et de gagner plus. Cette sensation devient destructive à la longue et devient maladive pour les addicts.
Les autres types d’addictions
L’addiction la plus connue est celle qui concerne le tabac. Toutefois, nous pouvons également citer l’addiction au sexe, au sport, ou encore à la nourriture, entraînant des troubles du comportement alimentaire et des problèmes de santé graves. Dans tous les cas, la médicalisation sera de mise.
Comme disait voltaire » Usez, n’abusez pas ; ni l’abstinence ni l’excès ne rendent un homme heureux. »
L’addiction digitale ce nouveau fléau
La dépendance excessive aux écrans numériques a modifié notre manière quotidienne de communiquer avec notre environnement. Les effets que ce phénomène peut avoir sur la santé des enfants et des adultes sont avérés. Cette addiction aujourd’hui tire la sonnette d’alarme et fait surgir des maladies dues à l’utilisation exagérée des écrans d’androïdes et de micro-ordinateurs.
La moyenne du temps passé sur les écrans pour les enfants et les adolescents a atteint des niveaux effrayants. En outre, ce problème ne concerne pas que les plus jeunes, les adultes bénéficient également d’un accès égal à celui des jeunes et donc d’une responsabilité égale face à la dépendance numérique. Ces derniers ont souvent plus d’excuses que les enfants pour expliquer leur addiction à ces appareils, comme le travail ou les tâches quotidiennes. Mais ce problème réel peut affecter la santé et l’ensemble de la famille et de la vie d’une personne.
La dépendance numérique et la santé
L’addiction au téléphone portable connecté aux réseaux sociaux et des jeux électroniques a des conséquences sur notre santé et des chercheurs israéliens ont confirmé par les résultats de leur recherche l’effet sur les manifestations de l’anxiété chez les utilisateurs très réguliers du smartphone et, principalement, les adeptes des réseaux sociaux. Ces recherches ont confirmées que les accros aux téléphones portables intelligents étaient prédisposés à beaucoup de maladies comme les douleurs à la mâchoire, grincement des dents, et un sommeil de mauvaise qualité, sans oublier les dégâts collatéraux sur la mémoire.
La recommandation essentielle de l’étude est de limiter les heures d’utilisation des téléphones intelligents et travailler sur soi pour sortir de la phobie de « Louper quelque chose ». Ceci incite les utilisateurs à être constamment accrochés à leurs comptes des réseaux sociaux au détriment du sommeil réparateur et du sport compensateur.
L’irritabilité, l’apathie envers sa vie et celle de ses proches, l’anxiété accrue avec des signes de dépression sont des symptômes de dégâts causés par la dépendance à l’utilisation exagérée du numérique.
La déconnexion volontaire aux technologies de l’information et de la communication devient aujourd’hui une nécessité pour préserver sa santé physique et mentale.
Les spécialistes de cyber dépendance prescrivent des remèdes résumés dans ces 10 conseils qui nécessitent un grand travail sur soi, surtout pour les délinquants du net.
1. Maitriser sa “consommation” numérique,
2. Eviter les notifications automatiques, c’est torture gratuite,
3. Se fixer un but précis, en étant sur Internet et ne pas naviguer à l’aveuglette.
4. “Exhumer” un vieux téléphone,
5. Planifier des horaires de connections,
6. Des temps de pause s’imposent pour s’interroger,
7. Décider d’une heure limite d’utilisation “couvre-feu”,
8. Troquer le smartphone contre un réveil classique,
9. Instaurer une journée de détox sans digital,
10. Compenser par le sport.
Des mesures de désintoxication de ce fléau sont indispensables pour un équilibre psychique.
Enfin La Thérapie Interpersonnelle et la Thérapie cognitive et Comportementale sont à privilégier dans ce genre d’addiction. Le diagnostic et le suivi par un médecin psychiatre et addictologue seront de plus en plus indispensables.
Par Abderrazaq MIHAMOU (Consultant senior IT, Coach professionnel) pour Maghreb Canada Express, Vol. XX, N°03 , page 14, MARS 2022 .
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